Nous étions au bord du précipice et maintenant Dieu merci, nous venons de faire un grand pas en avant

Kaïd Ahmed peu après la chute de Ben Bella (et le changement de régime) déclara : "Nous étions au bord du précipice et maintenant Dieu merci, nous venons de faire un grand pas en avant".

Cet ouvrage " Ben Bella et la libération de l’Algérie " est sorti en 2011, c’est-à-dire un an avant le décès de celui dont on raconte la vie. C’est un ouvrage documentaire qui sait mettre à la portée des collégiens et lycéens un pan d’une histoire douloureuse pour deux pays à travers une biographie consacrée à celui qui fut le premier président de l’Algérie.

Des aspects anecdotiques significatifs sont bien mis en valeur, on retiendra pour la période antérieure à 1945 les histoires de : la réaction de Ben Bella devant le professeur protestant de l’école primaire supérieure (descendant de musulmans espagnols comme son nom nous l’indique) qui traitait régulièrement Mohamed d’imposteur, notre personnage joueur dans l’équipe de première division de l’olympique de Marseille, de Gaulle remettant en juin 1944 la médaille militaire à l’adjudant Ben Bella. Bref on voit qu’avant les massacres de Sétif en 1945, auxquels assiste ce dernier (alors en permission en Algérie) l’histoire d’un divorce n’était pas écrite noir sur blanc.

Le livre explique ensuite que le personnage doit son premier emprisonnement au fait qu’il a été le cerveau du hold-up de la poste d’Oran, les circonstances de l’attentat perpétré à son encontre dans le royaume de Libye par un pied-noir tunisien de la Main rouge ... Il développe sur son action d’organisateur de la résistance à la mainmise coloniale. Le livre explique de façon humoristique que durant son emprisonnement de 1956 à 1962 en métropole ses gardiens devinrent ses protecteurs car des menaces de mort se firent encore jour à son encontre. Les pages consacrées à son action en tant que président de l’Algérie tiennent peut-être de la légende dorée, elles ont le mérite d’expliquer le choix d’une voie socialiste teintée par un certain autoritarisme. Deux pages sont consacrés à la vie de Ben Bella après 1965 rappelant ses quatorze années d’emprisonnement en Algérie après sa chute.

Un dossier documentaire, avec quelques illustrations, termine l’ouvrage. Ce titre tient pour la première partie du récit (jusqu’en 1962) en grande partie d’une dimension aventureuse aussi les jeunes de dix-douze ans devraient facilement lire ces pages. Rien ne doit les obliger à terminer ce livre et dans des classes de cours moyen certains extraits des premiers chapitres pourraient en être proposés.

La suite de sa vie est un peu plus complexe à saisir ( il est adapté à un lectorat de collégiens en fin de cursus et de lycéens) car il est fait mention de nombreuses personnalités actives sur la scène internationale dans les années soixante. Toutefois les pages documentaires permettront d’aider à consolider les connaissances de cette seconde partie et à un niveau moindre celles de la première.

Cet ouvrage gagnerait à être présent dans les CDI des lycées professionnels ou non. "Ben Bella et la libération de l'Algérie" constitue une bonne propédeutique pour préparer à la lecture de "La guerre d'Algérie, discours et textes officiels" du même auteur.

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  Ben Bella et la libération de l'Algérie [Texte imprimé] Gérard Streiff

  de Streiff, Gérard
  Oskar / Cadet (Paris)
  ISBN : 9782350007984 ; 7,67 € ; 15/11/2011 ; 128 p. ; Broché

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