Le congrès de Vienne : Une refondation de l'Europe 1814-1815 de Thierry Lentz

Le congrès de Vienne : Une refondation de l'Europe 1814-1815 de Thierry Lentz

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par JulesRomans, le 17 février 2013 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 10 étoiles
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De quelques viennoiseries en rapport avec les frontières actuelles de la France

Le 9 juin 1815 l'Acte final du Congrès de Vienne était signé, le travail ne s’était pas arrêté à la question des frontières mais pour la première fois des problèmes interétatiques avaient pris une place non négligeable (la traite négrière, liberté de navigation sur les fleuves et mers, droit diplomatique …).

Peut-on dire que ses conclusions allaient offrir presque un siècle de paix à l'Europe ? Les Français morts en Espagne sous la Restauration, et sous le Second Empire en Italie, Crimée ainsi qu’au nord de la Loire le démentiraient. Toutefois les règles de multilatéralisme mises en place pour régler les conflits permettent de les circonvenir.

L’ouvrage montre clairement l’adresse de Talleyrand et ce n’est pas seulement le fromage de Brie qui y contribua, comme le rapporte le Comte de La Garde dans "Fêtes et souvenirs du congrès de Vienne". L’effet du retour de Bonaparte fut désastreux, il coûta à la France, outre un nombre très important d’œuvres d’art à rendre (fruit des rapines napoléoniennes), des terres en Hainaut, Lorraine, pays de Gex et Savoie. Toutefois après avoir regroupé tous les états présents qui refusaient les diktats des quatre grands, Talleyrand su s’allier avec deux d’entre eux (Angleterre et Autriche) pour s’opposer aux exigences carnassières de la Russie et la Prusse.

Les conditions et les conséquences des décisions prises sont bien minutieusement expliquées pour chaque espace géographique. L’auteur montre bien combien sont déçus les nationalistes allemands même conservateurs comme Heinrich von Stein (pages 147-150), les enjeux autour de la présence de la Prusse en Rhénanie, les volontés de ne pas respecter les engagements pris en 1814 avec Napoléon Ier sur sa pension (par Louis XVIII) ou sur l’avenir souverain de son fils (Marie-Louise est faite grande-duchesse de Parme d’après le traité de Fontainebleau et l’Aiglon aurait dû hériter de cet état), les habiletés de la cour de Vienne à trouver un amant à l’ex-impératrice des Français (point final des nombreuses manœuvres pour l’empêcher de rejoindre l’île d’Elbe) …

Cet ouvrage passionnera autant l’historien du dimanche que ceux qui enseignent cette discipline dans le secondaire, ou étudient l’histoire à l’université. Le choix des notes, essentiellement des références, en fin de page et de mettre un index des personnages cités est très pertinent. On reste une fois de plus étonné de la taille réduite des cartes, il s’agit d’un péché habituel mais non véniel dans les ouvrages d’histoire. Au fait le pape fut certainement le seul souverain à n’avoir jamais ratifié l’acte final du congrès de Vienne, il ne digéra pas d’avoir perdu son Châteauneuf-du-Pape me souffle saint Vincent, patron des vignerons.

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Les éditions

  • Le congrès de Vienne : Une refondation de l'Europe 1814-1815
    de Lentz, Thierry
    Perrin
    ISBN : 9782262033057 ; 24,00 € ; 17/01/2013 ; 385 p. ; Broché
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