Cet ouvrage extrêmement détaillé et précis est une peinture sans concessions du plus petit état du monde, engoncé dans ses archaïsmes, ses idées rétrogrades. L'obsession du secret frise le ridicule, mais trouve souvent ses raisons dans le besoin de dissimuler des actions bien éloignées de la morale chrétienne : blanchiment d'argent, alliances avec la mafia. Sans parler des innombrables affaires de mœurs qui ont tout de même fini par être révélées et ouvertement condamnées.
Paru fin 2012, le livre parle essentiellement du Pape Benoît XVI. Il n'avait pas encore annoncé sa démission, laquelle interviendra en février 2013. Mais elle était largement pressentie depuis un an environ, et un chapitre entier est consacré à sa succession d'ores et déjà ouverte, avec une liste de huit cardinaux « papabile », liste dans laquelle cependant ne figure pas celui qui deviendra le Pape François. Comme quoi être bien informé ne suffit pas toujours (c'est d'autant plus étonnant qu'on apprend au chapitre 10 que Jorge Bergoglio a failli être choisi lors de l'élection de Benoît XVI).
Benoît XVI est présenté comme un homme âgé, malade et fatigué, débordé par une tâche trop lourde pour ses capacités diminuées. Discret, il n'aime pas les cérémonies au faste ostentatoire. Il redoute les trop nombreuses audiences, préférant la solitude et la méditation. Il se sent incapable de se défendre contre le panier de crabes qui l'entoure, le domine et l'isole.
La catholicisme est en recul, et le nombre de prêtres continue à régresser. Mais avec à sa tête un Vatican complètement déconnecté du réel et coupé du monde des chrétiens il ne peut en être autrement. Ce recul ne peut que continuer, même si le Pape François semble bien différent de son prédécesseur.
L'ouverture apparente aux médias n'est que poudre aux yeux, puisque ceux-ci sont sous contrôle. Citons tous de même les principaux moyens de communication : www.news.va/fr, http://lyon.catholique.fr/?www-141012-fr, www.radiovaticana.va, www.ctv.va, http://www.osservatoreromano.va/fr.
Ni polémique, ni satirique, ni emphatique, mais le plus objectif possible, voilà un livre qui ouvre une brèche pour nous laisser entrevoir un monde qui cherche avant tout à vivre caché.