Le prix de l'inégalité de Joseph Eugene Stiglitz
(The Price of inequality)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
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Un bon constat, des bonnes solutions?
Joseph Stiglitz, prix Nobel d'Economie, expose dans un livre de presque 400 pages sa vision de la crise, qu'il nomme Grande Récession, d'une manière simple et pédagogique.
Afin de comprendre ce texte il faut néanmoins posséder quelques notions d'économie politique car il est question de politiques monétaires, budgétaires, du mécanisme de l’inflation, rationalité des agents économiques, etc...
La thèse de Stiglitz est qu'aux Etats-Unis, la crise provient des agissements d'une minorité privilégiée, 1% de la population. En cherchant l'économie de rente, cette minorité change les règles du marché, de la démocratie, des lois de la bonne gouvernance d'un pays, les Etats-Unis donc, qui ne sera bientôt plus le pays de l'égalité des chances...
Très marquée à gauche, la thèse de Stiglitz n'est sans aucun doute pas dénuée d'une certaine part de vérité: les rênes du pouvoir économique et politique sont détenues par une oligarchie mondiale qui met tout son poids pour influencer les règles du jeu démocratico-capitaliste dans son camp.
Cependant, la critique de Stiglitz, et les solutions qu'il apporte à la crise économique et de démocratie que rencontrent les Etats-Unis et le reste du monde épargne un peu trop les 99% Car enfin, qui est responsable de la bulle immobilière aux Etats-Unis, et en Espagne... de l'endettement excessif, de la passivité politique, de la destruction du syndicalisme si ce ne sont ces 99%...
Il y a un peu trop de confiance dans l'action étatique, dans les mécanismes fiscaux et de régulation par la politique monétaire. Les sociétés occidentales, démocratiques et libérales souffrent d'une chose, de la perte d'une conscience collective, de la force de la jeunesse, pourries qu'elles sont par le consumérisme outrancier. Et ça, Stiglitz ne l'évoque jamais.
Les éditions
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Le prix de l'inégalité
de Stiglitz, Joseph Eugene Chemla, Paul (Traducteur) Chemla, Françoise (Traducteur)
les Liens qui libèrent
ISBN : 9782918597995 ; 25,00 € ; 05/09/2012 ; 510 p. ; Broché -
Le prix de l'inégalité [Texte imprimé], essai Joseph E. Stiglitz traduit de l'anglais (États-unis) par Françoise et Paul Chemla
de Stiglitz, Joseph Eugene Chemla, Paul (Traducteur) Chemla, Françoise (Traducteur)
Actes Sud / Babel essai
ISBN : 9782330027384 ; 14,82 € ; 05/02/2014 ; 501 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (2)
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Un ouvrage vraiment indispensable...
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 25 janvier 2016
Stiglitz le décrit dans tous ses détails - donnant au passage des chiffres sur l'inégalité qui font frémir (exemple : le 1% des ménages le plus riche a 225 fois la fortune de l'Américain ordinaire) – et il propose des solutions, non pas pour parvenir à l'égalité (Stiglitz n'est pas un révolutionnaire...) mais pour résorber en partie les écarts afin de parvenir à une société plus juste, et donc plus efficace.
Au passage, l'auteur met à mal une bonne quantité de mythes colportés par les partis de droite.
Il faut avouer que ce bouquin nécessite une lecture particulièrement attentive, mais il reste à la portée de non spécialistes.
Et il est nécessaire !
Un ouvrage indispensable
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 18 avril 2014
Le livre concerne essentiellement l'économie – catastrophique – des États Unis. Mais l'Europe n'est pas oubliée (la France entre autres). On transpose aisément les raisonnements, pour hélas arriver à la triste conclusion que nos gouvernants appliquent avec une froideur totalement déshumanisée des politiques qui nous ont conduits là où nous en sommes, et que les espoirs d'amélioration sont quasi inexistants. Le livre de Stiglitz ne se termine d'ailleurs pas sur une note d'espoir.
L'objection formulée par Vince92 est très pertinente, et on peut effectivement se dire que si les « 99 % » avaient un comportement moins passif, les choses pourraient changer. Stiglitz a bien compris ce point, et il le développe de manière très complète dans son chapitre 5, mais pour arriver à la conclusion que malheureusement les conditions pour ce changement n'existent pas.
Pour profiter pleinement de ce livre et de son exceptionnelle richesse, j'ai choisi de ne lire que 15 à 20 pages par jour. Cela évite la sur-dose, et permet surtout de prendre le temps de bien intégrer tout ce que l'auteur cherche à nous faire comprendre. A ce rythme, la lecture s'assimile.
Un ouvrage que je n'hésiterai pas à qualifier d'exceptionnel, et qui devrait faire partie de tout cursus étudiant. Ce qui ne risque pas d'arriver, car si les 99 % se mettent à comprendre...
Pourtant, chacun a la liberté de lire ce livre, ce qui lui évitera au moins la naïveté de croire au verbiage malhonnête de nos politiciens, de quelque bord qu'ils soient.
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Une vingtaine de pages de notes | 3 | Bolcho | 27 janvier 2016 @ 10:12 |