22 voilà août 1914 !

Voici la suite d’un ensemble centré sur le 22 août 1914 qualifié de "Jour de deuil de l’armée française" car ce jour-là l’armée française compte environ 26 000 morts. Ni auparavant, ni plus tard l’armée de ce pays ne verra une telle hécatombe. Cet ouvrage est une autoédition mais il faut préciser qu’on aimerait trouver une telle somme de travail de recherche historique dans les archives, les ouvrages de témoignage et les études de niveau universitaire dans les livres dits d’historiens qui sortent.
L’auteur consacre environ 100 pages à chacune des journées entre le 23 et le 26 août pour la partie du front qui part des Ardennes pour rejoindre l’axe qui va de Longwy à Briey ; de ce fait les actions dans la province belge du Luxembourg sont assez importantes. L’auteur veut chercher à comprendre pourquoi la défaite de la France ne se limite pas au fait que les soldats avaient des pantalons rouges et que l’artillerie allemande était techniquement supérieure. Toutefois à la page 470, Jean-Claude Delhez rappelle que, déjà lors de la Guerre de Crimée, un dragon avait pointé la nécessité de changer cette couleur des pantalons. On doit l’adage : « Si les lièvres portaient des pantalons rouges, depuis longtemps il n’y en aurait plus » à ce soldat du Second Empire.
Ce qui resort c’est que tant pour l’emploi de l’artillerie que pour les manœuvres d’infanterie ce qui caractérise les deux camps est dans un cas un manque global d’audace et d’initiative et dans l’autre justement tout le contraire. L’auteur s’interroge aussi sur les origines, la portée et l’arbitraire des limogeages des généraux, colonels et lieutenants-colonels qui suivirent cette défaite. Il mesure l’importance économique de l’appropriation des mines du nord du département de la Meurthe-et-Moselle (utile pour la poursuite d’une guerre devenant industrielle) et referme le dossier des accusations au sujet d’accords initiés par l’industriel de Wendel pour éviter tout bombardement aérien de ce secteur. Bien illustré par des cartes et des documents d’époque, l’ouvrage a un fort emploi des sigles pour désigner tant les unités françaises que germaniques, un tableau de ces sigles est réalisé dans le premier tome.

Message de la modération : Auto édition

• 

  Le Jour de deuil de l’armée française, 2

  de Delhez, Jean-Claude
  Jean-Claude Delhez 55 Grand-rue 55600 Thonne-la-Long
  ISBN : SANS000033711 ; 10/10/2012 ; 656 p.