Un monde sans mots

« Il existe un pays où les gens ne parlent presque pas. C'est le pays de la grande fabrique de mots. »
Pour pouvoir parler, les habitants de cet étrange pays, doivent les acheter. Mais les mots coûtent chers. Seuls les plus riches peuvent s'acheter les mots les plus beaux. Alors les pauvres ne parlent pas et fouillent dans les poubelles pour essayer de trouver les mots dont les riches ne veulent pas. Mais ce sont souvent des mots sans intérêt comme « Crotte de biques ou fesses de lapins »!
Il y a aussi la période des soldes au printemps où l'on peut acheter des mots moins chers; mais que faire avec des mots comme « ventriloque ou philodendrons »?

Heureusement, certains soirs, les enfants réussissent à attraper des mots qui volent dans l'air à l'aide de filets à papillons.
Philéas est très heureux d'avoir réussi à en attraper trois; même si ce ne sont pas des mots formidables, il va pouvoir les offrir à son amie Cybelle pour son anniversaire. Car bien entendu, « Je t'aime » est beaucoup trop cher pour sa tirelire!
Quelle déception quand il voit Oscar le précéder dans l'escalier avec une véritable déclaration d'amour grâce à la fortune de ses parents.
Mais Philéas ne se décourage pas et c'est avec un grand sourire qu'il va offrir ses mots « comme des cailloux précieux » avec un grand sourire.
Et Cybelle ne pourra pas lui répondre mais... elle lui fera un baiser sur le nez.
Alors Philéas, lui offrira ce mot trouvé dans une poubelle: « Encore! »

Une histoire tendre, qui nous emmène dans un univers inquiétant, où les mots semblent réservés aux nantis mais où la tendresse dépasse le manque de mots, illustrée et colorée avec sensibilité et finesse.
Aussi touchée par cet album que par «Arto et la fée des livres », j'ai une nouvelle fois beaucoup apprécié cette parabole d'une grande poésie.

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  La grande fabrique de mots

  de Lestrade, Agnès de Docampo, Valeria
  Alice
  ISBN : 9782874261015 ; 12,90 € ; 12/03/2009 ; 36 p. ; Broché

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