L'Angleterre au temps de la guerre des Deux-Roses de Paul Murray Kendall
(The Yorkist age)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire
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Qui perd gagne...
Bon, avouons le, nous n'en savons pas lourd sur la "Guerre des Deux Roses" par chez nous peuplades francophones... L'Histoire d'Angleterre, on ne s'y intéresse que lorsqu'elle croise la nôtre, la plupart du temps il faut bien le dire sur un champ de bataille... !
La Guerre des Deux Roses (1455-1487) pour nous, c'est surtout à travers Shakespeare que nous la connaissons, et on pense (à tort) que ce fût une période particulièrement sombre et cruelle. C'est oublier un peu vite que l'oeuvre shakespearienne, comme toute oeuvre de l'époque, est en partie dédiée à la Reine, issue de la famille Tudor et qu'il valait mieux dès lors passer la brosse dans le sens du poil ! C'est en effet la famille Tudor qui sortira vainqueur de cette lutte de 30 ans qui opposa Lancastre et York... Les Yorkistes auront un temps le dessus mais c'est finalement les Tudor (une famille alliée aux Lancastre) qui tireront les marrons du feu.
L'historien Paul Murray Kendall (1911-1973) nous dresse dans ce livre un portrait de la société anglaise de cette époque à travers différentes castes : clergé, yeomen, noblesse, marchands ou petit peuple. Nous y voyons une Angleterre qui à la fois se referme sur elle-même (elle perd ses derniers territoires "continentaux" vers cette époque) et se trouve de plus en plus une identité nationale. C'est vers cette époque que l'on commence à abandonner l'usage de la langue française et du latin dans les écrits (qu'ils soient officiels ou communs) au profit de l'Anglais. L'Angleterre commence à se voir en tant que "nation" et les mentalités changent. On s'éloigne alors des autres peuples européens et de l'influence des papes de Rome. Ces quelques décennies de la seconde moitié du XVème siècle furent en réalité une période de prospérité pour l'Angleterre, malgré les conflits de succession au trône...
Que c'est il passé au juste ? En 1422, le brillant Henry V, un Lancaster, (le vainqueur d'Azincourt) meurt prématurément, laissant le trône à son fils Henry VI . Celui-ci, jeune encore, est entouré de conseillers et tuteurs qui se déchirent entre eux. Henry VI est un faible, facilement manipulable et qui plus est souffre de crises de folie à partir de 1453 ! Il est finalement destitué et renversé par le Duc d'York, Richard Plantagenêt, qui place sur le trône son fils qui régnera sous le nom d'Edouard IV de 1461 à 1470... Il est lui-même renversé par les partisans lancastriens qui remettent sur le trône le pauvre Henry VI (1470-1471) mais Edouard IV revient en force (grâce à l'aide des Bourguignons) et reprend le trône (en faisant assassiner au passage le pauvre Henry !). Edouard meurt en 1483 et c'est son frère qui monte alors sur le trône sous le nom de Richard III (oui, oui, celui de Shakespeare " my Kingdom for a horse !" ). Le parti lancastrien se dresse alors de nouveau sur le chemin des York, mais place maintenant ses espoirs en Henry Tudor, un cousin éloigné, les autres membres de sang (plus ou moins) royal ayant tous péri. En 1485, les lancastriens battent (et tuent) Richard III à la bataille de Bostworth Fields. Henry Tudor devient roi d'Angleterre sous le nom d'Henry VII, une nouvelle dynastie s'installe qu'il renforce encore en 1487 en battant un dernier sursaut yorkiste à Stoke...
Contrairement à se que l'on pourrait croire, cette guerre fut peu coûteuse en vies humaines, malgré plusieurs batailles (17 en 30 ans) une seule fut vraiment sanglante (Towton en 1461). Les plus importantes furent Wakefield (1460), Towton (1461) déjà citée, Barnet (1471), Tewkesbury (1471) et Bosworth (1485).
Généralement c'est surtout la noblesse qui fut la première victime du conflit, les chefs des différentes armées préférant épargner la vie des simples soldats du camp adverse... appelés à devenir leurs propres hommes en cas de succès ! Il est à noter que les villes ne souffrirent pour ainsi dire pas. Pas de sièges ni de pillages (du moins rien de très grave), juste de temps à autres un quota de troupes à fournir à l'un ou l'autre belligérant (et parfois aux deux en même temps !) ou un petit supplément d'impôts à lâcher de plus ou moins bon gré... Le commerce insulaire ne fut jamais plus florissant que durant cette période, les routes étant rendues plus sûres par la présence de soldats !
Un livre vraiment plaisant à lire, étayé par de nombreux documents d'époque qui nous en apprennent beaucoup sur le mode de vie des Anglais d'alors. A lire par tous les férus d'Histoire et amateurs du Moyen âge
Les éditions
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L'Angleterre au temps de la guerre des Deux-Roses [Texte imprimé] Paul Murray Kendall traduit de l'anglais par Éric Diacon
de Kendall, Paul Murray Diacon, Éric (Autre)
Fayard
ISBN : 9782213013916 ; 26,00 € ; 09/05/1984 ; 441 p. ; Broché
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A boire et à manger
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 25 juin 2019
Ici, l’époque en question est la fin du XVème siècle et ça se passe en Angleterre.
C’est une époque charnière, le Moyen-Age est fini, la guerre de Cent ans est terminée, l’empire d’Orient a vécu, l’Italie est en pleine Renaissance, Luther prépare sa Réforme et les navigateurs nous diront bientôt que la terre est ronde, le Moyen-Âge est bien fini. Mais l’Angleterre à cette époque semble avoir un retard de civilisation. On en est toujours à guerroyer pour le trône à la manière moyenâgeuse, entre les familles des York à la rose blanche, et des Tudor et Lancastre à la rose rouge.
Ces histoires de guerres ne m’ont pas fort intéressé. Elles sont racontées d’une manière beaucoup trop touffue. On voit défiler une foule de personnages dont j’ignorais tout jusqu’à leur nom et il est pratiquement impossible de s’y retrouver dans leurs liens de parentés. De plus, comme ce sont des Anglais, il y a beaucoup de chance que je n’en entendrai plus jamais parler.
Selon moi, ce livre est intéressant quand il parle de la vie quotidienne des populations. Là on s’amuse parce que c’est bien raconté. On passe de Londres à la province par de magnifiques régions et on découvre tous les particularismes dont l’Anglais est toujours si fier. On rencontre des voyageurs qui ont parfois vécu des aventures plutôt cocasses et on constate avec amusement que le caractère de l’Anglais n’a pas changé au cours des siècles : il est toujours aussi persuadé d’être le modèle absolu du savoir vivre, et il est toujours absolument certain que, passé la Manche, on est en Barbarie.
Voila un livre que j’ai lu, souvent avec persévérance et parfois avec plaisir ; je retiendrai sans doute comment on vivait en Angleterre au XVème siècle mais je crains fort d’oublier bien vite cette fichue guerre des Deux Roses, tellement elle est confuse et difficile à comprendre pour un barbare du continent.
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