Cuisine tatare et descendance de Alina Bronsky
(Die schärfsten Gerichte der tatarischen Küche)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (12 806ème position).
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une grosse claque !
Voici l'histoire de trois femmes tartares, racontée par Rosalinda, la grand-mère. Sa fille Sulfia tombe enceinte d'Aminat. Après deux mariages et plusieurs possibilités d'émigration, elles partent toutes les trois pour l'Allemagne.
Premièrement, il faut arriver à comprendre la psychologie de Rosalinda.
Elle a un caractère de chien, elle est persuadée faire partie d'une race supérieurement intelligente et descend complètement sa fille, une ratée d'après elle, dès les premières lignes.
Par contre, elle adore sa petite fille Aminat et fait complètement impasse sur le fait qu'elle n'est pas sa mère. Enfin, elle est prête à vendre Aminat à un pédophile pour sortir de Russie...
L'amour à la Rosalinda c'est dur, carré, au bord de la haine, sans pardon.
Si vous avez aimé Charlotte de L.Tremblay d'Essiambre, et les rapports mère-fille, alors ce livre est pour vous. Pour moi ce comportement est incompréhensible. Comment une mère peut bousiller la vie de sa fille ?
Ensuite, le livre confronte à la réalité de la lutte pour la survie dans l'URSS des années 80 et au décalage en arrivant en Allemagne de l'Ouest. Mais malheureusement, Rosalinda est tellement persuadée d'elle même, qu'elle ne voit pas le mal qu'elle fait autour d'elle. L'auteure n'a rien laissé au hasard.
En dernier plan, se trament diverses recettes de mets tartares, mais la priorité dans le titre ne correspond pas à l'importance minime dans le livre. L'auteur a su très bien doser.
Enfin, ce livre est parfaitement traduit. Moi qui ne lit que des originaux, j'avoue que cette fois ci, ça a valu le coup.
Les éditions
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Cuisine tatare et descendance [Texte imprimé], roman Alina Bronsky traduit de l'allemand par Isabelle Liber
de Bronsky, Alina Liber, Isabelle (Traducteur)
Actes Sud / Lettres allemandes (Arles).
ISBN : 9782330005306 ; 12,64 € ; 10/03/2012 ; 330 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Une mamy envahissante
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 23 septembre 2019
Une fois que son idiote de fille Sulfina tombe enceinte, circonstances qui au départ semblaient être une catastrophe, deviennent pour elle un nouvel élan grâce à la venue d’Amirat, sa petite fille, son centre d’intérêt majeur pour le reste du récit.
Navigant entre un humour aux accents particuliers et les drames de la vie, le roman dépeint une frange de la société soviétique durant une période qu’on peut situer de la fin des années 70 jusque pratiquement à la chute du modèle communiste.
Sans avoir été séduit de manière inconditionnelle par ce roman qui souffre parfois de longueurs, je peux pourtant dire qu’il brille par sa fraîcheur et son originalité.
une grand mère "attachiante"
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 31 mars 2014
Rien ne préparait la grand-mère, Rosalinda, à la naissance d’une petite fille, à se demander, même, si Sulfia, la mère de l’enfant inattendu, a bien réalisé ce qui se passait, elle qui dit «l’ avoir conçu pendant un rêve ! »
Pour Rosalinda, il s’agit avant tout, après quelques hésitations, de faire l’éducation de la fille sans père. Elle ne peut compter sur sa fille Sulfia, cette « incapable», dit-elle, dont elle ne surestime pas les capacités !! Loin de là !
Rosalinda prend tout en charge, les démarches auprès des institutrices, l’éducation de la sauvageonne, les remariages possibles et successifs de Sulfia, pour qu’Aminat ait un foyer stable ou qu’elle puisse s’épanouir à l’étranger où, chacun le sait, les conditions matérielles, et intellectuelles sont idéales…
Les chapitres sont courts, alertes, et drôles, d’autant que Rosalinda raconte sans précautions oratoires ses efforts, ses mésaventures, ses chagrins - et ses stratagèmes compliqués, souvent efficaces.
C’est un personnage despotique, médisant, intrusif, et pourtant attachant dans sa façon de présenter ses actions et intentions. Elle n’est pas non plus d’un bloc, comme les autres personnages qu’on voit évoluer, nous surprendre, et gagner notre sympathie.
Dans chaque chapitre on trouve des données quotidiennes sur la vie en URSS, les logements collectifs, la pénurie de certains produits, le marché noir, la corruption en tous domaines, et tout est très bien intégré dans l’histoire qui montre le féroce appétit des citoyens soviétiques, et de personnages du roman pour aller mieux vivre ailleurs, ie en Occident, par tous les moyens - y compris des intrigues sentimentales ourdies par l’infatigable et attachante grand-mère !
Un livre que je recommande, car très drôle avec une intrigue bien menée, et des personnages fouillés.
« Sufia, ai-je déclaré un matin, il te faut un mari ».
Sulfia était en train de dissoudre une cuillerée de café en poudre dans sa tasse. La boîte était presque vide ; dans deux jours, nous n’aurions plus de café et aucune chance de nous en procurer avant longtemps. Je ne pensais pas avoir dit quelque chose d’extraordinaire. Mais Sulfia, la petite Sulfia calme et laide au regard sévère, a alors jeté sa tasse par terre en hurlant.
Elle s’est mise à crier que je ne devais plus jamais me mêler de sa vie […]
A l’évidence, Sulfia était au bord de la crise de nerfs. Je ne me suis donc pas arrêtée sur ce qu’elle disait. Dans se moments de folie, elle débitait parfois de horreurs Mais je n’étais pas rancunière
« Sulfia, ai-je dit affectueusement. Tu ne comprends donc pas que c’est pour amines ? Dans ce pays, il n’y a aucun avenir pour elle. Il va l’engloutir et ne recrachera pas même son squelette. Il fait que tu te trouves un étranger. »
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