Le musée disparu : Enquête sur le pillage d'oeuvres d'art en France par les nazis de Hector Feliciano
(El museo desaparecido)
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SE LIT COMME UN ROMAN POLICIER…
Hector FELICIANO est un journaliste indépendant de nationalité Portoricaine, il est devenu brusquement célèbre en 1995 lors de la publication de la première édition de ce livre (ce livre est le format poche de la 2e édition corrigée et augmentée, parue en 2001), qui porta aux yeux du grand public, un épisode, connu le plus souvent des seuls historiens, de la Deuxième Guerre Mondiale, à savoir le pillage d’œuvres d’art par les nazis en France et son corollaire, la spoliation des biens juifs.
Voici donc sous une forme accessible à tous, avec une écriture simple, (bien qu’avec quelquefois des digressions bien trop longues, et trop nombreuses), l’histoire du plus grand pillage d’œuvres d’art de tous les temps.
Entre avril 1941 et juillet 1944, vingt-neuf convois quittent Paris pour le Reich (certains même escortés par la Luftwaffe), au total 138 wagons remplis de 4.170 caisses d’œuvres et d’objets d’art.
Sans tenir compte de la Russie, la Lituanie, la Hollande et bien sûr la Belgique (avec entre autres «L’Adoration de l’Agneau mystique» de Jan Van EYCK de la Cathédrale Saint-Bavon de Gand classé sur la liste de confiscation «prioritaire» des nazis) et le Luxembourg (ou du mobilier et des oeuvres d'art furent même volés à l'intérieur de Palais Grand-Ducal!..).
Au total 29.100 objets d’art « disparaissent ». Il s’agit pour la plupart de tableaux, dessins et gravures, mais aussi des meubles, bijoux, argenterie, objets de valeurs… Si on y ajoute les pièces dérobées par les fonctionnaires de l’ambassade allemande, par les officiers et les soldats de la Wermacht (p.ex. en Belgique la «Madone de Bruges» de Michel-Ange, de l’Église Notre-Dame de Bruges), et les responsables du gouvernement de Vichy c’est plus de 100.000 objets d’art qui sont volés, auxquels il faut ajouter plus d’un million de livres et de manuscrits…
Un service spécial est même spécialement créé par les nazis, l’ERR (Einsatzstab Reichsleiters Rosenberg) placée sous l'autorité directe d'Alfred ROSENBERG, principal responsable de ces pillages. Certaines des œuvres devaient être sélectionnées pour le musée d’art «Européen » qu’ Adolf HITLER projetait de construire à Linz, sa ville natale en Autriche. Le reste du butin devant rejoindre les collections privées des grands dignitaires de l’Allemagne nazie, Adolf HITLER lui même, bien sûr, mais aussi Hermann GOERING, Johachim Von RIBBENTROP...
Signalons aussi qu’en France, 203 collections privées sont pillées, (soit un tiers du patrimoine privé de France à l'époque, 38.000 appartements privés furent "vidés"...), parmi lesquelles l’auteur retrace la spoliation des collections Paul ROSENBERG, ROTHSCHILD, BERNHEIM-JEUNE, David DAVID-WEILL, SCHLOSS…
Certains faits révélés par l’auteur sont très étonnants, on apprendra ainsi p.ex. que bien avant le déclenchement de la guerre, des listes d’œuvres d’art devant être « confisquées » en priorité, incluant les noms des œuvres d’art, leur localisation, leur propriétaires, avaient déjà été préparées par l'Allemagne nazie, elles incluaient des milliers d’œuvres d’art. (Parmi celles-ci p. ex. «L’astronome » de Jan VERMEER. Aujourd’hui au musée du Louvre, mais à l’époque faisant partie de la collection Guy de ROTHSCHILD et qui avait été volée sur demande personnelle d’Adolf HITLER pour sa propre collection)…
Rebelote dans l'autre sens, avant même juin 1944, où les services alliés chargés de la récupération des œuvres d'art (MFA&A Monuments, Fine Arts and Architecture), ont parfaitement identifié et dépisté tous les objets d’exception pour les récupérer et les restituer à leurs légitimes propriétaires…
Ou encore plus anecdotique le Lieutenant Paul ROSENBERG, qui le 27 août 1944 reçoit l'ordre d'intercepter un train en partance pour l'Allemagne à la gare d'Aulnay-sous-Bois. Quel ne fût pas son étonnement quand en ouvrant un des wagons il y retrouve des toiles de PICASSO, BRAQUE, Marie LAURENCIN et des dizaines d'autres œuvres volées quatre ans plus tôt à... son père!
Ce livre fit l’effet d’une « bombe » lors de la parution de sa première édition en 1997, certaines familles d’origine Juive, allant jusqu’à reconnaître dans le livre, des œuvres leurs ayant appartenu, et se trouvant aujourd’hui dans les plus grands musées en France où à l’étranger…
Un MATISSE appartenant à la famille de Paul ROSENBERG fut ainsi identifié au Seattle Art Museum, et un Fernand LÉGER leur fût restitué par le musée Pompidou, les héritiers d'Alphonse KANN réclamèrent à ce même musée un tableau d'Albert GLEIZES, mis en dépôt dans ce musée par l'État français après la guerre, ses véritables propriétaires n'ayant pu être identifiés à l'époque...
Aujourd'hui encore l'auteur estime à environ 40.000 les œuvres d'art "disparues" dans la nature, 2.000 d'entre elles attendent toujours leurs propriétaires légitimes dans les plus grands musées français.
Un livre des plus intéressants pour tous les amateurs d’art et d'histoire, ou le lecteur intéressé par l’histoire de la Deuxième Guerre Mondiale.
Les éditions
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Le musée disparu [Texte imprimé], enquête sur le pillage des oeuvres d'art en France par les nazis Hector Feliciano traduit de l'espagnol par Svetlana Doubin
de Feliciano, Hector Doubin, Svetlana (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio Histoire
ISBN : 9782070404315 ; 10,90 € ; 01/10/2003 ; 495 p. ; Broché
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