Forces et faiblesses d'une puissance maritime

La mondialisation frappait déjà à la fin du Moyen-Age : le commerce international par voie maritime battait déjà son plein, et la Sérénissime République de Venise a su en tirer le plus grand profit. Assez loin d'une provocation outrageante, c'est ce que soutenait Fernand Braudel en son temps, en avançant le concept d'économie-monde, à propos de la Méditerranée notamment.

Les défis permanents de Venise ont été la terre, mobile et instable, la mer, montante et envahissante, et l'activité humaine, venant fragiliser un écosystème et un ensemble fragiles.

Dans cette vive concurrence maritime, Venise, perle commerçante de l'Adriatique, se trouvait au carrefour de deux mondes rivaux, l'Orient et l'Occident, et, du coup, un point de passage obligé entre Byzance et l'Europe occidentale. Elle a fini par s'amarrer du côté occidental.

Du point de vue économique, la République a su maintenir son rang tant bien que mal, malgré l'accroissement de la concurrence et la déstabilisation de l'arrivage des produits et denrées venus d'Amérique.
En matière de politique intérieure, ce régime républicain, mais aristocratique, où le Doge est élu, mais doit être patricien et est élu à vie, la coupure croissante de l'élite aristocratique, qui s'accapare le pouvoir de manière de plus en plus fermée, crée des tensions avec les assemblées délibérantes.
C'est en matière de politique internationale que Venise a commencé à connaître son déclin : son indépendance a été durement remise en cause par les velléités françaises, et surtout espagnoles et autrichiennes.
Cet ouvrage s'arrête au XIXème siècle, avant l'unification italienne, dite Risorgimento.

Outre un voyage dans l'espace, dans un périmètre plus large que le titre pourrait le faire penser, ce livre offre un déplacement dans le temps. Son style aussi soutenu que didactique le rend très agréable. Il se laisse presque lire comme un roman. Il faut toutefois se souvenir de manière assez précise des informations qui ont pu être rencontrées.
Cet ouvrage permet de comprendre, ou de se remémorer, comment se tissent les rivalités des grandes monarchies avant l'avènement des démocraties inspirées des Lumières, aux temps où les affaires publiques des Etats se confondaient avec les affaires privées de leurs familles royales.
Les luttes d'influence se font par la guerre, parfois à l'usure. C'est passionnant, pour peu qu'on se "prête au jeu".

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  Venise [Texte imprimé], une république maritime Frederic C. Lane trad. de Yannick Bourdoiseau et Marie Ymonet

  de Lane, Frederic Chapin Bourdoiseau, Yannick (Traducteur) Ymonet, Marie (Traducteur)
  Flammarion / Champs.
  ISBN : 9782080811844 ; 6,42 € ; 04/01/1999 ; 660 p. ; Poche

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