Fantôme de feu de Mort Humann
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
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Aborigène vs fermiers blancs
« Fantôme de feu » est le premier des trois romans signés Mort Humann dans la collection Gore. L'auteur fait voyager le lecteur en situant son récit dans les exploitations australiennes de canne à sucre.
Jedy, un aborigène, a perdu sa femme et son fils dans un accident de la route. Le pick-up que conduisait sa femme a pris feu après avoir été percuté par un autre véhicule. Jedy a assisté à la lente agonie des deux êtres qu’il aimait le plus au monde derrière la portière bloquée du pick-up. Tout ça par la faute d’un gros fermier blanc complètement saoul. Le comble est que ce dernier n’a cessé d’insulter sa femme et son fils de « Sacré cochon de fils de pute ! » pendant qu’ils brûlaient vifs et se transformaient en carcasses carbonisées !
Pas étonnant que ça ne tourne plus rond dans la tête de Jedy. La seule raison de vivre de ce docile ouvrier agricole est désormais de réduire les fermiers blancs de la région « en bonhommes de charbon de bois », les corps condensés des trois-quarts comme ceux de sa femme et son fils.
Comment se fait-il que Jedy puisse laisser les inscriptions DRUNKED PIG un peu partout, lui qui n’a jamais su écrire ? Par contre, sa femme était cultivée pour une aborigène : elle savait lire et écrire. Est-il devenu fou ou possédé par le fantôme de sa femme ?
Avec des chasseurs de chevaux (armés de fusils à lunettes) embarqués dans deux hélicoptères, une trentaine de policiers et un fantôme (?) dans les champs, la saison de la coupe de la canne à sucre risque d’être compromise…
Voilà un roman Gore très intéressant qui suscite un début de réflexion (ce qui est plutôt rare dans la collection) en dénonçant le racisme récurrent subi par les aborigènes. Bien sûr, les traits sont forcés mais pour ce genre de littérature, c’est déjà un plus.
« Avec les deux du pick-up, ça fait trois qui grillent en trois jours… Tom Orbron se racla la gorge d’un air dégoûté. Dans le pick-up c’était des natives. Dans son esprit, cela signifiait que deux plus un, cela ne faisait pas trois... ».
« Il en voulait au fermier de n’avoir rien fait pour l’aborigène. Après tout, il la sautait depuis dix ans… C’est vrai qu’Anna n’était qu’une native. Pour la baise, c’est mieux qu’une chèvre. Pour la compagnie, c’est moins qu’un chien… ».
La vie des gros fermiers australiens, leur amour de la bière et du rhum, leur mentalité, leurs relations avec les autochtones, le travail risqué des coupeurs (surtout italiens) dans les cultures, le feu (la nuit) avec ses veilleurs chargés de surveiller sa propagation, se précipitant avec des sacs pour éteindre les brandons isolés et éviter un embrasement général m’ont passionné.
« Dans les deux premières secondes, un coup de sac suffisait pour écraser un tison. Après dix secondes, c’était cent coups de sac. Après une minute, c’était fini. Il n’y avait plus qu’à courir se réfugier sur la piste sous peine de se faire déborder par le feu… ».
« Fantôme de feu » est tout simplement l’un de mes romans Gore préférés.
Les éditions
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Fantôme de feu [Texte imprimé] Mort Humann
de Humann, Mort
Fleuve noir / Collection Gore
ISBN : 9782265041561 ; 23 F ; 01/09/1989 ; 158 p. p. ; Broché
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