Fahrenheit 451 (version BD) de Ray Bradbury, Tim Hamilton (Dessin)
(Ray Bradbury's Fahrenheit 451)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Sci-fi & fantastique
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Sauvons les livres... sans oublier les bédés !
J’ai beaucoup hésité avant de venir vous parler de cet ouvrage car je fais partie de ceux qui n’ont ni lu le roman « cultissime » de Ray Bradbury, ni vu le film dont j’ai beaucoup entendu parler mais dont je n’ai pas une seule image en mémoire. Oui, pour la version bédé de Fahrenheit 451, je suis bien un lecteur vierge de tout à priori…
La première chose qui m’a poussé à ouvrir le livre, est le thème dont j’avais tellement entendu parler que j’avais l’impression de le connaître par cœur. Une société qui veut éradiquer le livre de la planète, des hommes qui résistent et veulent sauver ce savoir, cette humanité qui est dans ces livres qui nous accompagnent depuis si longtemps… Je voulais donc en savoir plus, connaître enfin le fin mot de l’histoire…
Mon envie a été renforcée, décuplée, par la lecture de la préface de Ray Bradbury lui-même. C’est l’auteur qui a autorisé l’adaptation et il y a même collaboré. Il ne s’agit pas seulement d’une adaptation mais bien d’une coadaptation. Le romancier ne renie rien dans ce travail et pour moi qui n’ai pas lu le roman cela me donnait une sorte de garantie, de caution : oui, on peut lire cet ouvrage ce n’est pas un livre éloigné des origines et de sa genèse, c’est validé, c’est du solide.
La préface, soit dit en passant, est remarquable et donne le sentiment de comprendre comment est né ce roman. L’auteur donne une anecdote personnelle vécue à Los Angeles, puis parle de la première version de son histoire, Le promeneur, enfin, il évoque un auteur, Edgar Poe, qui l’a profondément impressionné.
Puis, enfin, on découvre le graphisme de Tim Hamilton, sa narration graphique dynamique et tonique à réveiller un mort, à faire se consumer une bibliothèque entière instantanément… ce qui sera bien le cas.
Ceux qui ne sont jamais sortis de la bande dessinée francobelge risquent d’avoir quelques surprises et difficultés à entrer dans cette version très comics, très anglo-saxonne de la bédé. Oh, les différences ne sont pas si criantes que cela mais au départ on en prend plein la figure et il nous faut quelques minutes pour reprendre notre souffle.
Je ne reviendrai pas sur toute l’histoire, sur ces pompiers qui viennent faire brûler les bibliothèques et les maisons qui les abritent, voir même les personnes qui les habitent. C’est un de ces pompiers que nous suivrons et qui va, suite à un épisode plus douloureux que les autres, connaître des états d’âme. C’est une sorte de dépression et de crise existentielle qui vont le pousser à ouvrir un livre. Que peut bien renfermer un livre pour que la société les considère comme si dangereux ? Quels risques courent-ils à en lire, juste un seul ?
Puis le drame va arriver mais cela vous le savez bien vous qui avez déjà lu le roman… ici, en plus des mots, vous avez le dessin et j’avoue que très rapidement le travail, que dis-je, l’art, de Tim Hamilton nous emporte et nous nous posons une heure plus tard en train de nous demander quel serait le livre que nous voudrions sauver si pareille mésaventure nous arrivait… Heureusement, le livre n’est pas en danger !
Oui, une fiction à lire, une fiction qui interroge, qui perturbe et que je ne regrette pas d’avoir découverte en bande dessinée. Reste à savoir si j’ouvrirai le roman de Ray Bradbury ou si j’aurai l’occasion de voir le film… Nous en reparlerons bientôt !
Les éditions
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Fahrenheit 451 [Texte imprimé] Ray Bradbury, Tim Hamilton traduction de l'anglais (américain), Fanny Soubiran
de Bradbury, Ray Hamilton, Tim
Casterman
ISBN : 9782203032941 ; 37,01 € ; 15/05/2010 ; 155 p. ; Broché
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Un feu bien tiède
Critique de Vieux Chat (, Inscrit le 30 mars 2020, 46 ans) - 30 janvier 2021
Il s’agit d’un roman d’anticipation prenant place dans une dystopie. Bradbury a surtout écrit de la science-fiction, cependant Fahrenheit 451 prend place dans un monde similaire au nôtre.
Mais un monde où les pompiers allument les feux au lieu de les éteindre. Et leur mission n’a qu’un seul but : brûler tous les livres. Ceux-ci sont devenus illégaux. Des murs-écrans installés dans les maisons et appartements pourvoient les citoyens en histoires à suivre sous forme de feuilleton, telle une télé réalité dont le spectateur serait le centre.
Un soir, le pompier Guy Montag rencontre Clarisse, une jeune fille qui commencera à le faire douter du bien fondé de sa mission. Curieux, il sauvera quelques livres lors d’une intervention et dès lors il ne cessera de remettre en question la société dont il est un rouage très important.
Et puis Clarisse meurt. Ce déclencheur poussera Montag à passer à l’action.
Le style de Ray Bradbury est assez facile d’accès. C’est de la science-fiction pour ceux qui n’en sont pas forcément friands. Le texte, bien qu’ayant un peu vieilli, reste néanmoins d’actualité : les murs-écrans préfiguraient nos télés toujours plus grandes et aux contenus toujours plus gargantuesques. Fahrenheit 451 avait anticipé l’importance que prendrait la télé-réalité. Heureusement, aujourd’hui le déclin de la lecture longtemps prophétisée n’est pas advenu (les supports de lecture ont certes changé, mais pas l’appétence pour les textes) : pour autant la réaction de la femme de Guy Montag lorsqu’elle découvre que son mari possède des livres est édifiante. Pour elle, la famille ce sont les personnages des séries qu’elle suit. Seul le plaisir est mis en avant et elle refuse de ne serait-ce que penser à des choses qui ne seraient pas plaisantes. On peut y voir, dans une certaine mesure, l’importance que le temps libre a pris dans nos vies. D’ailleurs l’auteur aborde les conséquences de ce temps libre sur l’évolution de nos sociétés et en quoi ce temps libre a tout autant libéré qu’aliéné l’humanité.
L’adaptation en roman graphique est plutôt réussie, même si le trait n’est pas très précis, ce qui peut ne pas plaire à tout le monde. Le choix des couleurs rend correctement le sentiment d’isolement que peut ressentir Montag quand il parcourt des rues quasiment désertes. Une grande partie des descriptions a été simplement illustrée, sans forcément y apposer le texte original. Le livre se parcourt donc assez rapidement et lorsque je l’ai refermé, cela avait comme un goût d’inachevé (surtout que j’avais fini de lire l’adaptation de 1984 peu de temps avant : la différence entre les deux est flagrante)
Néanmoins l’essentiel a été conservé, car un des grands plaisirs lorsque l’on lit un ouvrage de Ray Bradbury (comme dans l’homme illustré et surtout dans les fameuses chroniques martiennes) est de profiter d’un texte clair et chargé de poésie. Cette poésie imprègne toujours l’adaptation en roman graphique.
Pas vraiment une réussite...
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 11 novembre 2011
En effet, nous sommes graphiquement dans un univers impersonnel, hermétique, suggéré, où les couleurs froides alternent avec les tons plus chauds. Même s’il faut bien reconnaître que c’est le terne qui prédomine dans la gamme chromatique de ce roman graphique.
Retrouver dans ce format le roman de Bradbury lui donne un autre cachet mais de là à en faire une adaptation originale et indispensable, on n’y est pas vraiment. On apprécie la fidélité, mais on ne sent pas de réelle appropriation du sujet par Tim Hamilton. Il y a derrière la sobriété des dessins le sentiment d’un respect très probable envers l’auteur.
Reste aussi, bien sûr, la cause défendue par ce récit, cette prise de conscience qui n’a pas pris une ride et s’applique totalement à notre société d’aujourd’hui, sur-consommatrice et abrutie par les médias et les pubs…
Bref, je pars du principe que tout adaptation est censée apporter une touche supplémentaire ou, à tout le moins, un "regard". Sans parler d'un brin d'audace dans la réexploitation du thème ou de la démarche.
Je ne partage donc pas l'enthousiasme de Shelton. Même si l'auteur a donné son aval pour cette adaptation : c'en est peut-être le défaut? N'a-t-il pas laissé insuffisamment la bride sur le cou à son illustrateur?
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Avis divergents... | 2 | Shelton | 12 novembre 2011 @ 09:36 |