Scarface (version BD) de Armitage Trail, Christian de Metter (Scénario et dessin)
(Scarface)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Dirlandaise, le 15 août 2011 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 012ème position).
Visites : 3 702 

Le Chicago des années noires

Cette bande dessinée est une adaptation de l’œuvre de Maurice Coons alias Armitage Trail, un américain fils d’imprésario de théätre ayant quitté l’école à l’âge de seize ans pour se consacrer à l’écriture et décédé en 1930, âgé de vingt-sept ans d’une crise cardiaque. Le personnage principal de ce roman noir décrivant la guerre des gangs de Chicago au temps de la prohibition a été directement inspiré du tristement célèbre Al Capone.

Un jeune homme vivant dans une famille d’immigrés siciliens prend peu à peu le chemin de la délinquance et de la violence. Tony Guarino commence par livrer des colis pour un truand de son quartier. Ensuite, il descend un caïd et est bientôt recruté par O’Hara, un autre caïd qui étend sa protection sur une partie de la ville. Mais les temps sont durs et suite à de nombreuses tentatives d’assassinat dont la dernière à la mitraillette, O’Hara décide de prendre sa retraite et de laisser la direction du gang à son bras droit : Tony Guarino.

Enfin, c’est le genre d’histoire classique des années noires de Chicago où presque tout le monde était corrompu à commencer par les juges et certains dirigeants de la police. Tout est du déjà vu mais comme c’est bon et comme les dessins sont réussis. J’apprécie au plus haut point le travail de Christian de Metter. Il possède un talent hors pair de scénariste et ses dessins servent à merveille le récit. J’aime la façon qu’il a de peindre Chicago avec ses atmosphères brumeuses et inquiétantes. Ses dessins sont très soignés et détaillés : les vêtements, les décors urbains, les voitures d’époque, les personnages à la mine patibulaire et les scènes de mitraille, tout cela est si bien exécuté et plonge le lecteur dans le Chicago des années vingt avec une maitrise et un talent certain.

Cette série de Rivages/Casterman/Noir ne m’a pas encore déçue. J’ai tellement aimé cette bd que j’ai l’intention de lire le livre d’Armitage Trail prochainement. J’accorde une note parfaite pour cet excellent travail d’adaptation.

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8 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans) - 7 novembre 2011

On ne lit pas cette bande dessinée pour connaître l’histoire. On l'a déjà vue, entendue, lue, regardée. C’est certain que ce roman, déjà adapté deux fois au cinéma a fait le tour du monde. Une histoire inspirée de faits réels, de la vie d’un certain Al Capone. Une histoire solide mais sans surprise de la Maffia sicilienne, la vie de Chicago comme on en parle depuis si longtemps…

Il y a aussi un côté manichéen avec les deux frères, le bon et le truand, le policier et le gangster. Dès la première page, on connaît l’issue de leur destin. Pas de surprise non plus, tout est dit.

Il y a encore toutes ces femmes, toutes plus belles les unes que les autres, dont on sait bien qu'elles ne seront que des compagnes d’un instant, dont on sait que leur vie ne sera qu’un drame, une tragédie, au mieux un échec…

Et si cette adaptation d’un des deux romans d’Armitage Trail avait été réalisée par le premier dessinateur de passage, je pense que je conclurais par un « abstenez-vous, il y a mieux à lire ! » que je vous donnerais sans aucun scrupule ! Mais, voilà, le dessin comme le scénario de l’adaptation en bédé sont signés Christian de Metter, et ça change tout !

Oh, bien sûr, pas l’histoire et son aspect incrusté dans notre mémoire collective ! Non, juste la profondeur des personnages, leur crédibilité humaine. Ce sont des gens d’un autre milieu que le nôtre – enfin je parle pour moi car je ne sais pas d’où vous venez – et pourtant on a le sentiment de plonger dans ce milieu sicilien, de fréquenter Ben et Tony Guarino depuis toujours. Mieux ! On finit par oublier que l’on a vu les deux films ou lu le roman pour vivre une nouvelle histoire, nouvelle tant les personnages de de Metter sont les siens et pas ceux des autres. C’est peut-être même avec cette adaptation que je perçois que ce roman est définitivement un texte culte puisqu’il permet à chaque lecteur, à chaque adaptateur, de se refaire une nouvelle histoire. Oui, je suis bien persuadé que Christian de Metter nous a ouvert une nouvelle voie dans Scarface mais que nous ne l’emprunterons pas de la même façon les uns et les autres…

C’est aussi pour cela que j’aime les adaptations des œuvres romanesques. Pas parce que ce serait plus simple de lire une bande dessinée qu’un roman – ce qui resterait à prouver – mais plutôt parce que cela donne de nouvelles pistes d’exploration. A ce titre, je suis entièrement satisfait de cette collection dont j’ai adoré plus d’un titre : Pauvres Zhéros, Sur les quais, Coronado, L’ultime défi de Sherlock Holmes…

C’est donc à lire, à découvrir et j’ai personnellement même envie de revoir certains film sur l’histoire de la Maffia…

maffia story

5 étoiles

Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 54 ans) - 5 septembre 2011

Je n'ai ni lu le roman, ni vu un deux films éponymes.
Je ne suis guère attiré par les bd adaptées de romans mais j'ai fait deux exceptions depuis peu,"l'Ultime Défi de Sherlock Holmes" de Stromboni et Cotte, et surtout "Shutter Island" du même de Metter (j'avais adoré le roman), tout deux édités chez "rivages/casterman/noir)
Avec cette adaptation de "Scarface",je suis sorti assez déçu par la lecture. Un peu trop d'ellipses à mon goût (le passage de Toni sur le front est assez brutal) et malgré ses 108 pages, j'ai l'impression d'avoir survolé la vie du mafioso.
Cela va vite, un peu trop vite; cela flingue à tout va et j'en ai eu le tournis.
Pourtant l'atmosphère très sombre de l'époque et du milieu est très bien retracée dans ce récit mais j'ai trouvé le dessin de De Metter moins précis qu'à l'accoutumée.

Bref une lecture qui m' a laissé sur ma faim

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