Le Double de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
(Двойник)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
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Un autre grand roman de Dostoïevski
Le Double est un des premiers textes de Dostoïevski. Dans celui-ci, un fonctionnaire russe, timide et discret subit l'irruption de son double dans sa vie. C'est un homme qui lui ressemble physiquement en tous points, qui a le même nom mais qui présente des traits de caractères opposés, il est malhonnète, très communicatif ...
Durant tout le roman, on ne sait discerner le vrai du faux, on ne sait jamais si ce double est le fruit de l'imagination du héros ou s'il est bien réel. On oscille entre le roman fantastique et le roman "social".
C'est pour moi un excellent roman car la force des thèmes (la folie, l'inconscient, l'autre, les barrières sociales, le paraître ...) est ici alliée à une histoire originale et un style encore plus original qui peut dérouter un peu le lecteur dans les premières pages mais qui une fois accepté, permet une plongée dans l'esprit du héros qui restera longtemps dans mes souvenirs de lecteur.
Les éditions
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Le Double [Texte imprimé] Dostoïevski préface d'André Green ; traduction et notes de Gustave Aucouturier
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Aucouturier, Gustave (Autre) Green, André (Autre)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070372270 ; 6,90 € ; 02/10/1980 ; 275 p. ; Poche -
Le double [Texte imprimé], poème petersbourgeois Fédor Dostoïevski trad. du russe par André Markowicz
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Markowicz, André (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782742718986 ; 8,70 € ; 04/06/1999 ; 288 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Doublement raté
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 29 décembre 2013
Les monologues intérieurs de Goliadkine rendent bien son délire de persécution. Dostoïevski consultera des traités de médecine pour asseoir son récit. Mais très vite l’auteur perd le fil de la narration dans des monologues interminables. Les moins téméraires auront déjà refermé le livre.
Dès lors l’intérêt du livre réside dans le fait de savoir comment l’auteur va résoudre son histoire de double.
Prenant
Critique de Alex1503 (, Inscrit le 18 septembre 2011, 29 ans) - 21 octobre 2012
On ne sait si ce double est réel ou non, on ne sait si M. Goliadkine déforme la réalité, s'il est en plein délire. On ne discerne pas le vrai du "jeune".
C'est une oeuvre qui m'a mis assez mal à l'aise durant la lecture du fait d'être dans un doute permanent mais qui m'a beaucoup captivé.
J'adore le côté psychologique de Dostoïevski dans ses romans mais j'ai quand même préféré Crime et Châtiment sur ce point. =)
"Ceci et cela"
Critique de Lynch (Perpignan, Inscrit le 15 avril 2007, 48 ans) - 4 décembre 2011
Ce roman ne fait pas partie de ce que les spécialistes de Dostoïevski s'accordent à définir comme ses grands romans mais il n'en reste pas moins un objet de curiosité qui vaut le détour si l'on aime cet auteur.
Unique
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 15 août 2010
Un des problèmes de l’œuvre est justement que Goliadkine ne nous ai présenté qu’alors même qu’il est justement en train de perdre pied, d’accumuler les scandales et les infamies – dont on ne saisit pas vraiment tous les tenants et aboutissants, si ce n’est qu’il est question d’une importante somme de roubles et d’une certaine jeune fille – et tombe rapidement en disgrâce auprès de ceux-là même qui, jusque lors, avaient été ses plus fidèles soutiens et bienfaiteurs, et qui lui claquent maintenant leur porte. Devant tant d’hostilité, Goliadkine est au moins aussi perdu que le lecteur qui aurait décidément aimé avoir ne serait-ce qu’une idée de ce qui se passe à ce moment-là et qui n’est pourtant qu’au tout début de ses peines – à vrai dire, il n’y est même pas encore vraiment – puisque surgiront bientôt et avec non moins de truculence, un docteur allemand, l’évocation accablante pour Monsieur Goliadkine d’une certaine Allemande vis-à-vis de laquelle il n’a, semble-t-il encore, pas fait montre d’une conduite irréprochable et enfin, le pompon, ce fameux double et homonyme que ledit Goliadkine confondra à plusieurs reprises avec une glace ne lui rejetant à la face que sa propre image – c’est d’ailleurs sans doute ici que se trouve le fin mot de cette histoire rocambolesque.
En effet, le lecteur comprend bien vite que, de double, il n’y en a simplement pas, si ce n’est dans l’esprit malade du pauvre Monsieur Goliadkine qui ne fait que se voir à la troisième personne lorsqu’il observe le comportement inqualifiable de son infâme cadet, pour lequel il paiera invariablement les pots cassés, tandis que l’autre, dans une vision pour ainsi dire fantasmée, s’en sortira avec des honneurs toujours plus grands, là encore, fruits des plus hautes aspirations d’un Monsieur Goliadkine qui se rêve accumulant les récompenses et gravissant avec fulgurance les échelons de la fonction publique et de la société petersbourgeoises.
Le mauvais double de Monsieur Goliadkine, intrigant et farceur, sera une figure récurrente dans l’oeuvre de Dostoïevski, bien que sous une forme différente, l’auteur préférant pour la suite à cette débauche de folie trop criarde, un mal sournois qui s’empare ponctuellement d’un être fort, sans que celui-ci n’y puisse rien faire jusqu’à ce que, par lui, survienne le scandale. Si les libérations de ce surmoi malin donneront plus tard lieu à certains des passages les plus marquants de l’œuvre de Dostoïevski, sa description, par trop clinique, nuit ici aussi bien à la compréhension de l’œuvre qu’au plaisir de lecture : si Dostoïevski n’a pas son pareil pour retranscrire – dans ce style incroyablement embrouillé, endiablé, fulgurant ! – le flot de pensées déliées de son héros et leurs moult flux, reflux et tergiversations, c’est au prix de la perte de l’attention du lecteur qui aura tôt fait de ne plus rien comprendre aux atermoiements de Goliadkine et à sa déraison. Bien entendu, tout cela est voulu et si le lecteur, aussi attentif soit-il, se perd inévitablement, ce n’est ni la faute de sautes de concentrations ni celle de l’auteur, mais plutôt tout simplement parce que le mode de raisonnement de Goliadkine est bel et bien dépourvu de sens et de la moindre logique. La maîtrise de Dostoïevski, ainsi que sa modernité – son avance, même, sur son temps –, sont, encore une fois, dignes des plus hauts éloges. Il n’empêche que, pour le lecteur, Le Double sera, dans ses grandes lignes, parfaitement illisible, si ce n’est d’un œil distrait et n’aspirant jamais qu’à en voir, enfin, le bout.
Dostoïevski est un grand écrivain et le prouve encore ici ; tout est flamboyant : le style, la maîtrise de la trame narrative alors même qu’on a l’impression que tout va vau-l’eau, la schizophrénie cent ans avant qu’on ne la retrouve dans tous les films de série B… Il n’en reste pas moins que tout est comme trop brut et que les critiques adressées à l’œuvre lors de sa parution demeurent, elles aussi, parfaitement d’actualités : « Goliadkine est tellement morne et ennuyeux, tellement long qu’il n’y a pas moyen de le lire. »
Rêve éveillé?
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 5 septembre 2009
Un roman intéressant par le procédé narratif, mais qui ne m'a pas emballé comme Dostoïevski peut le faire dans ses grands romans.
Répétitif
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 25 mars 2009
Le Double fait partie des romans que notre Fédor a composé au début de sa carrière et du coup cet essai n'est pas des meilleurs à mon goût.
Goliatkine, fonctionnaire célibataire de la rue des Six-Boutiques va bientôt avoir maille à partir avec un homme qui n'est autre que son double parfait; à cette différence prêt que ce dernier ne manque ni de culot ni d'audace pour être apprécié de ses supérieurs.
Le postulat de départ est intéressant: Goliatkine se voit confronté à sa propre image mais sublimée, dénuée de toute altération d'ordre sociale. Ainsi cet alter-égo étrange n'est ni timide ni effacée, au contraire il impose son aura et efface le véritable Goliatkine.
Néanmoins, l'écriture si forte, l'imagination si puissante et le style si empathique chez Dostoïevsky le sont beaucoup moins à mon goût ici.
Plus qu'une montée angoissante d'une certaine frayeur, j'y ai trouvé une répétition futile et lassante de scènes déjà vues. Peut-être le but de l'auteur était-il d'apporter un oeil tragi-comique à son roman.....
Bref ce n'était pas là son meilleur roman à mes yeux mais on lui pardonnera.
Étrange ET original
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 7 décembre 2008
En lisant ce livre, je n’ai pas arrêté de penser aux nouvelles de Saint-Pétersbourg de Nicolas Gogol, que je dois avouer que je préfère en ce moment, reste que j’ai trouvé Le double intéressant.
Un cauchemar éveillé
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 24 septembre 2007
En effet, c’est un bien étrange récit que nous offre ici Dostoïevski. Monsieur Goliadkine, revenant d’une soirée complètement ratée où on ne l’a même pas reçu, fait une étrange rencontre en la personne de son double. Oui, en effet, il rencontre un homme qui lui ressemble en tous points et qui porte exactement le même nom que lui. Monsieur Goliadkine croît rêver mais hélas, son double ne lui laisse pas de répit. Il revient constamment dans la vie de Goliadkine, se fait embaucher au même bureau, se met en avant constamment au détriment de l’original. Il va même jusqu’à manger au restaurant en laissant la facture à vous savez qui…
C’est un véritable cauchemar que vit Monsieur Goliadkine et son double s’évertue à le torturer, à se moquer de lui et rire dans son dos. Toutes les tentatives de Goliadkine pour s’expliquer avec lui sont vaines. Le double est d’une lâcheté et d’une fourberie malicieuse et s’arrange toujours pour s’esquiver ou pour détourner le sujet de la conversation. "Quand donc tout cela finira-t-il ?" se lamente avec désespoir notre héros malheureux.
J’ai bien aimé cette histoire absurde qui me rappelle un peu Kafka par son côté inexpliqué. Le lecteur se demande sans cesse ce qui se passe et si c’est un rêve ou bien la réalité. Monsieur Goliadkine a-t-il des visions ? Est-il en train de devenir fou ? La paranoïa s’empare-t-elle de lui inexorablement ?
C’est excellent et très troublant. On ne peut que plaindre le pauvre héros qui se débat dans cette situation angoissante typique de Dostoïevski. Il adore placer ses personnages dans des situations désespérées et humiliantes au possible. Une lecture passionnante !
« L’hôte, visiblement, était dans le plus grand des troubles, il était pris de timidité, il suivait humblement le moindre geste de son propriétaire, captait ses regards et, d’après eux, semblait-il, essayait de lire ses pensées. Quelque chose d’humilié, d’écrasé, d’apeuré se lisait dans ses gestes, si bien que, si l’on me permet cette comparaison, il ressemblait un peu, à cette minute, à un homme qui, n’ayant pas d’habits à lui, a emprunté ceux de quelqu’un d’autre : les manches remontent, la taille arrive presque à la nuque, et, lui, soit il ne cesse de tirer sur son petit gilet misérable, soit il essaie de tout rendre de biais et il s’esquive, soit il essaie de se cacher quelque part, il tente d’attraper votre regard, il tend l’oreille, savoir si les gens ne parlent pas des circonstances qu’il traverse, s’ils ne se moquent pas de lui, s’ils ne le ridiculisent pas – et il rougit, cet homme-là, et il se perd, cet homme-là, et l’amour-propre qui souffre… »
Un siècle d'avance
Critique de Feint (, Inscrit le 21 mars 2006, 61 ans) - 23 mars 2006
mon auteur préféré
Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 23 mars 2006
Je le conseille vivement (pour ceux qui aiment le genre bien sur!)
On peut difficilement faire mieux.
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 13 mars 2004
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