Bruit crissant du rasoir sur les os de Corsélien

Bruit crissant du rasoir sur les os de Corsélien

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Kalie, le 18 juin 2011 (Sarthe, Inscrit le 4 juillet 2010, 54 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 3 312 

Malsain

« Bruit crissant du rasoir sur les os » est le numéro 61 de la collection Gore. Corsélien alias Pascal Marignac avait déjà réussi son entrée dans la collection avec « L’état des plaies », un Gore de très bonne facture. Il enfonce le clou avec ce présent roman au titre évocateur.

Christophe est médecin de campagne à Nantigny. Un jour, il découvre un fœtus de sept ou huit mois sur son bureau, avec un message « Voici ton œuvre, avorteur maléfique. » Bizarre, d’autant qu’il n’a jamais pratiqué d’avortement. Puis, c’est sa trousse de médecin que Christophe trouve couverte de sang dans le coffre de sa voiture. Ajouter à cela, des séminaristes, chaussés de rangers (??) sous leur soutane, qui font du footing en pleine canicule. L’un d’entre eux meurt d'épuisement sous les yeux de Christophe. Plus tard, c’est un utérus que ce dernier trouve dans son réfrigérateur, avec un mot « Voici le ventre de la putain ». Lentement, notre médecin perd pied…

Comme dans « L’état des plaies », l’écriture est de qualité mais certaines phrases sont confuses :

« Pour, le moment, le médicalisme bien scientiste qu’on avait inculqué à Christophe nageait très au-dessus de considérations qu’il aurait dites métaphysiques et dérisoires.» ou encore «Elle fixait quelque chose à droite de la chose insensée, d’un sens de l’histoire qui déguerpissait du réel pour se forger autrement, d’un complot cosmique, il ne savait plus quoi, Christophe. »

Mais bon, on ne va pas reprocher à un Gore d’être trop sophistiqué.

La fin du récit est apocalyptique avec des scènes horribles :

« On avait enlevé comme posément les viscères et cela faisait un grand trou très noir au milieu de ce corps… Une chose coupée en deux par l’absence de tripes. Et Christophe continuait à hurler, mais ce hurlement avait renoncé à sortir de sa bouche. »

Et surtout, la scène où un homme se retrouve tous muscles apparents, sans épiderme ni derme (enlevés au scalpel) :

« Elle avait laissé à Nazareth la peau des mains et des pieds : cela lui faisait comme des gants et des chaussures, et il ne saignait pas. Travail d’expert… Elle voyait ses muscles fonctionner à chaque mouvement… Il s’étala dans la poussière et cela lui occasionnerait une infection généralisée dans les deux heures à venir, des gravillons s’étant incrustés dans les muscles sans la moindre protection. »

« Elle », c'est l'Ange exterminateur, blonde à la beauté limpide, qui découpe et décolle la peau sur tout le corps de ses victimes, encore vivantes.

Bref, voilà un Gore de haute volée avec une histoire plus complexe que la moyenne (mélange de blasphème religieux et de folie).

A noter que Dugévoy, l’illustrateur, s’est ici surpassé avec une couverture particulièrement sanglante.

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Les éditions

  • Bruit crissant du rasoir sur les os [Texte imprimé] Corsélien
    de Corsélien,
    Fleuve noir / Collection Gore
    ISBN : 9782265037557 ; 20F ; 01/01/1988 ; 152 p. p. ; Broché
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