Les chroniques de Légion, Tome 1 : de Fabien Nury (Scénario), Mario Alberti (Dessin), Mathieu Lauffray (Dessin), Tirso (Dessin), Zhang Xiaoyu (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire

Critiqué par Numanuma, le 20 mai 2011 (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 51 ans)
La note : 5 étoiles
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Don du sang

Vlad Dracula Tepes est mort le 14 décembre 1476. Voila ce qui lui est arrivé après… Difficile de ne pas succomber à une accroche pareille ! Sans compter que la couverture, un guerrier évoquant Gengis Khan (aucun rapport avec Dominique Strauss, humour, humour) sur des tons rouge et or magnifiques, ne peut que vous arracher les yeux !
Encore une histoire de vampire dira le lecteur écœuré par la présence massive des suceurs de sang dans le paysage culturel actuel. C’est vrai que les canines sont à la mode mais, ici, point de morsure dans le cou, point de chauves-souris, point de brouillard oppressant.
C’est une nouvelle interprétation du mythe qui s’ouvre ici avec l’excellente idée d’avoir utilisé divers dessinateurs tout au long de l’histoire. Loin de nuire à l’unité de la BD, cette mixité de styles et de genres graphique permet de personnaliser chacun des personnages dont ce volume nous donne un aperçu.
C’est bien là le point faible de ces 56 trop courtes pages. Cela manque de rythme. Certes, il s’agit d’un volume d’introduction, d’une mise en place des pièces sur l’échiquier mais j’ai surtout eu une sensation de frustration devant ces quatre héros, ces quatre incarnations de Vlad dont on ne sait finalement que le strict minimum.
Au niveau du mythe, le scénariste, Fabien Nury, a décidé de poursuivre dans la voie du sang mais, cette fois, comme je l’ai dit, point de morsure. Le «mal » se transmet toujours pas le sang mais d’une manière bien plus ésotérique. Les pages 6 et 7 voient Salim Bey, le guerrier de la couverture, un ottoman, obtenir le don de l’éternité mais au prix de la mort de la précédente incarnation de Vlad. Lui-même passera son don à d’autres jusqu’aux quatre personnages mis en scène dans ce volume.
Autre démarque, Vlad a un frère, Radu. A ma connaissance, le mythe de Dracula est celui d’un être unique. On devine puis on apprend au fil des pages que les deux frères sont en lutte mais l’objet de cet affrontement n’est pas dit.
Un apéritif donc, une mise en bouche avant les volumes suivants, qui devraient être au nombre de quatre, logique, si l’on en croit la quatrième de couverture. Les dessins sont, à mon sens, de qualité très inégale et les quatre incarnations de Vlad, Selim Bey, Gabriella, Armand Malachie et Victor Douglas Thorpe, illustrés pas un dessinateur différent, sont offerts au lecteur chaque fois d’une manière différente. Le récit de la vie de Victor est fait au travers d’une lettre. Armand se raconte lui-même. Gabriella ne dit pas grand-chose sur elle mais elle raconte Selim Bey.
Au milieu de tout cela, le personnage de Radu est réduit à la portion congrue mais sa présence est comme une menace rampante, diffuse, mortelle évidemment.
A suivre donc.

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