Le Diable de Léon Tolstoï
(Dʹâvol)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
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Le déchirement masculin
Eugène Irténiev est un jeune homme qui tente de gérer les terres héritées tout en réglant les dettes accumulées par son père avant sa mort.
Récemment arrivé sur ses terres, il prend une amante, Stepanida, pour satisfaire ses besoins. Plus tard, il rencontre Lise, une gentille jeune femme qu’il épouse. Les premières années de ce mariage sont heureuses et Eugène va rapidement oublier Stepanida.
Mais un jour, il la recroise par hasard et tout bascule : l’obsession de la posséder ne le quitte plus. Eugène est alors en proie à un véritable déchirement intérieur :
« Tout était si beau, joyeux et pur dans la maison ; mais dans son âme tout était laid, sale, horrible. Et toute la soirée il fut tourmenté de savoir qu’en dépit du dégoût sincère qu’il éprouvait pour sa faiblesse, en dépit de ses plus fermes résolutions de rompre, demain serait semblable à aujourd’hui. »
Malheureux au sein d’un mariage qui devrait ne pas l’être, il n’existe plus pour lui que trois solutions : tuer Lise, tuer Stepanida ou se supprimer.
Par le biais du personnage d’Eugène, c’est toute une approche de la psychologie masculine qui se déroule au fil des pages, Tolstoï termine d’ailleurs son récit ainsi :
« Et en effet, si Eugène Irteniev était malade d’esprit, alors tous les hommes sont aussi malades d’esprit, et les plus malades d’esprit sont indubitablement ceux qui décèlent chez les autres les signes de la folie qu’ils ne voient pas en eux. »
Les éditions
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Le diable [Texte imprimé] Léon Tolstoï proposé par Dominique Fernandez traduction de Jean-Wladimir Bienstock notice bibliographique de Bernadette Dubois
de Tolstoï, Léon Dubois, Bernadette (Postface) Bienstock, J. Wladimir (Traducteur)
A. Versaille / À s'offrir en partage
ISBN : 9782874950711 ; 5,10 € ; 20/03/2010 ; 94 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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De la pure littérature
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 29 décembre 2013
Nulle outrance, nulle lourdeur chez Tolstoï. La finesse de l’écriture le dispute au subtil sens de l’observation.
Obsession
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 5 mai 2013
A la mort de son père, Eugène reste vivre avec sa mère et s'occupe de l'exploitation comme il peut, conscient rapidement que de nombreuses dettes risquent de mettre ses affaires en péril.
Submergé de travail, il éprouve pourtant le besoin de se détendre un peu, la continence imposée dans ces campagnes lui pesant. Il s'adresse donc un jour au vieux garde forestier de son père, Danilo, et lui demande s'il ne pourrait pas lui trouver quelqu'un.
Bientôt, le garde lui présente une paysanne, Stepanida, qu'il retrouve dans le bois de temps en temps, puis plus régulièrement, et assouvit son désir.
Sa mère a pour lui de grandes ambitions, elle connaît plusieurs jeunes filles prêtes à l'épouser, issues de familles riches, qui pourraient par leur dot sauver les affaires de son fils, d'autant plus qu'il vient encore de découvrir d'autres dettes laissées par son père et se trouve dans une situation fâcheuse. Mais Eugène ne l'entend pas de cette oreille : s'il doit se marier, c'est par choix et par amour, et non par convenance et intérêt.
Il rencontre bientôt Lise, jeune fille naïve qui, semble-t'il, tombe amoureuse souvent. Mais dès qu'il lui déclare sa flamme, elle lui devient toute acquise et s'emploie à lui être le plus agréable possible. Eugène décide donc d'être digne de cet amour, et rompt toute relation avec Stepanida.
Le couple se marie et vit une existence paisible. Les quelques biens de Lise aident Eugène à sauver ses affaires, il décide de vendre une partie de la propriété bien trop coûteuse, et tout s'arrange. Le produit de ses efforts se révèle enfin, et ils peuvent à présent vivre dans une certaine aisance.
Cette vie pourtant lui semble bien fade. Son épouse toute dévouée l'est peut-être trop. Un jour, au cours d'un grand nettoyage effectué chez eux, Eugène croise Stepanida, employée pour l'occasion, et subit un grand trouble...
S'ensuit alors un réel combat, une véritable lutte contre ce désir ardent qui prend possession d'Eugène. Tourmenté, au bord de la folie, il n'a de cesse de chasser de son esprit ces images et ces souvenirs qui l'obsèdent...
Cette nouvelle est puissante, Léon Tolstoï livre à merveille les tourments rencontrés par Eugène, les questions qui le taraudent et ses états d'âme.
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