Le Goût âpre des kakis de Zoyâ Pirzâd
(Ṭaʿm-e gas-e ẖormālū)
Catégorie(s) : Littérature => Moyen Orient
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5 nouvelles
Cinq nouvelles de la romancière iranienne avec un fil rouge : la femme iranienne et plus spécifiquement la femme iranienne et le couple iranien.
On s’en doute, il ne s’agit pas de sinécure ou d’un long voyage tranquille. Qu’elles respectent et s’enferment dans la tradition, qu’elles s’essaient à la modernité, les héroïnes de Zoyâ Pirzâd doivent pas mal « ramer ».
“Le matin, après le départ de Madjid pour le bureau, Simine faisait la vaisselle du petit-déjeuner et rangeait la chambre. Elle passait à la salle de bains, ramassait la serviette que Madjid avait jetée par terre, revissait le bouchon du dentifrice, rangeait le nécessaire à raser qui traînait autour du lavabo qu'elle lavait, ainsi que la baignoire, avant de les essuyer. Alors elle téléphonait à sa mère. Elle lui racontait le menu du dîner de la veille, lui décrivait celui du déjeuner et lui donnait des nouvelles tandis que sa mère lui parlait de la maison.”
Les hommes n’y ont pas le beau rôle –moralement. Car pour ce qui est du choix de vie, du confort, de “l’autorité” conférée par leur simple masculinité, là, c’est plus facile.
Dans “Les taches”, Leila s’abuse lorsqu’elle croit avoir trouvé en Ali, le mari idéal, accessoirement l’homme de sa vie. Elle s’abuse comme Ali abusera de son statut d’homme. La fin de la nouvelle s’ouvre néanmoins sur une possibilité d’espoir. Amer toutefois, l’espoir.
Dans “L’appartement”, c’est la difficulté d’une femme iranienne qui veut s’assumer seule qui est illustrée. Pesanteur des traditions et de la mentalité machiste institutionnalisée ... Mon Dieu !
“Le Père-Lachaise” est plus allusive. Mais guère plus rassurant quant à la marge de manoeuvre feminine.
“L’harmonica” a une portée plus universelle. De femmes il est question, oui, mais d’hommes aussi, centralement. Et ça n’est pas forcément plus simple. Mais toujours aussi nostalgique et amer. Le Bonheur flamboyant et sans retenue a-t-il droit de cité en Iran ?
Enfin, la nouvelle éponyme est comme un petit conte qui nous fait le raccourci de l’évolution politique en Iran sur les ... 40 (?) dernières années. Par le biais de “Madame”. Grandeur et decadence au fur et à mesure de l’évolution politique du pays.
Fil rouge : la femme iranienne ai-je dit ? Oui. Mais aussi une certain constance dans la nostalgie, l’inaccompli, l’autocensure feminine. Goût âpre des kakis ? Amertume aussi.
Les éditions
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Le goût âpre des kakis [Texte imprimé], nouvelles Zoyâ Pirzâd traduit du persan (Iran) par Christophe Balaÿ
de Pirzâd, Zoyâ Balaÿ, Christophe (Traducteur)
Zulma
ISBN : 9782843044809 ; 4,86 € ; 07/05/2009 ; 218 p. ; Broché -
Le Goût âpre des kakis
de Pirzâd, Zoyâ
le Livre de poche
ISBN : 9782253156659 ; 7,60 € ; 02/05/2012 ; 209 p. ; Poche
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AH ! LE MIRZA GHASSEMI
Critique de OSCARWY (, Inscrit le 23 février 2013, 68 ans) - 7 mai 2015
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