Petit cours d'autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon, Charb (Illustration)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Psychologie , Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
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apprendre à mettre systématiquement en doute les informations reçues
Tout au long de la journée, nous sommes exposés à un flot continu d'informations : Télé, radio, internet, presse écrite, ...
L'auteur de l'ouvrage répertorie toutes les techniques destinées à manipuler ou provoquer une confusion chez le destinataire de ces informations. Ce livre est donc ciblé sur les techniques de manipulation provenant d'entreprises, gouvernements, lobbys... la communication "officielle".
L'ouvrage est découpé en quatre grandes parties :
- le langage
- les mathématiques (probabilités, statistiques, représentations graphiques) (niveau requis pour comprendre cette partie : baccalauréat)
- l'influence de l'expérience personnelle (perception, souvenir, jugement).
- les médias.
Chaque technique est expliquée, et illustrée.
J'ai été surpris d'une telle panoplie d'outils mis à la dispositions des manipulateurs.
Il est fort dommage que l'initiation à la pensée critique ne soit pas une discipline inscrite dans les programmes scolaires.
Les éditions
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Petit cours d'autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon
de Baillargeon, Normand Charb, (Illustrateur)
Lux éd.
ISBN : 9782895960447 ; 20,00 € ; 05/10/2006 ; 344 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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(R)éveil de l'esprit critique
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 14 juillet 2015
L'auteur présente les principaux outils de la pensée critique de façon simple et didactique. Cela part du langage avec notamment l'utilisation des euphémismes pour masquer des propos négatifs et se poursuit par le rappel de quelques principes mathématiques. La compréhension des mécanismes du cerveau et les erreurs de perception visuelle courantes sont expliquées avec dessins et démonstrations très facilement compréhensibles. La réflexion se poursuit en abordant le monde des médias et la façon dont nous est présentée l'information.
IF-0715-4193
Livre décevant
Critique de Bryau (, Inscrit le 15 février 2015, 73 ans) - 15 février 2015
Je n’en souligne qu’une. L’auteur décrète : « Connaissez parfaitement, de manière à pouvoir en reconnaître les pratiquants, les dix commandements de l'Église d'idéologie :
(…)
4. Tu donneras l'impression de l'objectivité, de manière à occulter ton parti pris particulier ;
5. Sur tout sujet ou débat, tu traceras soigneusement les limites de ce qui est acceptable — en d'autres termes, tu contrôleras l'ordre du jour » (p. 300)
L’auteur ne voit pas (ou s’imagine que le lecteur ne verra pas) qu’il met lui-même ces commandements au service de sa propre idéologie en nous mettant en garde contre ce qu’il appelle le « terrorisme mathématique », qu’il expose ainsi : « On pourra soupçonner un terrorisme mathématique notamment si on constate que l'auteur lui-même ne maîtrise pas les mathématiques qu'il utilise (…) » « Je vous laisse le soin, ajoute-t-il, d'en découvrir des exemples — ce n'est malheureusement pas très difficile— et me contenterai pour finir de rappeler que le théorème d'incomplétude de Kurt Gödel — un résultat métamathématique aussi important que complexe et subtil —connaît depuis toujours une très grande vogue chez les terroristes des mathématiques." (p. 94)
Il n’est pourtant pas nécessaire d’avoir un PhD en mathématiques pour s’informer de la signification des deux théorèmes de Kurt Gödel, dits « d'incomplétude », qui peuvent en effet terroriser les tenants de l’idéologie de M. Baillargeon. Ils démontrent que dans tout système formel, comprenant l'arithmétique, se trouvent des propositions dont on ne peut démontrer ni la véracité ni la fausseté. De plus ils affirment que la cohérence des axiomes d’un tel système est indémontrable c'est-à-dire qu’il est impossible de savoir si ceux-ci ne sont pas contradictoires. Bref, ces théorèmes critiquent la raison pure et le positivisme idéologique en leur imposant de nouvelles limites et en ouvrant des perspectives à la pensée philosophique. Nul besoin d’être météorologiste pour s’informer de la météo.
Critique de la raison obscure
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 11 novembre 2012
Le langage est une source infinie de progrès intellectuel, mais en même temps il peut se révéler pernicieux lorsqu'il est employé pour créer une distorsion dans la perception des faits. Ici l'auteur nous donne quelques clefs pour parer au mieux ces effets oratoires qui nous font basculer vers des horizons qui ne reflètent rien d'autre que les objectifs léthargiques des prophètes de tout poil passés maître en la fabrique du consentement.
La plupart du temps, les péroraisons des porteurs de la pensée unique nous assènent des vérités absolues en se référant à des spécialistes en machin truc et à des experts en machin chose surgis de nulle part, à l'image du lapin surgissant hagard du chapeau du magicien. Si on n'y prête pas attention on devient les victimes de ces idées préfabriquées dans les laboratoires technocratiques.
S'ensuit la formulation mathématique des concepts modelés par le langage, qui à son tour peut être manipulé par des artifices aussi flamboyants que fallacieux par des individus qui ont fait des choix arbitraires. Là aussi il faut être en mesure de s'en prévenir. Lorsque des chiffres, des statistiques ou des courbes de progression sont avancées pour ajouter une plus value à l'argumentation énoncée par l’intervenant, il faut aussitôt mettre son sens de l'esprit critique en alerte. Ces données mathématiques sont-elles fiables ou bien sont-elles biaisées par quelque subterfuge abracadabrantesque ? Pour cela il faut simplement ramener ces données à des valeurs qui nous sont facilement compréhensibles. Prenons par exemple l'exercice de haute voltige entreprise par M. Coppé au soir du résultat du 2ème tour des primaires socialistes pour démontrer, chiffre à l'appui, que la participation des électeurs était très faible (donc sans signification réelle) en avançant que les 2 700 000 votants qui s'étaient rendus aux urnes ne représentaient que 4% des français. Au-delà de l'esprit partisan et de toute autre considération politique, je vous invite à faire vous-mêmes une petite règle de trois pour constater que ce chiffre ne correspond pas du tout à la réalité énoncée par M.Coppé. Ceci est l'exemple parfait qui résume à lui seul ce qu'il est possible de faire croire aux individus peu épris de sens critique.
Et bien avant de présupposer que la vérité n'émane pas forcément de ceux qui prétendent en être les détenteurs, il faut se prémunir de la "distorsion perceptive". Perception qui nous fait prendre bien souvent des vessies pour des lanternes lorsque l'on est confronté à des phénomènes auxquels on souhaite croire parce qu'ils correspondent à l'image que l'on se fait de la représentation du monde qui nous entoure ou des croyances qui nous rassurent en ce qu'elles nous évitent d'avoir à se poser des questions. Et là aussi il nous arrive de laisser nos sens entravés notre faculté de raisonner, la mémoire est faillible et associée à nos envies irrépressibles de tordre les événements pour qu'ils s'emboîtent parfaitement aux schémas définissant notre existence ou du moins telle qu'on la conçoit, il se peut que parfois nous soyons tentés d'en redessiner les contours.
La dernière partie de cet essai est consacré aux médias qui, pour certains, se sont fait les porte-parole du pouvoir en diffusant des informations tronquées, soit en pratiquant l'autocensure parce qu'ils partagent une vision proche de celle de l'oligarchie dominante (et donc loin des préoccupations du peuple), soit parce qu'ils sont tout simplement entre les mains des grands capitaines d'industries qui n'ont aucune envie de voir leurs intérêts vilipendés de l'intérieur. Oubliant le sens de leur mission et notamment leur rôle de contre pouvoir, foulant aux pieds les quelques lambeaux de déontologie qu'il leur reste, ils organisent chaque jour une procession d'informations insipides et pipolisées.
Un essai très instructif, qui m'a permis d'appréhender encore mieux les évènements (envers lesquels j'exerce un droit de critique permanent depuis de nombreuses années) qui nous sont relatés et surtout d'en décrypter la codification outrageante à bien des égards. Ouvrage qui s’avère être une véritable arme de destruction massive contre les preneurs d'otages de la démocratie. Une démocratie bien mise à mal par toute cette sinistre engeance composée de beaux parleurs, de manipulateurs, d'experts de tout poil devenus rasant et de ceux qui ont jeté aux orties tout esprit critique. L'auteur nous convie à acquérir quelques bases simples et très utiles pour résister aux incessants assauts des faiseurs de pluie qui divertissent nos esprits à travers la mise en scène d'une société spectacle pour mieux avoir les mains libres afin de briser les idéaux de justice, d'équité et de liberté.
Nous ne pouvons pas continuer à écouter passivement les messages des fossoyeurs de la pensée rationnelle et critique sans prendre le risque qu'ils ne nous renvoient vers un passé nauséabond pétrifié dans la gangue de l’obscurantisme.
Comme réagir face aux croyances ?
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 20 janvier 2012
Il s’agira de faire attention au langage et aux mathématiques. Depuis l’avènement de la rhétorique 5 siècles avant notre ère, on nomme « sophisme » un « raisonnement invalidé avancé avec l’intention de tromper son auditoire », ou « paralogisme » si l’intention de tromper n’était pas présente mais que le résultat est le même. L’auteur nous délivre quelques-uns des sophismes les plus fréquents et surtout des exemples de situation dans lesquels on peut les rencontrer. Parmi les plus connus, on note l’emploi d’un jargon, l’argument d’autorité, la différence entre connotation et dénotation… Les mathématiques peuvent aussi nous aider à voir plus clair dans des thématiques obscures telles que la voyance. L’auteur nous explique d’une manière qui se veut simple et accessible à tous (c’est un souhait seulement) les propriétés de base des statistiques et des probabilités et leur exploitation lors des sondages ou des travaux expérimentaux.
Dans une seconde partie l’auteur aborde ce qui justifie nos croyances : l’expérience personnelle, la science expérimentale, et les médias. Il s’agira de mettre l’accent sur les intérêts et les limites de ces 3 éléments. Nous apprendrons des choses passionnantes comme l’existence du « cold-reading », qui nous permet de comprendre comment certains voyants, gourous, magnétiseurs peuvent deviner tant de choses sur des personnes inconnues. Le principe est simple : énoncer des propositions vagues et contradictoires, et aller à la pêche aux vérités en analysant les réactions de la personne.
La partie sur la science expérimentale est peut-être une des plus claires du livre, elle explique de manière très simple l’intérêt des groupes contrôles ou du double aveugle dans toute étude expérimentale.
Quant au chapitre sur les médias, il permet d’aborder la notion de « relativisme épistémologique ».
Par son contenu, l’ouvrage de N Baillargeon est passionnant et, subjectivement parlant, indispensable. Cependant, malgré l’effort de structuration, on peut facilement s’interroger sur le fil conducteur qui est censé relier les chapitres. Il y a finalement des choses à extraire d’un peu partout mais pas de réels liens dans les propos de l’auteur.
Pour quelqu’un qui n’a jamais entendu parler des différents paralogismes énoncés, ni des différents courants sceptiques qui ont existé, la lecture risque d’être austère. Malgré le plaisir que j’ai eu à parcourir cet ouvrage, et qui m’a permis d’enregistrer certaines notions qui jusqu’alors m’étaient incompréhensibles (comme la maxime de Hume pour évaluer les miracles, ou le principe de dissonance cognitive), je pense qu’il ne fera écho que chez ceux pour qui le terme d’autodéfense intellectuelle parle déjà. C’est le problème que je rencontre dans toute la littérature se rapportant à ce sujet.
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