Petit manuel de la contre propagande économique de Eryk Rydberg
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
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Le syndrome TINA
Le syndrome TINA, vous connaissez? Cet acronyme de "There is no alternative" opère actuellement dans notre société une véritable castration de la pensée. Des dogmes sont proclamés "vérités scientifiques" sans que personne ne songe à les mettre en cause, dans le but évident d'asseoir un peu plus la domination des hommes par certains groupes humains, auto-proclamés "Think tanks", références absolues d'une pensée unique dictatoriale.
Parmi eux, le cas de l'OCDE est particulièrement démonstratif. Cette structure incontrôlée par la démocratie dicte ses lois aux chefs d'État, à la presse et au public mal informé. Il leur suffit d'un communiqué relayé par les journaux pour infléchir la politique dans le sens d'un libéralisme de plus en plus prédateur et sauvage. L'OCDE dit qu'il faut plus de flexibilité, on augmente la flexibilité en diminuant les acquis sociaux. Elle dit qu'il faut augmenter l'âge de la retraite? Bing, les responsables politiques font écho dans l'espoir inavoué d'être désignés bons élèves par leurs maîtres occultes. Toutes les proclamations de l'OCDE sont considérées comme bibliques et donc incontestées, personne n'ayant le culot de s'y opposer.
La fable est simple:
1. Le marché est la référence absolue dans le réglage des activités économiques.
2. Pour qu'il puisse remplir son rôle considéré comme essentiel à notre survie, il faut que règne une concurrence libre et non faussée entre les agents économiques.
3.Cette concurrence est la seule capable de garantir au citoyen, baptisé consommateur, les biens et services au meilleur prix, lui offrant ainsi le bonheur.
Dans cette optique, les services publics sont condamnés à disparaître, sacrifiés sur l'autel de la libre concurrence. Rien ne vient mettre en cause ces dogmes qui détruisent peu à peu les valeurs de solidarité, de liberté, d'égalité et de fraternité. Même quand il est patent qu'on fonce dans une impasse, on continue imperturbablement, puisque l'OCDE l'a dit.
Même la constatation qu'il n'y a pas de concurrence puisque tout est aux mains de quelques sociétés qui contrôlent le marché et en font ce qu'elles veulent pour leur plus grand profit, ni le fait que les prix des biens de consommation "libéralisés" ne cessent d'augmenter (l'exemple du prix de l'électricité en Belgique est particulièrement évident), rien ne stoppe cette marche forcée dans le mur, à laquelle nous participons tous, bon gré, mal gré.
Cette tricherie imposée viole la démocratie, les droits sociaux et entraîne une pauvreté de plus en plus criante et révoltante, mais rien ne vient nous réveiller, tant que nous gardons la possibilité de remplir joyeusement nos caddies aux supermarchés. Les mensonges de cette nouvelle nomenklatura ont beau être évidents, chacun les écoute religieusement, puisque personne n'ose les contredire. Par exemple quand il est affirmé par ces nouveaux gourous que le revenu moyen des ménages européens ne cesse d'augmenter. C'est d'ailleurs vrai, il augmente, puisque le revenu des pédégés fait monter la moyenne mais les écarts ne cessent de se creuser entre les plus riches et les plus pauvres, ce qu'on s'abstient soigneusement de relever dans les journaux.
Ce petit livre du journaliste Eryk Rydberg, membre fondateur d'un réseau d'économistes entré en dissidence contre la pensée unique est un brûlot brillant, intelligent qui devrait être lu par tous. Il serait temps que les habitants de cette planète reprennent le pouvoir qui leur a été volé par des groupes mafieux.
Les éditions
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Petit manuel de la contre propagande économique de Eryk Rydberg
de Rydberg, Eryk
Couleur Livres
ISBN : 9782870035399 ; 9,13 € ; 01/04/2010 ; 84 p. ; Reliure inconnue
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