Neuromancien de William Gibson

Neuromancien de William Gibson
( Neuromancer)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par CptNemo, le 26 janvier 2002 (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (43 119ème position).
Visites : 7 923  (depuis Novembre 2007)

Un futur différent

Ce livre est un ouvrage fondateur. Il a participé à la création du mouvement littéraire et artistique qualifié de CyberPunk. On trouve donc tous les éléments qui deviendront les standards de ce mouvement :
Dans un avenir proche le monde est dominé par les firmes multinationales dont le pouvoir a dépassé celui des états. Ces énormes sociétés ont des polices privées et se livrent à une guerre économique où le recours à l'espionnage industriel est le maître mot. Pour réaliser cet espionnage ont fait appel à des pirates informatiques, qui peuvent interfacer leur système nerveux avec les systèmes informatiques. Ces pirates plongent ainsi dans la matrice. Dans cet espace virtuel (l'auteur a inventé le mot Cyberspace), ces pirates (ou decker) affrontent les systèmes de défense (GLACE). Pendant ce temps les rues sont remplies de drogué et la violence règne.
Dans cet univers très noir la plupart des gens ont modifié leur aspect et leur performances physiques par l'ajout d'implants.
Le futur décrit dans ce livre est véritablement différent de ce qu’on a l'habitude de lire. La vision du monde est très sombre et relativement plausible. En effet les progrès technologiques qui ont eu lieu depuis la rédaction de ce livre (1983) ne font que conforter le propos plutôt que de le vieillir. La plongée dans cet univers est comme souvent dans la SF l’aspect le plus intéressant de ce livre mais cela ne va pas sans mal. En effet un des partis pris de l’auteur est de ne pas fournir d'explication. Le livre est écrit comme si le monde décrit était connu de tous. Les termes techniques, les forces en présence, ne sont pas véritablement expliqués. On arrive à appréhender ce monde au cours de la lecture mais c'est assez difficile puisqu'on peut voir apparaître des acteurs ou des termes dont on ne comprendra la signification que plusieurs chapitres plus tard. Cette option nuit considérablement à la compréhension de l’histoire. Celle-ci est pourtant relativement simple et sert uniquement de support à la mise en scène du décor créé par l’auteur.
En conclusion, un livre décrivant un monde riche, fascinant et un peu effrayant mais la présentation est un peu « brut de fonderie » : l’histoire est un peu faiblarde, les personnages plutôt creux et le style tout à fait basique. Mais je le conseille tout de même car c'est une très bonne vision de notre futur.

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Les éditions

  • Neuromancien [Texte imprimé] William Gibson traduit de l'américain par Jean Bonnefoy
    de Gibson, William Bonnefoy, Jean (Traducteur)
    J'ai lu / Science-fiction
    ISBN : 9782290308202 ; 16,89 € ; 11/01/2001 ; 319 p. ; Poche
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Hard-science Imbuvable

1 étoiles

Critique de Lolo6666 (, Inscrit le 20 août 2009, 50 ans) - 18 septembre 2016

"Il était dérangeant d'imaginer le Trait-plat sous la forme d'un construct, une cartouche de mémoire morte câblée qui répliquait les talents d'un mort, ses obsessions, ses réactions réflexes..."

"Un couple de scientistes chrétiens à l'air prédateur se dirigeait vers un trio de jeunes techs qui portaient au poignet des hologrammes de vagins idéalisés, scintillement rose moite sous la lumière dure."

" Les microlégers n'avaient pas été armés, on les avait occasionné par un pupitreur, sa console prototype, et son programme viral baptisé Taupe IX, le premier virus véritable de l'histoire de la cybernétique."

Vous avez compris quelque chose ? Moi non plus. Voici quelques courts extraits parmi tant d'autres qui font de ce triple lauréat Hugo/Nebula/Philip K.Dick un imbuvable récit. Que raconte l'auteur ? Le synopsis était alléchant, mais j'en ai perdu le fil page après page. J'ai relu, pour bien comprendre le sens des passages qui m'avaient échappés, j'ai résisté, attendant que l'ensemble des informations s'articulent enfin. J'ai guetté vainement cette perche qui me sortirait la tête de l'eau. Au tiers du bouquin, j'étais submergé. Il me faudra une sacrée dose de courage pour replonger dans ce « Neuromancien ».

Je sais la concentration qu'il faut pour se lancer dans la lecture de ce style exigeant, mais là où certains auteurs réussissent parfaitement à expliquer leurs récits, pourtant souvent truffés de néologismes, ce roman de Gibson est pour moi un échec cuisant.

Pas aussi bon que je l'aurais cru

5 étoiles

Critique de Kyle (, Inscrit le 13 juillet 2011, 52 ans) - 27 mars 2013

C'est depuis le tendre âge de 12 ans que je lis des romans de science-fiction de tout genre, allant du fantastique au sci-fi traditionnel en passant par des trucs hybrides inclassables (Chton de Piers Anthony quelqu'un ?). Donc ce n'est pas pour moi une initiation au genre, bien au contraire.

Je suis déçu de ce roman pourtant considéré comme un classique de la cyber-anticipation, élevé au statut de roman culte par beaucoup de gens. Il faut dire que j'avais probablement de très grandes attentes suite à la lecture de la quatrième de couverture.

L'histoire est difficile à suivre car elle manque de structure, tellement qu'à quelques moments j'ai cru que je lisais une médiocre version ou une pâle copie du poème asémantique de Lewis Carroll, Jabberwocky. En piochant, et avec le temps, on arrive (difficilement) à comprendre le sens d'un paragraphe ou d'un chapitre. Mais à plusieurs endroits il faut réellement un talent de devin pour deviner (mauvais jeu de mot, je le sais) ce que l'auteur tente de nous dire, car une bonne portion du vocabulaire utilisé pour décrire le monde n'est pas défini ou même expliqué. Et après un moment on perd l'intérêt de savoir comment va se terminer cette histoire, pas tant parce que les protagonistes ne sont pas attachants mais aussi parce qu'à force de toujours faire des efforts à chercher à comprendre qui fait quoi on décroche carrément.

Par contre, ce qui me fascine le plus, ce n'est pas tant le roman lui-même, cet ouvrage fondateur comme l'a si bien présenté CptNemo, mais tout le culte, l'engouement qu'il a créé concernant le mouvement cyberpunk.

Une note de 2 étoiles et demi, pas plus.

percutant

8 étoiles

Critique de Magicite (Sud-Est, Inscrit le 4 janvier 2006, 46 ans) - 13 septembre 2011

Gibson a un style très imagé que tous peuvent apprécier, peut-être moins ceux qui sont les plus littéraires. C'est pourtant par là même qu'il tire toute sa puissance d'évocation.
Il a en 1983 alors que l'informatique domestique n'est qu'à ses balbutiements apporté la notion de cyberspace.
Le monde est futuriste mais contrairement à la critique originale je dirais qu'il n'évoque le futur du monde qu'à travers des éléments concrets, ce qui veut dire qu'il ne va pas faire une genèse complexe de l'état du monde. Les faits sont les faits et de nombreux éléments qu'il évoque sont des classiques du genre:
La technologie: l'intelligence artificielle, la survie de l'esprit après la mort sur des ordinateurs, l'intelligence artificielle en quête d'ego, la question de la sécurité de données propres à l'individu ou une entreprise, le lien entre l'homme et la machine à travers des connections électroniques dans le cerveau où le monde est prolongé par un espace virtuel empli de données (ça vous fait penser à quelque chose à l'ère où la mémoire humaine est prolongée sur des téléphones et les rapports sociaux par le biais d'internet de plus en plus virtualisé?)...
Mais aussi le corporatisme tout puissant dans une société hyper technologique (en cela aussi il est visionnaire), le multiculturalisme des sociétés futures et la dominance de l’Asie dans le domaine technologique.
C'est vrai que l'histoire peut sembler annexe tellement c'est une galerie de portraits et de lieux ou situations fortes, qui peuvent choquer ou être incompris, voire insaisissables comme doit l'être le monde industriel pour les gens d'avant les révolutions industrielles et techniques qui ont façonné la société et l'homme du XXème siècle.

Cyber de cybernétique, l'homme est son propre robot qui nécessite des mises à jour et peut planter. Punk car le monde sans être apocalyptique est montré sous son angle de marché noir et de bidouilleurs en marge de la légalité où les gens les plus border line peuvent être des génies dans un monde numérique.

Quasi-imbuvable

3 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 20 novembre 2010

Premier tome d’une trilogie d’un auteur autant louangé que critiqué, figure de proue du cyberpunk et inventeur du cyberspace.

« Le cyberspace. Une hallucination consensuelle vécue quotidiennement en toute légalité par des dizaines de millions d'opérateurs, dans tous les pays, par des gosses auxquels on enseigne les concepts mathématiques. Une représentation graphique de données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain. Une complexité impensable. Des traits de lumière disposés dans le non-espace de l'esprit, des amas et des constellations de données. Comme les lumières de villes, dans le lointain... »

Dans un futur sombre, hautement technologique, on suit Case, un pirate informatique à qui on a bousillé le système nerveux, l’empêchant ainsi d’aller dans le cyberspace, l’obligeant à faire des petites combines au noir. Un jour, on lui donne une seconde chance, tout en le menaçant, d’accomplir une tâche sans trop poser de question, sinon quoi, une toxine déjà dans son corps se libérera pour lui détruire le système. Il va chercher à connaître ce qui se cache derrière ceux qui l’emploient.

Le livre place bien l’ambiance « high tech, low life » qui caractérise souvent le cyberpunk. Mais j’ai trouvé ça long, très long... ennuyeux ! Je n’arrive pas à le croire, c’est tout à fait différent de ce à quoi je m’attendais, mais pas dans le bon sens du terme. Trop de descriptions en détails, parfois peu utiles pour créer des images. J’aurais voulu une action plus resserrée, quelque chose qui tient en haleine, quelque chose à quoi s’accrocher, quelque chose qui nous fait lier aux personnages. Le destin des personnages m’importait peu, trop impersonnels pour m’attacher à eux.

Ça n’a pas été la lune de miel escomptée. Des attentes trop hautes ? Ça faisait longtemps que je voulais aborder le genre littéraire cyberpunk qui m’intriguait et dont j’adore les films (Blade Runner, Strange Days, Matrix...). J’avais peur d’être déçue... Enfin, je ne compte pas m’arrêter à un ou deux livres, un auteur, pour mettre une croix sur le genre en livres, j’aime tellement les films, alors il doit bien y en avoir un qui va m’intéresser un jour.

Donc, ce livre met peut-être les bases à un mouvement, mais je crois qu’avec un auteur différent ça aurait été mieux. Il y aurait aussi une histoire qui nous intéresse vraiment, pas juste de bonnes idées. C’est vraiment lourd, mal écrit et j’imagine que la traduction ne doit pas aider.

Une adaptation cinématographique est prévue depuis plus de vingt ans. L’auteur a peur que puisque plusieurs films de science-fiction prennent leurs sources de son oeuvre, que l’adaptation ferait trop déjà-vu.

Très bon

8 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 4 juillet 2010

Je ne suis absolument pas fan de l'univers cyber-punk, des films comme la trilogie "Matrix" ou les mangas "Ghost in the shell" ou "Akira" m'ont toujours énervé, jamais branché. Un ami m'avait cependant conseillé de lire ce livre, sorti en 1984 et ayant littéralement créé le concept de cyberpunk. Bilan, c'est effectivement pas mal du tout, pas trop long, bien écrit, et novateur pour son époque. Mais comme je l'ai dit, le cyberpunk et moi...
4 étoiles, donc, là où mon pote, lui, en donne directement 5. Un classique de la SF, c'est évident.

La SF décapée

8 étoiles

Critique de Belial (Anvers, Inscrit le 25 août 2005, 44 ans) - 23 octobre 2005

Neuromancien a fait l’effet d’une petite bombe lors de sa sortie, raflant les prix Hugo, Nebula et P.K. Dick d’un seul coup. William Gibson y propose une vision novatrice de la SF, plus immédiate et crédible que ce qui était jusqu’alors. Exit les histoires de robots, vaisseaux spatiaux : ici le futur est proche, urbain, violent. Gibson développe dans Neuromancien l’anticipation d’un internet évolué (la matrice) et en vient fatalement à aborder les réalités virtuelles, même si ça n’est que de manière superficielle. Il décrit également la corporation comme un être autonome, énorme et pervers. Pour toutes ces raisons, on a affaire à un roman visionnaire, qui d’ailleurs essaimé dans tous les médias de l’imaginaire. On trouve aujourd’hui tant d’œuvres qui puisent leurs références dans ce bouquin : le manga (Ghost in the shell), le cinéma (Matrix), le jeu de rôle (Cyberpunk 2020, Shadowrun), tout y passe. En revanche, la qualité d’écriture du roman tempère tous ces lauriers. Neuromancien est très dur à lire (comprenez : mal écrit) : Gibson manque de clarté, passe du coq à l’âne à répétition et perd son lecteur toutes les trois pages. L’intrigue n’est vraiment pas palpitante et l’auteur nous inflige des passages indigestes dignes des envolées psychédéliques de Kubrick dans 2001, l’Odyssée de l’espace. Au final quelque chose de très intéressant pour tout lecteur de SF, mais qui requiert bien du courage…

Modernisme scientifique?

6 étoiles

Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 41 ans) - 17 avril 2005

Poursuivant mon projet de lire le canon sci-fi,horreur,fantasy, je me suis retrouvé avec ce livre entre les mains. Curieux, très curieux livre, audacieux mais curieux. William Gibson ne lâche pas le morceau. Durant 300 pages on a un torrent, voire une AVALANCHE d'actions. Chaque mot, chaque phrase outrepassée peut mener à la confusion. C'est intéressant certes, mais lourd à la longue. Gibson donne également beaucoup de descriptions technologiques de choses qui semblent totalement abstraites et fait des sauts parfois Proustiens de la réalité à la Matrice.

La traduction du roman est également louche, on semble escamoter des phrases et des descriptions. Neuromancien, c'est un sport. Le livre demande une concentration énorme, mais l'audace de William Gibson n'est pas sans intérêt, tout comme son ouvrage d'ailleurs

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