Un rossignol chantait de Michel Ragon

Un rossignol chantait de Michel Ragon

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par CC.RIDER, le 7 mars 2010 (Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 559ème position).
Visites : 3 711 

Un monde perdu

Les souvenirs d'enfance de l'auteur, fils unique auprès de sa mère veuve très jeune d'un militaire et de ses deux grands-parents, anciens domestiques que la lente érosion de leurs maigres économies amènent doucement à la pauvreté. Le monde des pauvres gens (les gens pauvres comme le précise l'auteur) de Fontenay le Comte, petite ville de la Vendée de l'entre deux guerres à une époque où l'on vivait petitement, voire chichement et surtout lentement, au rythme des chevaux et des chars à boeufs. Le grand-père, fier cocher de maître, mourra aveugle. Sa femme, la lumineuse grand-mère de Ragon, n'arrivera pas à échapper à la misère et finira sa vie à l'hospice.
Une réflexion intéressante sur une époque difficile et oubliée qui nous est complètement devenue étrangère. Le temps d'avant l'usine, la voiture, la télé et toutes les commodités modernes. Chacun cultivait un petit potager, faisait pousser sa vigne, récoltait quelques fruits et élevait quelques poules, des lapins et même une vache. Harmonie avec la nature, familiarité avec les animaux, quasi autarcie et économie (pour ne pas dire parcimonie) qui allait jusqu'à se soigner soi-même avec les plantes et rapiécer ses vêtements pour les faire durer toute une vie. Dans notre société de consommation et de gaspillage, il n'est pas mauvais d'entendre une voix qui nous rappelle d'où nous venons...

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Madame Léonie !

10 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 15 août 2023

Michel Ragon (1924 - 2020) est un écrivain, critique d'art, critique littéraire et historien de l'architecture français.
"Un rossignol chantait" est un roman-récit publié en 2001.

Souvenirs d'une enfance vendéenne à Fontenay-le-Comte.
Michel Ragon tente de reconstituer la vie de ses grands-parents. Enfants "gagés", domestiques dans une Gentilhommière du Bocage vendéen. A la mort du baron, ils rejoignent Fontenay-le-Comte et tentent de se fondre dans cette vie villageoise qu'ils connaissent peu.
C'est avant tout une déclaration d'amour pour une grand-mère aimante, taiseuse mais au caractère bien trempée.
C'est elle qui "porte la culotte" et que son grand-père surnommera "le Commandant".
Une grand-mère qui lui transmettra les valeurs d'une vie simple faite de peu de mots mais de beaucoup d'attention .
On découvre la vie villageoise vendéenne en cette première moitié du XX ième siècle.
La forte présence des animaux (poules, lapins, ... ) dans le quotidien. Le marché aux bestiaux attendu par la population .
La religion ; les messes dominicales, la procession de la Fête-Dieu et du Boeuf-gras.
La mort et la maladie que guérisseurs , rebouteux et accessoirement les médecins tentent de braver.
La peur de la nuit et de la maréchaussée...
Mais également, les spécialités culinaires; les Sablaises qui viennent vendre des sardines à la douzaine.
Les vendéens, "ventres à choux", se nourrissant de mojettes (haricots), cagouilles (escargots) et tourtisseaux (pâtisserie)
Grand-mère Léonie et "le père Constant", grands-parents pour l'éternité pour l'auteur dont la mère, jeune veuve, ne transmettra que peu d'amour à son fils.
La Guerre 39-45 viendra précipiter les choses. A 14 ans , l'auteur quitte la chaleur de Fontenay-le-Compte pour rejoindre Nantes ou le travail et une vie de misère l'attendent avec sa mère.

Quel bonheur de lire ce récit des souvenirs d'enfance dans un village vendéen.
Je retrouve une part de mon enfance, les vacances d'été chez mes grands-parents maternels en Charentes. (ils étaient vendéens et en avaient conservé les rites)
Une page de notre Histoire.
Un très agréable moment de lecture !

court

6 étoiles

Critique de Registan (, Inscrit le 8 janvier 2012, 53 ans) - 26 janvier 2012

Je viens de finir ce livre (très court, 200 pages, mais en fait à peine plus de 100 à lire réellement, si bien que c'est plus une nouvelle)
L’héroïne du livre, la grand-mère, est attachante et l'on découvre la difficulté de vivre à cette période là , entre les deux guerres.
Le livre est bien écrit et se laisse lire avec plaisir.
Mais à peine l'on rentre dans l'histoire que c'est déjà fini.
Bref,un livre vite lu et vite oublié.

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