Un héros de légende.

Cette biographie de Stanley est un modèle du genre. Elle est simple et limpide, sans embarras de style ni artifice littéraire, elle se lit très facilement.

Elle nous raconte l’essentiel de la vie du héros : sa jeunesse vagabonde d’orphelin, sans instruction, adopté, puis en fuite vers l’Amérique où il échoue dans les troupes des Sudistes, puis prisonnier des Nordistes et finalement déserteur… Il deviendra apôtre de la non-violence.
Aux US il fit la connaissance du chef Indien, Santana, qui lui inculqua une philosophie qui sera le credo de toute sa vie : il sera nomade.
Correspondant de presse pour une série de journaux américains, il se découvre un don pour l’écriture, il gagne de l’argent et voyage dans le monde entier. Il a trouvé sa voie.
Les quelques chapitres qui suivent sont consacrés à ses diverses expéditions et les amateurs d’aventures vraies seront ravis.

Puis vient le grand événement qui fit de Stanley une célébrité mondiale : « il faut retrouver Livingstone ». Il relève le défi lancé par un journal anglais et réussit à retrouver le célèbre missionnaire anglais en 1872, dans la « Terra Incognita » africaine.
C’est la gloire, on le demande partout : la Reine Victoria l’invite à sa table, Bismarck lui fait des ponts d’or pour l’avoir à son service, le président français M. Thiers le reçoit en grande pompe, il est reçu triomphalement aux Amériques et… chez le Roi des Belges Léopold II.

Une parenthèse, racontée dans le livre, est amusante à ouvrir ici : le président Thiers et surtout le président du Conseil Jules Ferry croient dur comme fer à la promesse que Bismarck a faite à la France de lui céder l’anachronique royaume de Belgique. Le Roi Léopold II, qui sait tout, accorde à la France un droit de préemption sur ses futures possessions africaines, ce qui encourage la France à lui donner carte blanche.
Mais les Français oubliaient qu’entre la promesse faite par Bismarck à Napoléon III en 1866 et les accords de 1884 avec le Roi des Belges, il y avait eu Sedan 1870 ! Léopold II, lui, ne l’avait pas oublié…

1884, c’est le moment que choisit l’auteur pour nous brosser un portrait de la personnalité de Stanley. Il nous brosse le portrait d’un homme de devoir, fidèle à sa parole, déterminé, volontaire et foncièrement honnête.

Puis la biographie continue à nous raconter les péripéties à travers le monde de ce voyageur infatigable pour en venir à l’épisode qui passionna tous les Belges en son temps, la « découverte » du Congo pour le compte de Léopold II.
Une page fabuleuse de notre Histoire !

Le Roi des Belges lui offrit des montagnes d’or pour l’avoir à son service dans la colonie naissante mais Stanley resta toujours fidèle à sa vocation ; il reprit ses pérégrinations à travers le monde jusqu’à ce que l’âge le condamnât à un repos forcé, un repos qu’il avait bien mérité.

Voila, avec à cette biographie, l’histoire d’une vie qui fit rêver des générations d’adolescents et qui, par la grâce de circonstances fortuites, nous ramène à vivre ou à revivre les aventures authentiques d’un véritable héros de légende.

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  Stanley

  de Daye, Pierre
  B. Grasset
  ISBN : SANS000021969 ; 25/04/1936 ; 275 p. ; 14 X 21