Au coeur des émotions de l'enfant de Isabelle Filliozat

Au coeur des émotions de l'enfant de Isabelle Filliozat

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Psychologie

Critiqué par Darius, le 17 janvier 2002 (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 579ème position).
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Bousculer les idées reçues..

Voici un livre revigorant et tonique. Il est rédigé par une psychothérapeute mère de deux enfants qui se culpabilise tout au long du livre pour avoir écouté ces professionnels de la petite enfance, pétris de soi-disant bons conseils qui ne sont que de mauvais conseils...
Nombre d’opinions concernant l’éducation sont assénées avec d'autant plus de virulence voire de violence qu'elles sont irrationnelles et ne reposent sur aucune analyse sérieuse. Heureusement que je ne les ai jamais écoutés pour "éduquer" mes enfants car je retrouve tout au long du livre une série de comportements qu'inconsciemment j’ai toujours adoptés. C'est dire si je suis ravie d'avoir agit impulsivement sans consulter ni pédiatre, ni obstétricien, ni psys de toutes sortes.. Les professionnels sous-estiment beaucoup trop l'avis des parents qui sont les seuls qui connaissent mieux leur enfant que tout "expert", fut-il pédiatre ou psychanalyste de renom. Les pédiatres ne peuvent savoir mieux que les mamans. Ils ont juste appris des théories.. Pour vous donner une idée du ton du bouquin, je vous en livre une phrase : "Quand il y a une tension dans la famille, trop de conflits entre enfants, on peut organiser une bataille de coussins... Parents et enfants se répartissent en deux équipes face à face.. et volent les petits coussins !" "Rire n'est pas juste un plaisir, c'est un réflexe de santé physique et psychique. Organisez des parties de cache-cache, de bagarres de polochons, pour éclater de rire ensemble." Et maintenant quelques-unes de ces nombreuses idées reçues :
- Au nom de la tranquillité de l'adulte, les professionnels de l'enfance imposent à un nourrisson de dormir seul alors que la séparation précoce ne conduit pas vers l'autonomie mais vers la peur de l’abandon et la dépendance relationnelle. L’autonomie s’élabore sur un sentiment de sécurité.
- Otites à répétitions, eczéma, allergies, énurésie, difficultés scolaires, agressivité.. sont des messages d'appel. Ne pas écouter l'enfant, c'est l'enfermer à l’intérieur de lui. N’étant pas entendu, il en est réduit à choisir la voie de symptômes pour se faire entendre.. - Les caprices sont des inventions des parents.. Il n’y a de caprice que dans l’idée de l’adulte. - Tant que les parents sont préoccupés par le jugement d'autrui, ils ne peuvent se centrer sur les réels besoin de leur enfant. - Le taux actuel de violence nous montre que la route de la répression n'est pas la bonne - Quand les parents restent insensibles face à l'émotion de l’enfant, qu'ils l'envoient dans sa chambre pour "faire sa colère ailleurs", l'enfant est désespéré. Il comprend que ses émotions menacent la relation. Pour rester en relation, donc survivre, il lui faut s’insensibiliser. - Les bébés qui pleurent dorment moins. Ils sont moins épuisés par leurs tensions. Ils s'intéressent davantage à leur entourage et restent plus longtemps éveillés. - Laisser pleurer seul un petit enfant, c’est le plonger dans des émotions terrifiantes. - Tant de parents ne comprennent pas pourquoi leurs enfants devenus adultes cessent d'aller les voir alors qu'ils ont "tout fait pour eux". Ils ont seulement oublier de les respecter dans leurs émotions. - Il est agréable pour les adultes de voir leurs enfants "dire bonjour", mais c'est un signe de soumission et d'automatisme davantage que de responsabilité et de véritable politesse. - Exprimer sa colère diminue la crainte. Si sa colère lui est interdite, l'enfant se défend en construisant une réaction phobique. Cette peur niée sera étouffée par la drogue.. La colère est affirmation de soi en face de l'autre - La surprotection parentale. Parfois quelques bleus permettent d'apprendre mieux que tous les conseils de prudence bien intentionnés. "Les bleus de l'âme peuvent être plus graves que les bobos du corps". Un maitre-mot "faites-lui confiance". - Quand les enfants doivent prendre en charge les tristesses, les frustrations, les sentiments d'insatisfaction de leurs parents, ils ne sont pas libres d'être heureux.. - Ecouter toujours la voix de son cœur plutôt que celle d’une soi-disant raison qui est souvent déraisonnable. Est-il raisonnable de rester mariée à un homme qu'on n’aime plus et de faire un cancer pour échapper à une situation qui devient intolérable ? - Pourquoi la nature nous aurait-elle dotés de larmes si elles étaient inutiles ? Un enfant qui ravale ses larmes pour faire plaisir à sa maman va conserver la douleur au profond de lui, la majorant d'une pincée de solitude. Voici en vrac quelques-unes des phrases-clés du livre que j'ai fait miennes et que j’appliquais déjà inconsciemment avec mes enfants. Le résultat est à la hauteur de mes espérances car je n'ai à me lamenter ni sur leurs maladies, ni sur leurs mauvais résultats scolaires, ni sur leur manque de sociabilité, etc... Bref, l'intelligence du coeur est la meilleure qui soit.

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Les éditions

  • Au coeur des émotions de l'enfant [Texte imprimé] Isabelle Filliozat
    de Filliozat, Isabelle
    Marabout / Marabout (Paris)
    ISBN : 9782501033930 ; 1,36 € ; 14/02/2001 ; 321 p. ; Poche
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un livre très utile

10 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 26 janvier 2002

Je sais que nous sommes sur un site de critiques littéraires, mais pour certains livres, dont celui-ci, le style n'est pas le plus important, puisqu'il est sensé apporter un soutien aux parents dans l'éducation de leurs enfants.. Si le sujet n'intéresse pas le lecteur, libre à lui de ne lire ni la critique, ni le bouquin. Il en va ainsi des livres classés dans "vie pratique".. Pour répondre à la question de Rosenblum, il s'agit d'un livre de vulgarisation et nul besoin d’être un "psy quelque chose" pour le comprendre. Chaque parent préoccupé de savoir si les pleurs de son enfant sont ressentis comme quelque chose d'agaçant ou au contraire comme quelque chose d'interpellant pourra y trouver une explication qui, soit le satisfera, soit l'irritera encore plus... A bon entendeur ! Salut !

Critiquer ou ne pas critiquer?

1 étoiles

Critique de Rosenblum Petit (Marcinelle, Inscrite le 22 novembre 2001, 50 ans) - 25 janvier 2002

Chère Darius, en lisant ta critique, je me suis posée la question suivante: Mon site préféré aurait-il changé d'URL?
Après avoir vérifié que j'étais au bon endroit, je me décide, moi aussi, à prendre la parole sur le sujet le plus délicat qui puisse exister, à savoir l'éducation des enfants...
Pour revenir à mon idée première, je me demande de quel type de livre nous sommes en train de parler! Histoire romancée, document psychothérapeutique, guide (du genre Laurence Pernoud), etc?
Tout ce que je vois c'est que Darius a apporté (et apporte) l'éducation "idéale" décrite par Isabelle Filliozat à ses enfants (et très heureuse de l'avoir découvert!). Que Jules n'a pas reçu cette éducation-là et est content. Et que Zoom noie le poisson en parlant de deux écoles dont je n'ai franchement rien à foutre puisque je n'habite pas Bruxelles! L'un d'entre vous peut-il me dire si il a AIME ou DETESTE ce livre? Si ce livre est bien écrit ou bien si il faut être psy (peu importe lequel) pour arriver à déchiffrer le message? C'est tout ce qui m'importe lorsque je lis une critique.
Encore une fois je me fous (et encore je suis polie!) de savoir si Darius a consulté un obstétricien durant sa grossesse ... Tout ce que je sais c'est que tout cela est non pas subjectif (pour ne pas recréer un débat qui n'en est pas un) mais bien PERSONNEL. Si moi je consulte un pédiatre lorsque mon fils a des problèmes de santé, c'est mon problème et personne ne viendra dire que je suis une mauvaise mère. Je ne supporte pas les homéopathes mais loin de moi l'idée de critiquer la maman qui, pour soigner son enfant ira consulter l'un de ces rebouteux! J'espère qu'aucun de vous ne croit avoir LA MEILLEURE manière d'éduquer un enfant. Si c'est le cas, vous êtes investis du Saint Esprit et c'est tant mieux pour vous (quoique...)
Moi j'estime éduquer correctement mon enfant mais c'est le premier et c'est difficile de savoir ce qui est bien. Je ne refuse aucun conseil mais je fais le tri selon mes propres convictions... Darius, Zoom et les parents de Jules en font (ont fait) autant!!

A Zoom et à Jules

10 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 25 janvier 2002

Je ne vois pas où est la contradiction.. Je cite les passages qui m'ont plu chez la psychothérapeute Isabelle Filliozat qui parle, non seulement en sa qualité de psychothérapeute, mais aussi et surtout en sa qualité de mère. C'est elle-même qui met en garde les mères contre tous ces professionnels qui se basent uniquement sur des théories. J'y reviens parce que moi aussi, j'ai été assommée de "bons conseils", aucune mère n'y échappe. Heureusement que j'avais suffisamment de caractère pour n'en faire que selon mes impulsions (le privilège de l'âge..) Elle aussi, jeune mère a subi des pressions, elle demande pardon à ses enfants d'avoir appliqué les théories qu'on lui assenait..
Pour en revenir au Hongrois dont je parle dans ma critique-éclair, le premier qui s'est penché sur les nourrissons, il s'agit de Loczy qui a donné son nom à la méthode Loczy, utilisé dans la crèche de mon fils. Jules nous rappelle que lorsque ses parents demandaient quelque chose à leurs enfants, il n'était pas question de refuser.... Bien d'accord, Jules, mais tu vois, combien les gens lorsqu'ils parlent des enfants en parlent tous âges confondus. Moi, je te parle de très jeunes enfants, de 0 à 3 ans qui ne peuvent encore s'exprimer par des mots ni comprendre nos idées.. et qui n'ont que les pleurs à leur disposition. C'est cela le grand malheur de tous ceux qui ont des avis sur tout quand il s'agit de l'éducation des gosses. On ne fait pas la différence entre un nourrisson de 6 mois et un gosse de 12 ans (je caricature, bien sûr...) Mais, si tu savais toutes les réflexions, toujours désagréables, que j'essuie régulièrement depuis presque 9 ans (l'âge de ma fille) de la part de gens toujours bien intentionnés et qui savent tout, surtout ceux qui croient qu'on élève un enfant comme on dresse son chien..

à Darius

5 étoiles

Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 24 janvier 2002

Peut-être faut-il les deux : le coeur , et puis la théorie, quand le coeur appelle au secours ? On ne sait pas toujours comment réagir avec les enfants, même si on sonde son âme. Personnellement c’est plutôt au travers de discussions que j'ai trouvé du secours quand j’en cherchais. Comment savoir quel enseignement convient à un enfant ? A Bruxelles , les extrêmes sont souvent représentés (dans l’enseignement laïque en tous cas) par Catteau et Decroly. Il n’y en a pas un meilleur que l’autre, car un enfant n'est pas l'autre ( les miens sont à Decroly, donc je pense que c'est un meilleur enseignement, mais je ne mets pas dans " meilleur " ce que d’autres y mettent) . Mais je trouve ta critique pleine de contradictions : tu parles de suivre ses impulsions et non pas des théories et tu cites des " trucs " pondus par d’autres... Moi je me souviens avoir enfermé (impulsivement) un de mes fils dans sa chambre pour qu’il y fasse sa colère : tu cites une théorie qui prétend qu'il ne faut surtout pas...alors qui a raison, la théorie ou moi ? L’impulsion aussi peut faire des dégâts. Mais on n'est que ce qu'on est, voilà. " La route de la répression " dis-tu : n'étais-elle pas bien plus forte au début du siècle, et y avait-il plus de violence ? " Cette peur niée (la colère) sera étouffée par la drogue... diable ! N'est –ce pas très théorique, ça ? Les pédiatres répondent aussi aux questions et je pense que plutôt que de renvoyer la maman à elle –même, genre : et vous qu'en pensez-vous, ils s'appuient sur leur expérience autant que sur des théories, et qu’ils sont parfois bien utiles . (je ne parle pas des psys : pas envie de me mouiller !)

le coeur d'une mère

10 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 24 janvier 2002

J'aime bien ce livre car il me conforte dans ce que je fais, à savoir que la mère sait souvent mieux que les professionnels comment se comporter avec son enfant. Ce que je reproche aux professionnels, c'est qu'ils se basent toujours sur des théories, alors que chaque enfant est différent. Un enfant n'est pas un adulte en miniature, ce qui a longtemps été un leitmotiv. La preuve ? Jusqu'il y a peu, il n'existait aucun théoricien pour le nourrisson (0 à 3 ans). Les seules études entreprises l'étaient par des psychologues ou pédagogues qui se basaient sur des enfants plus âgés et dont on appliquait les théories aux petits. C'est un hongrois (dont le nom m'échappe) qui, très récemment s'est penché sur le sujet, mais peu de crèches appliquent ses méthodes (seul, mon dernier a eu la chance d'en profiter.) J'ai mis 5 étoiles car I. Filliozat fait avancer le schmilblick..

A propos de l'éducation...

10 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 23 janvier 2002

Je sais que je vais m'attirer toutes les foudres de la terre, mais tant pis... Est-ce vraiment bien toujours "le coeur de la mère" qui dicte le meilleur comportement vis à vis d'un enfant ? Loin de moi cependant l'idée d'en revenir aux "bons vieux pensionnats anglais" avec quelques châtiments corporels à l'appui !
L'enfant a des droits aussi inaliénables que les adultes et on n'a jamais levé la main ni sur mon frère, ni sur ma soeur, ni sur moi. Quand nos parents nous demandaient un service ils terminaient toujours leurs demandes par un stp, tout au moins d'aussi loin où ma mémoire remonte. Mais nous savions bien qu'il ne s'agissait pas de ne pas exécuter la demande !... L'idée ne nous serait d'ailleurs pas venue à l'esprit ! Il n'en demeure pas moins que je ne suis pas toujours convaincu que "le coeur d'une mère..." A regarder autour de moi, il me semble que la lucidité et l'objectivité d'une mère vis à vis de son enfant sont bien souvent très relatives et comme les nouveaux pères ont tendance à suivre le même chemin...¨

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