L'héritage spirituel amérindien: Le Grand mystère de Jacques Languirand, Jean Proulx (Co-auteur)

L'héritage spirituel amérindien: Le Grand mystère de Jacques Languirand, Jean Proulx (Co-auteur)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Spiritualités

Critiqué par Dirlandaise, le 16 novembre 2009 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
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La nature, ce grand livre écrit par le Créateur...

Ce livre a pour but de faire comprendre au lecteur toute la richesse de l’héritage spirituel amérindien et de participer à sa renaissance et surtout, à sa reconnaissance à travers le monde. La religiosité amérindienne est si belle et en même temps si fragile car sa transmission est faite uniquement par voie orale. Elle ne possède pas d’églises institutionnelles, pas d’hiérarchie d’autorité, pas de dogmes imposés et c’est ce qui la rend si attirante et unique.

Toutes les religions possèdent des points communs entre autres la représentation de Dieu, la voie spirituelle à suivre, une certaine éthique de la vie quotidienne, des rites et cérémonies sacrées, une espérance de salut que ce soit individuel ou bien collectif. Ce livre passe en revue tous ces aspects de la religion des Indiens d’Amérique du Nord et nous explique la signification de nombreuses cérémonies et objets sacrés lui étant caractéristiques. Dieu est appelé « le Grand Esprit », la terre est considérée comme une entité vivante que l’homme a pour mission de protéger et de remercier pour tous les bienfaits qu’elle lui apporte. Le monde des esprits est relié au monde des vivants par le « chaman » et l’aigle est considéré comme le messager et les yeux du Divin. La Bible amérindienne, c’est la nature. Le totem symbolise la présence divine sur la terre, le tambour est le pouls de Terre-Mère et son rythme remonte à la nuit des temps. La pipe sacrée est un des symboles les plus importants de la spiritualité amérindienne et la fumée qui monte sert de médiateur entre l’homme et Dieu. D’autres objets et animaux sont très importants comme le cristal, le hochet, le feu et sa fumée, l’arbre de vie, la tortue, l’aigle et ses plumes. Des cérémonies sacrées possèdent un sens profond : la danse du soleil, la hutte à sudation, la pipe sacrée, le bâton de parole, la danse de la grande médecine, la cérémonie du don et de l’échange, la quête de vision. Le sentier de beauté ou « route rouge » est un ensemble de règles qu’il faut observer afin que le destin sur terre de chacun puisse s’accomplir pleinement et en harmonie avec la nature et les autres hommes.

Un aspect très intéressant de cette spiritualité est son empreinte écologique et l’importance première de préserver la nature et prendre soin des animaux. L’amérindien respecte profondément les ressources terrestres et remercie Terre-Mère lorsqu’il doit tuer un animal ou bien ramasser les récoltes. C’est une religiosité naturelle, une mystique de la nature rendant grâce à un dieu cosmique appelé « Le Grand Mystère ».

Ah c’est beau, si beau à lire et si exaltant ! Quelle richesse, quelle admirable communion de l’homme avec son environnement ! Ce livre est important car il ne faut pas laisser mourir une telle spiritualité, une telle beauté !

Les auteurs se sont très bien documentés et le livre est remarquablement bien fait et explicite. Nous pouvons lire, en fin de volume, une anthologie de différentes prières amérindiennes qui sont de toute beauté. Je ressors de cette lecture avec l’impression de mieux connaître et comprendre la religion amérindienne, ses symboles et ses rites et tel est le but de ce livre. Si le sujet vous intéresse, vous ne serez pas déçus.

« La nature, ce grand livre écrit par le Créateur, se lit au mieux dans le recueillement silencieux. La nature est en vérité une parole divine à écouter depuis son propre sanctuaire intérieur. La vraie retraite serait celle qui mène au silence qu’on peut vivre, seul au sommet de la montagne ou dans le soleil matinal. Ce serait aussi celle qui conduit jusqu’au Témoin silencieux en soi-même, au moment même où l’on contemple ce qui naît autant que ce qui meurt dans le grand Cycle de la vie. »

« L’amour de la Mère est archétypal en ce sens qu’il témoigne de ce supplément d’âme que requiert toute offrande de soi pour qu’un autre existe. Il est le symbole de toutes ces mains ouvertes qui donnent, à l’opposé de ces mains fermées qui retiennent et qui, parfois même, frappent. Cet amour maternel, qui prend soin du plus petit et du plus démuni, contient aussi en lui-même la semence de la compassion, cette forme de l’amour qui éclaire la nuit de ceux qui souffrent et qui va même, dans la voie spirituelle amérindienne comme dans la voie bouddhiste, jusqu’à prêter une attention spéciale à tous ces êtres qui n’ont pas la langue humaine pour exprimer leur gémissement. »

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