Jamais contente : Le journal d'Aurore de Marie Desplechin
Catégorie(s) : Enfants => 12-15 ans
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (12 025ème position).
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La crise d'adolescence a aussi du bon....
Aurore, adolescente lambda, n’aime pas lire mais n’a rien contre le fait d’écrire son journal ce qui lui permet de « s’occuper la tête » pour « ne pas devenir dingue ». A premier abord, un roman pour adolescent classique donc. Sauf que….
Tout est vraiment très bien trouvé et pas une minute on ne peut imaginer que l'auteur à 50 ans. Disons que toute adolescente standard verra un peu de son reflet dans cette Aurore et que tout parent qui aurait oublié quelles sont les affres de l'adolescence trouvera ici un bon pense bête.
Marie Desplechin n’évite pas les topoi de la littérature adolescente, en se risquant parfois dans des sujets à la limite du caricatural et du convenu (l'amourette de vacances, le conflit avec les parents, les soeurs) mais rien d’infamant. L’adolescence est un âge où l’on passe forcément par ces situations un peu « clichés ». Elles en deviennent donc les étapes obligatoires de tout livre pour adolescent.
C'est surtout très drôle, cynique, féroce et pas toujours tendre. Aurore est une ado désabusée et tient à le faire savoir. Le langage de Marie Desplechin est très juste, en adéquation parfaite avec le personnage, mais surtout elle ne tombe pas dans l’écueil de la morale à deux sous du genre "j'écris-ce-livre-pour-que-toi-adolescent-,tu-comprennes-bien-que-la-drogue-c'est-mal-qu'il-faut-travailler-au-collège-et-être-gentil-avec-ses-parents".
Mais il n’y a pas que le personnage d’Aurore qui soit réussi : Marie Desplechin nous croque avec talent et un plaisir non dissimulé les parents (véritablement dépassés par leurs trois filles adolescentes de 12, 15 et 18 ans), les sœurs ou encore les professeurs d’Aurore, autant de personnages secondaires qui trouvent avec justesse leur place dans le récit.
Un vrai coup de cœur à conseiller aux ados… et à leurs parents….
Un petit passage pioché dans mes préférés:
Contexte:la famille est en vacances au bord de la mer. Aurore ado rebelle et finalement assez mal dans sa peau refuse bien évidemment de se prêter avec entrain à ces vacances familiales et préfère rester assise sur sa serviette à la plage, sweat à capuche rabattu sur la tête, ne daignant pas se mettre en maillot, encore moins se baigner. Sa mère revient de sa baignade et lui parle de la température de l'eau.
" -Elle est délicieuse, dit-elle.
J'adorerais qu'un jour elle dise:"Elle est dégueulasse." Mais non, c'est "délicieuse". Pour l'éternité. Pardonne-moi, chère mère, d'avoir ma propre idée du délice. Et laisse moi te dire qu'il n'est pas encore né celui qui me fera tremper dans de l'eau salée.
-Elle est glaciale, c'est ce que j'ai répondu.
-Tu exagères. Un tas de gens se baignent...
-Ce ne sont pas des gens.
-Pardon?
-Ce sont des otaries.
Là en général, elle laisse tomber. Elle est incapable de s'adapter aux arguments inattendus."
Les éditions
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Jamais contente [Texte imprimé] Marie Desplechin
de Desplechin, Marie
l'École des loisirs / Médium (Paris. 1986).
ISBN : 9782211083317 ; 28,99 € ; 28/04/2006 ; 180 p. ; Broché
Les livres liés
- Jamais contente : Le journal d'Aurore
- Le journal d'Aurore tome 2: Toujours fâchée
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Un moment léger avec un fond sensible et bien réel
Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 29 novembre 2016
Beaucoup de légèreté dans le ton mais de réalité dans le fond, de l'humour, de la dérision, de la joie, de la tristesse, des interrogations, des certitudes aussitôt démontées.
Petite différence avec les avis lus de ci de là, je suis un homme et j'ai beaucoup aimé ce livre évoquant avec tact la sensibilité à fleur de peau de l'adolescent, garçon ou fille.
J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur et d'échanger quelques instants avec elle. Je pense que sa dédicace traduit qu'elle a bien perçu ce que je ressentais "...à l'Aurore qui sommeille en lui et proteste sourdement..."
J'ai découvert ce livre après avoir vu le film qui en est tiré. Le film m'a séduit et m'a conduit à lire le livre. L'exercice est souvent décevant, ce ne fut pas le cas.
Un joli moment de lecture.
Le Journal D'aurore
Critique de M.A. critique (, Inscrite le 24 août 2012, 28 ans) - 24 août 2012
Bien que les vacance soient à présent presque achevées, il n'est quand même pas trop tard de lire un petit roman qui, bien qu'il soit davantage adapté à des 6/5 ème, vous pouvez tout de même le lire car il est génial!
C'est une trilogie de Marie Desplechin (auteur connue dans le milieu de la littérature pour enfants):
- Jamais Contente
- Toujours Fâchée
- Rien ne va plus
D'abord, ces livres ont un double avantage: il n'y a pas beaucoup de pages et c'est écrit en gros...
Ensuite, l'histoire est au départ plaisante, charmante. Aurore, une lycéenne médiocre, qui nous parle de ses amours, amis, parents, soeurs... Quelle fille peut ne pas aimer? C'est une Bridget Jones ( mais adolescente, mince, qui ne fume pas....) de la littérature.
De plus, écrit sous forme de journal, l'héroïne (lycéenne) raconte sa vie, pourtant banale, mais avec un tel humour, une telle vision de la vie ( de la lecture ;) )qu'il nous est impossible de nous en détacher sans un petit pincement au coeur.
En outre, toute personne qui lira ces bouquins se reconnaitra à certains moments. Elle est vraiment l'adolescente ordinaire que nous sommes toutes (sous différents aspects parfois). Les réflexions qu'elle se fait me semblent si souvent juste, si.... moi....
La garantie: Aucune. Mais je vous garantis que toutes les personnes qui ont lu ce livre ont réellement adoré. Je vous conseille, si vous demeurez toujours perplexe, de faire une petite recherche sur internet!
RESUME DU TOME 1 (présentation de l'éditeur):
"12 février
On peut ruiner sa vie en moins de dix secondes. Je le sais. Je viens de le faire. là, juste à l'instant.
J'arrive à la porte de l'immeuble, une modeste baguette dans la main et la modeste monnaie dans l'autre, quand Merveille-Sans-Nom surgit devant moi. Inopinément. A moins de cinq centimètre (il est en train de sortir et je m'apprête à entrer, pour un peu on s'explose le crâne, front contre front). Il pose sereinement sur moi ses yeux sublimes. Je baisse les miens illico, autant dire que je les jette quasiment sous terre, bien profond, entre la conduite d'égout et le tuyau de gaz. Sa voix amicale résonne dans l'air du soir:
- Tiens! Aurore! Tu vas bien?
Je reste la bouche ouverte pendant environ deux millions de secondes, avant de me décider et de lui hurler à la figure:
- Voua! merdi!"
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