Moby Dick (BD) de Jean Rouaud (Scénario), Denis Deprez (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire

Critiqué par Dirlandaise, le 13 juin 2009 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 881ème position).
Visites : 4 800 

Un désir obsessionnel de vengeance

Cette bande dessinée somptueuse est une adaptation réussie du roman de l’écrivain américain Herman Melville. Tout le monde connaît cette histoire magnifique d’un vieux capitaine dont la jambe a été arrachée par un cachalot blanc mythique nommé Moby Dick. Le capitaine Achab sur son vieux bateau Péquod est rongé par un désir de vengeance obsessionnel. Il engage des marins afin de partir pour une supposée chasse à la baleine censée durer trois ans. Parmi eux se trouvent deux jeunes hommes devenus amis quelques jours auparavant : Ishmaël et Quiequeg le harponneur qui ne se sépare jamais de son harpon… En effet, les deux hommes ont partagé la même chambre dans une auberge et sont devenus copains. Ils se sont donc engagés sur le bateau du capitaine Achab mais ils réalisent que le vieux loup de mer est hanté par ce cachalot fantôme qu’est Moby Dick et que toute cette chasse n’est qu’un prétexte à poursuivre l’objet de son fantasme obsessionnel.

Les dialogues sont plutôt moyens mais pour les illustrations, c’est une véritable réussite. Enfin, moi, j’ai beaucoup aimé ! Les couleurs sombres créent une atmosphère lugubre qui rend très bien tout le climat dans lequel baigne cette histoire obscure et tragique. Les tons de bruns, de gris et de bleu foncé dominent presque toutes les pages. Cette neige qui tombe, cette mer démontée, ce bateau qui tangue et qui chevauche les vagues, ces visages de marins épouvantés, cet enfer maritime de tempêtes et de naufrages, ces requins attirés par le sang des baleines abattues et dépecées… Ce ne sont pas des dessins mais plutôt des aquarelles au lavis qui illustrent ce récit. Les personnages sont affreux mais il devait en être de même à l’époque et cela donne un côté réaliste assez surprenant. La vie des baleiniers était très rude et ils étaient soumis à des conditions pénibles d’hygiène et de promiscuité, donc leur laideur ne m’a pas choquée mais au contraire, j’ai trouvé cela très intéressant et significatif. Le déroulement de l’histoire est aussi bien amené. Bien entendu, les dernières pages renferment l’essentiel de l’action et quelle action ! C’est incroyablement fort en fait de mouvements et d’atmosphère. On s’y croirait presque tellement les scènes sont bien illustrées. Cela me rappelle certaines techniques impressionnistes et je n’exagère pas en écrivant cela. Le scénario happe le lecteur dès le début et l’intérêt est bien soutenu jusqu’au dénouement final. Encore une bande dessinée admirable et magnifiquement réalisée. Je recommande sans hésitation.

« Plongez en vous mes frères, sondez la profondeur de votre conscience. Dites-vous qu’en comparaison le fond de la mer est un abîme de clarté. Craignez les foudres du Seigneur s’abattant sur le mât de nos vies. Seule son infinie miséricorde pourra nous sauver du naufrage de la damnation. »

« C’est le diable, il nous mène en enfer. »

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Les éditions

  • Moby Dick [Texte imprimé] dessin, Denis Deprez scénario adapté par Jean Rouaud d'après le roman d'Herman Melville
    de Melville, Herman (Antécédent bibliographique) Deprez, Denis (Illustrateur) Rouaud, Jean (Scénariste)
    Casterman
    ISBN : 9782203391635 ; 25 EUR ; 29/04/2007 ; 112 p.
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Belles illustrations

4 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 16 juin 2009

« Mais le mal n’est pas plus terrible que le mal. Je te réserve toute ma haine Moby Dick. »

La couverture de cette bande dessinée, avec les yeux hallucinés du capitaine Achab, m’a poussé à la lire.

Les illustrations sont impressionnantes, le choix des couleurs s’accorde parfaitement au récit. Cependant, le récit m’a moins emballé. Je n’ai pas lu le roman, alors je ne peux pas faire de comparaison, mais j’ai trouvé qu’il y manquait de quoi, que c’était trop vite et j’ai de la difficulté à croire à la complicité de Ishmaël et Quiequeg. Enfin, ce n’était pas mauvais au point de ne pas aimer, c’était bien pour passer le temps et ça me donne même le goût de découvrir le roman de Melville.

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