Pour en finir avec Dieu de Richard Dawkins
( The God delusion)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Spiritualités
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La vie, c'est maintenant
Biologiste darwinien, Dawkins s'attelle à étudier en profondeur les raisons pour lesquelles l'homme croit et attaque la religion de front, en ce que celle-ci empêche l'homme de se libérer.
Le moins que l'on puisse dire est que l'ouvrage est sans concession, en constituant notamment un plaidoyer pour la liberté d'expression et d'argumentation. On retiendra que Dawkins a le courage de dire tout haut ce que beaucoup d'athées pensent tout bas.
En clair, libre à chacun de croire en ce qu'il veut, Dieu, Le Serpent à Plummes, pourvu qu'il laisse les autres croire penser comme ils l'entendent.
Je retiendrai particulièrement le chapitre consacré à la morale, qui récuse efficacement l'argument des croyants qui considèrent les athées comme dénués de principes moraux.
Les éditions
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Pour en finir avec Dieu [Texte imprimé] Richard Dawkins traduit de l'anglais par Marie-France Desjeux-Lefort
de Dawkins, Richard Desjeux, Marie-France (Traducteur)
R. Laffont
ISBN : 9782221108932 ; 23,00 € ; 27/03/2008 ; 432 p. ; Broché
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Darwin contre Dieu
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 20 avril 2015
Pour Richard Dawkins, il était permis d'être croyant avant Darwin mais après, ce n'est plus possible. La sélection naturelle et l'évolution des espèces expliquent tout, tout, tout ! Même l'évolution du cosmos, même la conscience du bien et du mal et même la tendance de l'homme à être bon. On peut désormais se passer d'un créateur, de Dieu, de tous les dieux et de toutes les religions !
Richard Dawkins s'en prend, surtout, à la religion chrétienne parce que – et là je suis un peu de son avis – c'est la plus intéressante (comme chacun sait, le bouddhisme est une philosophie, pas une religion.) Et il démolit une par une toutes les bonnes raisons de croire au Dieu des chrétiens.
Les croyants parlent du « dessein » de la création mais l'auteur ne veut pas en entendre parler. Ses arguments sont bien connus : ce créateur serait bien distrait, bien passif, et même, bien maladroit puisqu'il laisse passer tant de catastrophes dans le monde ; où serait donc l'intelligence du dessein de Dieu ? Personne ne peut répondre à cette question, évidemment ; mais où est la démonstration ? L'auteur ne démontre pas en quoi il est plus plausible d'imaginer que l'araignée, par exemple, en soit arrivée à la perfection de sa toile après avoir expérimenté l'infinité des solutions possibles, plutôt que d'imaginer un dessein du créateur.
L'auteur verse dans la facilité en citant les raisons de croire, qu'une enquête lui a révélées, et qu'il a probablement choisies pour leur stupidité évidente ; par exemple : « je crois, je crois, je crois, donc, Dieu existe ! Ou : un athée est revenu me dire après sa mort qu'il s'était trompé ». Et encore : « on entend les cris des damnés dans le vacarme des volcans, donc Dieu existe... » L'auteur s'étend durant des pages et des pages sur ces raisons qui sont débiles et il n'a, dès lors, à mon avis, aucun mérite à les réfuter.
Ou bien il s'appuie sur une expérience qu'il a faite et, pardon, mais c'est d'une stupidité affligeante : deux malades dans une même chambre, l'un prie pour sa guérison et l'autre pas... Celui qui a prié est mort, et donc, c'est le grand savant qui le dit : Dieu n'existe pas ! Et à peu près tous ses arguments sont du même tonneau ! Consternant, n'est-il pas !
Quand il cite les textes sacrés, ses interprétations sont toujours orientées, si pas fausses ; quand Jésus disait : « aimez-vous les uns les autres », pour lui, ça voulait dire : les Juifs doivent aimer les Juifs. Il aurait suffit qu'il lise un peu plus loin la parabole du Bon Samaritain pour qu'il constate que c'est tout le contraire que Jésus disait.
Et puis, pour lui, la science doit donner une réponse à tout : une vierge peut-elle enfanter un fils ? La réponse doit être oui ou non ! Or, la science dit non ! Donc...
C'est un peu simpliste m'a-t-il semblé. Est-il donc si difficile d'admettre, une fois pour toutes, que la croyance en une vérité révélée n'a rien à voir avec la science !
L'auteur a répertorié dans la Bible toutes les abominations, que Bolcho a très bien reprises dans sa critique et qu'on finit par connaître par cœur, tellement les adversaires de la religion les rabâchent à tous les coups. Il a raison, ce sont des abominations ; mais où il a tort, c'est quand il dit : « la Bible est le modèle de morale pour le chrétien ». On en arrive à se pincer pour s'assurer d'avoir bien lu !
En définitive, ce livre est un répertoire de tout ce qui s'est écrit cent fois pour contrer les religions. Pas de révélation de ce côté là ! Mais il lui arrive d'être intéressant : quand, par exemple, il parle de l'évolution des espèces et de la sélection naturelle ; là on sent que l'auteur sait de quoi il parle. Quand il parle de « l'air du temps », c'est à dire des changements de mentalité au cours des âges, là l'auteur se fait fin observateur de la société et il est vraiment intéressant.
Alors on en arrive à penser : que ne s'est-il limité à parler de ce qu'il connaît ! il avait tant de choses intéressantes à dire !
Pour terminer, Richard Dawkins m'a donné l'impression qu'il était plus débatteur qu'écrivain : il écrit comme il parle et il doit être plus amusant à écouter qu'à lire ; son écriture ressemble au compte rendu intégral d'un débat télévisé ; et c'est si vrai qu'il m'est arrivé souvent de lâcher mon livre pour prendre part au débat... (Il est donc déconseillé de lire ce livre au salon, quand la belle-mère papote avec sa fille).
Mais tous les avis sont bons à prendre et les amateurs de polémiques trouveront dans cette lecture, non seulement leur bonheur, mais une mine inépuisable d'arguments pour en finir avec Dieu ! De là à dire qu'ils seront convaincants...
Un dieu comme ça, il est juste effrayant et comique
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 18 février 2015
Je veux dire, en dehors du fait que les dieux n'existent pas...ça, je le savais déjà. Et le Père Noël non plus, mais l'auteur ne creuse pas la question.
Je savais qu'il y avait des croyants fanatiques, y compris dans notre monde moderne et y compris chez les chrétiens. Quelques exemples :
- Bush senior : « je ne sache pas que les athées doivent être considérés comme des citoyens, ni comme des patriotes. Nous sommes une nation soumise à Dieu ».
- Le révérend Jerry Falwell : « Le sida est le châtiment que Dieu réserve aux homosexuels et à la société qui les tolère ».
- Ou bien Pat Robertson, fondateur de la « Christian Coalition » : « Je sais que c'est difficile à entendre pour les dames, mais si vous vous mariez, vous avez accepté d'être sous la tutelle d'un homme, votre mari. Le Christ est le chef de la maisonnée et le mari est le chef de l'épouse, c'est comme ça, point final ».
(Il faut dire que les Américains sont « spéciaux » sur le plan religieux. D'après une enquête Gallup, ils sont prêts à voter pour quelqu'un de très qualifié s'il est une femme (95%), un catholique (94%), un juif (92%), un mormon (79%), un homosexuel (79%) ou un athée (49%).)
Mais je ne savais pas que dans le bouquin, là, la Bible, il y avait de telles horreurs :
- A Sodome, Lot accueille les anges chez lui, sur quoi tous les hommes de la ville lui demandent de les faire sortir pour qu'ils puissent les sodomiser. Lot refuse et leur propose à la place : « J'ai à votre disposition deux filles qui n'ont pas connu d'hommes, je puis les faire sortir vers vous et vous en ferez ce que bien vous semblera. Mais ne faites rien à ces hommes puisqu'ils sont venus à l'ombre de mon toit ». La classe !
- Dans le Livre des Juges, chapitre 11, Jephté passe un marché avec Dieu : il lui laissera en holocauste « quiconque sortira des portes de ma maison à ma rencontre quand je reviendrai » en échange de la victoire sur les Ammonites. C'est sa fille, son unique enfant, qui en fera les frais : Jephté la fera rôtir.
- Et puis l'histoire de Noé (inspirée du mythe babylonien d'Uta-Napisthime) : Dieu ayant vu d'un mauvais œil ce qu'étaient devenus les humains, il les a tous noyés. Epouvantable.
- Quant à l' « expiation » pour le « péché originel », elle est aussi odieuse moralement. On considère que le péché d'Adam et Eve s'est transmis de père en fils – dans le sperme d'après Augustin. Quelle espèce de philosophie éthique est-ce là, qui condamne tout enfant, même avant sa naissance, à hériter les péchés d'un ancêtre lointain ?
Cela dit, le bouquin ne se contente pas de jeter ainsi des pierres aux croyants. Il est d'une très haute tenue dans ses raisonnements qui portent sur l'inexistence de dieu, l'inutilité des religions, etc, s'appuyant sur la biologie ou la physique pour étayer ses thèses.
N'empêche, j'ai du mal à imaginer un croyant le lisant autrement que pour chercher à le détruire à tout prix. C'est qu'on n'est pas croyant par hasard (ni athée d'ailleurs) : on hérite des croyances des parents, du milieu social... Aller contre cela, ce serait en quelque sorte être infidèle à ses origines et remettre en question sa propre histoire, sa cohérence intime, l'image que l'on a de soi.
Allez, un vrai croyant le lit ?
Ou bien je fournis à qui le souhaite (par message interne ou autre) les 8 pages de notes sur ma lecture (sans aller jusqu'à prétendre qu'il s'agit d'un « résumé », hein).
En finir, vraiment?
Critique de Le rat des champs (, Inscrit le 12 juillet 2005, 74 ans) - 16 juillet 2010
De ce point de vue, ce livre fait œuvre utile. Il est important de démontrer l'inanité des soi-disant preuves de l'existence de Dieu fournies par des théologiens auto-proclamés "experts en humanité", de Saint Thomas d'Aquin à Jean-Paul II. Il est nécessaire de rappeler que les religions ont fait couler plus de sang que n'importe quelle idéologie, même si certains s'appuient sur l'athéisme réel de Staline ou le supposé mais non démontré d'Hitler pour attribuer leurs crimes à "l'idéologie athée", pour autant que ces mots signifient quelque chose.
Mais on peut se poser la question de ce que Dawkins réfute réellement, et à la lecture de ce livre il est évident que ce qui est rejeté avec une grande intelligence et une culture impressionnante, c'est le dieu étriqué des religions, celui qui prétend diriger notre vie au grand bénéfice des prêtres, mais pas celui des philosophes, de Voltaire ou de Spinoza, ce qui est évidemment beaucoup plus difficile. On peut donc légitimement, du moins à mon avis, estimer qu'il y a un petit quelque chose qui manque à la démonstration. La théorie des mèmes reste une théorie, certes élégante, mais pas plus vérifiable scientifiquement parlant que les thèses combattues par l'auteur, il faut avoir l'honnêteté intellectuelle de le souligner.
Oui, mais...
Critique de Donatien (vilvorde, Inscrit le 14 août 2004, 81 ans) - 21 juin 2010
Alors , pourquoi pas?
Mais ,hautain, je ne crois pas. Les athées doivent cesser de s'excuser, de se justifier, d'être passifs. Le temps de la passivité, du relativisme me semble révolu devant la montée en force des intégrismes et autres fondamentalismes.
Richard Dawkins insiste surtout, et avec raison, sur l'éducation religieuse systèmatique des enfants. C'est la principale raison de la pérennité des religions.
Mais il cherche aussi à s'expliquer la persistance du " besoin de spiritualité" des hommes,du besoin de "consolation" d'où la théorie des "mèmes" qui, si j'ai bien compris, serait un sélection naturelle et évolutionniste des "idées ou archétypes".
Je ne sais pas si cette théorie a été acceptée dans son principe par la communauté scientifique internationale, mais elle a le mérite de tenter d'éclaicir ce "besoin" de religion!
Une défense de l'athéisme
Critique de Oburoni (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans) - 21 avril 2010
Et bien non, Dawkins ne la bouclera pas. Face a une telle idiotie grimpante il change de tactique et se fait polémique. Si jusque là il se contentait de livres scientifiques plus ou moins vulgarisés, avec "Pour en finir avec Dieu" il enlève les gants et élargit son champ de bataille. Ici il ne s'en prend pas seulement à cette niaiserie qu'est le "dessein intelligent", il appelle aussi les athées à arrêter de respecter bêtement de telles âneries et, enfin, s'élever au nom de la raison. Les Eglises tentent de réduire les libres-penseurs au silence au nom de la tolérance ( c'est très pratique : chacun sa foi, chacun sa vérité, chacun ses lois ), des types comme Dawkins refusent de se plier.
Il ne tend certainement pas l'autre joue, chaque claque donnée par les religieux aux incroyants leur est rendue au centuple.
Il commence d'abord par démolir les ridicules et lâches petites prétentions qui voudraient qu'au nom de la "tolérance" on accepte tout et n'importe quoi, même ce qui menace la vérité et nos libertés. Les religions institutionnalisées ont en effet un pouvoir énorme, dont elles se servent pour s'infiltrer dans le champ politique. Il est plus que temps de réagir.
Il rappelle que tout ce pouvoir repose sur des dogmes, au mieux infondés au pire faux et dangereux. Alors il attaque, méthodiquement.
Il explique l'origine des religions en termes darwiniens. Il rebalance les arguments classiques en faveur de l'athéisme. Il cite la Bible pour mieux la contrer. Il s'attarde sur l'histoire et l'actualité, étalant les dommages causés par la bigoterie alliée a la "tolérance" à son égard. Il discute de la morale, en de longs chapitres passionnants où il insiste : non, le rejet de croyances au surnaturel ne mène pas au nihilisme.
Un livre bien écrit, nécessaire et pourtant : à qui s'adresse-t-il ?
Aux croyants ? Je ne pense pas que les traiter d'imbéciles ( même entre les lignes ) les encourage à le lire, ou à se remettre en question. Aux athées intéressés par de telles querelles ? Ils n'y apprendront rien de neuf, tout juste auront-ils la satisfaction de voir quelqu'un dire tout haut ce qu'on les force à penser tout bas. Quant au reste... Ils préfèreront rester planqués, tremblants, sous les jupes du politiquement correct, du relativisme culturel, du respect qui ne se respecte pas ou je ne sais quel autre gnagna justifiant leur tabou. Bref : Dawkins tape, il a raison, mais le ton est trop hautain. Dommage, mais il a au moins eu le mérite de faire entendre la voix de la libre pensée dans des pays où, de plus en plus, des Eglises influentes aimeraient bien la maintenir sous silence.
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