Roman avec cocaïne de M. Ageev
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Magistral
Paru pour la première fois en 1934 dans une revue parisienne, « Roman avec cocaïne » n’est ensuite sorti en volume qu’en 1983. On ne sait presque rien de son auteur russe. Certains ont déclaré qu’il s’agirait de Nabokov mais ce n’est là que pure supputation.
Le roman met en scène un lycéen moscovite, Vadim, dans la Russie pré-révolutionnaire et révolutionnaire. Il raconte la vie de ce lycéen, ses relations familiales compliquées, sa découverte des sentiments amoureux et les tourments associés, son basculement progressif dans l’enfer de la toxicomanie.
Ce livre est un véritable chef-d’œuvre. Il est d’une force et d’une intensité incroyables, d’une réalité parfois étouffante. On vit avec Vadim. On ressent la confusion de ses sentiments, l’expérience de l’ambivalence de l’amour et du désir. On souffre avec Vadim. On fait avec lui l’apprentissage douloureux de la vie et de ses échecs, on éprouve la dépendance physique et psychologique liée au manque de cocaïne.
On aimerait souvent pouvoir l’aider, le soulager puis on aimerait le détruire tellement il peut être monstrueux avec ceux qui l’aiment. Ce tiraillement n’est certainement que la conséquence de ce que Vadim nous renvoie à ce que nous sommes tous, des êtres complexes et ambivalents avec des parts d’ombre et de lumière.
Tout à la fois expérience d’une éducation sentimentale, descente aux enfers racontée sans concessions ni complaisance mais aussi œuvre à la conscience politique forte, « Roman avec cocaïne » ne peut pas laisser indifférent et, pour ma part, il m’a profondément bouleversé.
Les éditions
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Roman avec cocaïne [Texte imprimé] par M. Aguéev trad. du russe par Lydia Chweitzer
de Ageev, M. Chweitzer, Lydia (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264027313 ; 7,10 € ; 12/09/1999 ; 240 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (7)
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Émotionnellement percutant, laisse perplexe sur la condition de l'homme et sa nature
Critique de PierreFeuilleStylo (, Inscrit le 30 juillet 2014, 30 ans) - 30 juillet 2014
Il est cruel car doté d'une empathie et bonté sur-dimensionnées, hypocrite car sa sensualité est séparée de sa spiritualité ( comme il l'explique vers le milieu du livre ).
Abject car terriblement en souffrance.
Le héros en l’occurrence n'est ni bon ni mauvais, juste balayé entre sa quête de vérité émotionnelle et spirituelle, les mœurs de l'époque auxquelles il tente de donner un sens mais dont il se plie parfois, et la souffrance de son égo d'adolescent, vivant par-lui même ( très réaliste entre les rapports de honte-amour entre sa mère et lui quand on connait déjà des situations familiales dans son travail, qui s'y ressemble à s'y méprendre ! )
Le seul reproche que je peux faire à ce livre écrit avec l'âme est peut-être des descriptions un peu trop fastidieuses par endroit, à mon avis témoignant du souci de l'auteur de retranscrire des lieux et situations dont il se souvient et provenant de son expérience
Un livre.
Critique de Bretzel33 (, Inscrit le 14 août 2012, 40 ans) - 26 octobre 2012
Et bien c'est mon cas pour celui-ci. J'ai lu ce livre très vite, mais j'ai trouvé cet écrit un peu trop "parfait" pour le personnage. Un peu comme ci on avait une histoire toute faite, et que l'on cherchait un personnage qui collerait dedans.
Après, l'histoire se déroule il y a presque un siècle, les façons de parler, de vivre, les "tics" ou "tocs" des personnes charismatiques dans un lycée,... cette foule de détails paraissent très étranges, et le fait que Moscou n'est pas la porte à côté n'arrange rien à l'affaire.
Je rejoins totalement Sudernono pour son analyse du personnage principal, et de même, son destin m'a laissé complètement indifférent.
Il n'en reste pas moins que ce livre est très bien écrit, et que c'est un témoignage plutôt précis de l'effet d'une drogue encore largement usitée de nos jours.
Chef d'Oeuvre
Critique de Robusualsuspect (, Inscrit le 11 mars 2012, 31 ans) - 11 mars 2012
Cocaïne
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 25 août 2011
Je trouve qu'il se rapproche des oeuvres de Zweig, Vadim étant un homme passionné, dont les sentiments ambigus sont analysés de près par Agueev, le tournant principal étant la découverte de la cocaïne "légère jusqu'à l'ensorcellement", drogue qui va changer irrémédiablement sa vie.
Peut être que ma réticence vient du personnage en lui même, Vadim étant cruel, hypocrite, souvent abject, même son misérable destin ne m'a pas ou pour ainsi dire peu ému.
Dans ce style de littérature je préfère franchement Zweig dont certaines oeuvres tiennent du génie.
Bouleversant
Critique de Jonathan (, Inscrit le 18 janvier 2010, 41 ans) - 18 janvier 2010
Poignant, bouleversant, empathique,... trop d'adjectifs pour décrire ce livre.
Décrivant d'une manière poétique mais si réelle ses sentiments, des situations, des réflexions, Vadim est un personnage dont on s'imprègne et auquel on compare nos expériences.
Personnage à la pudeur prédominante (sentiments envers Sonia) il n'en est pas moins conscient que certaines de ses facettes ne sont qu'un déguisement au vu du monde qui l'entoure.
Des fois, on a envie qu'il oublie ses mauvais côtés et qu'il trouve la force de serrer sa mère dans ses bras (loqueteuse au teint jaune) ou la domestique qui se parle à elle même. Par la description et la subtilité des détails surtout au niveau de l'expression de leur visage, vous pousse à espérer qu'il ait un minimum de tendresse. Il n'aura qu'un geste de main sur sa joue remplie de larmes qui le fera fuir et quitter le petit appartement après l'avoir usurpée.
Tantôt admiratif tantôt écœuré par Vadim, il n'en reste pas moins que sans ses traits de caractère, l'histoire n'aurait certainement pas le même charme.
Je suis plongé dans ce roman qui me fait dire qu'en fait, la vie c'est tout cela. L'analyse d'anecdotes subtiles, de coups dur, d'états seconds mais aussi la libre adhésion aux plaisirs de la vie, d'arrêts sur images... les bon côtés comme les mauvais.
Tout cela résumé en une phrase de Maurice Agueev qui colle bien à ce magnifique roman : " Ce qui importe à l'Homme ce n'est pas les évènements survenus dans sa vie mais les répercussions dans sa conscience."
Chef-d'œuvre !
Critique de Ayat (, Inscrit le 4 novembre 2009, 46 ans) - 26 décembre 2009
Une trainée de poudre
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 11 mars 2009
Je me rappelle notamment du début, des relations de Vadim avec sa mère, de l'opinion qu'il a d'elle et de la façon dont il l'exprime, son jugement sévère - méchant - sur cette femme qui l'aime. A partir de là, on assiste à sa descente aux enfers, une descente qui va crescendo, qui ressemblerait presque à une escalade, comme si, pour Vadim, toucher le fond était finalement la fin de toutes choses, le but ultime, et dont l'apogée est cette description quasi scientifique des effets de la cocaïne.
C'est définitivement un grand roman que nous offre Agueev, ou quel que soit son nom tant il importe peu en comparaison de la force de l'ouvrage !
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