Les princes du Malheur - Le destin tragique des enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette de Philippe Delorme
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire
Les agneaux sacrifiés de la Révolution de 1789
Si on connaît l’histoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette, on est moins au fait de celle de leur progéniture. Philippe Delorme lève le voile sur l’intimité de la famille royale et sur un épisode assez méconnu de l’histoire de France. Méconnu à juste titre, puisqu’il éclabousse du sang d’enfants innocents la Révolution française, coupable de cruauté à leur égard.
Bien que le mariage de Louis XVI et de Marie-Antoinette ait mis 7 années avant d’être consommé, quatre enfants naquirent de leur union. Quatre enfants qui bénéficièrent dès l’âge le plus tendre des privilèges inhérents à leur rang. C’est ainsi qu’ils disposaient dès leur naissance d’une véritable petite cour et de domestiques. A chaque personne était dévolue une charge qui bien que très onéreuse n’en était pas moins très lucrative. Si la nourrice – dont la célèbre Madame Poitrine, au nom prédestiné - devait allaiter les nourrissons, c’est à une "remueuse" que revenait la tâche de les stimuler lorsqu’ils s’assoupissaient durant leurs repas. Quant aux maîtres de physique, les maîtres à voltiger,… bien qu’ils ne soient pas utiles avant plusieurs années, ils n’en étaient pas moins fort bien rémunérés ! Et c’est entouré de l’attention de leur cour et de leurs parents que les enfants grandissent. Marie-Antoinette et son royal époux sont des parents très attentionnés, compte tenu de l’époque. Les évènements tragiques qui suivront renforceront d’ailleurs leur attachement. Mais leur affection n’empêchera cependant pas leur enfant cadette, Madame Sophie, de mourir d’une phtisie à moins d’un an. Quant au dauphin Louis-Joseph, il décèdera dans une longue agonie d’une tuberculose pulmonaire alors qu’en dehors des murs de Versailles la Révolution gronde, indifférente au chagrin des parents bientôt endeuillés.
Au début de la Révolution, Madame Royale et le nouveau dauphin Louis-Charles seront relativement préservés de la vindicte populaire. C’est la fuite à Varennes qui mettra fin à leur insouciance. A partir de cette évasion avortée, ils essuieront eux-aussi la férocité et les avanies de la populace qui ne les épargnera pas. Lorsqu’à l’aube de son exécution, le 21 janvier 1793, Louis XVI demandera à la Convention nationale de "s’occuper rapidement du sort de sa famille en lui permettant de se retirer librement où elle le jugerait à propos", il lui sera répondu sinistrement que "la nation, toujours grande et toujours juste s’occupera[it] du sort de sa famille". On sait ce qu’il en fut, son épouse, désormais "la veuve Capet" sera exécutée le 16 octobre de la même année et sa sœur, Madame Elisabeth, la suivra sur l’échafaud quelques temps plus tard. Les enfants quant à eux seront maintenus prisonniers sans qu’aucun contact ne soit autorisé entre eux. Que faire d’eux ? Ou plutôt, quelle est la meilleure manière de s’en débarrasser proprement? Les libérer et les expatrier en risquant une revendication du trône par celui qui est à présent Louis XVII déchu, lorsqu’il aura atteint l’âge adulte ? Ou les éliminer purement et simplement car "les monstres doivent être étouffés au berceau".
Aucune solution n’étant satisfaisante, Marie-Thérèse et Louis-Charles seront tout bonnement cloîtrés et oubliés à la prison du Temple. Marie-Thérèse, à 15 ans, sera apte à s’occuper d’elle-même ce qui ne sera pas le cas de son frère de 10 ans à peine qui, dans un premier temps, sera abandonné dans les déjections et la crasse après avoir subi toutes sortes de mauvais traitements. Dans ces conditions de vie déplorable, la tuberculose qui l'emportera en 1795 aura tout le temps de s’y développer.
Lors de son autopsie, son cœur sera heureusement dérobé par le docteur Pelletan qui par cet acte de brigandage lui évitera d’être perdu à jamais. Pourtant, après bien des errances, ce cœur grossièrement conservé dans de l’esprit de vin mettra du temps à être reconnu comme étant celui de l’orphelin du Temple tant les légendes et les usurpateurs furent nombreux.
En 2000, les résultats d’une analyse ADN sollicitée par Philippe Delorme, auteur du présent ouvrage, mettent fin à un mystère qui aura duré deux siècles. La famille royale n’aura pourtant pas été décimée dans son entièreté. La Révolution française aura tout de même laissé une rescapée : Marie-Thérèse dite Madame Royale. L’auteur m’aura captivée du début à la fin.
Les éditions
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Les princes du malheur [Texte imprimé], le destin tragique des enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette Philippe Delorme
de Delorme, Philippe
Perrin
ISBN : 9782262023096 ; 8,60 € ; 05/06/2008 ; 399 p. ; Broché
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Une critique passionnante | 2 | Antinea | 27 février 2009 @ 18:24 |