Léopold II : une vie à pas de géant de Matthieu Longue

Léopold II : une vie à pas de géant de Matthieu Longue

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par VLEROY, le 13 janvier 2009 (Inscrit le 9 janvier 2006, 45 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 564ème position).
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Un règne important pour la Belgique

Fils du roi Léopold Ier et de la reine Louise-Marie, Léopold naît en 1835 à Bruxelles. Des professeurs viennent lui enseigner l'histoire, la géographie, l'économie politique, la religion, etc. L'écrivain Henri Conscience lui apprend le néerlandais. Son enfance est assombrie par le décès de sa mère en 1850.

En 1853, le prince Léopold devient sénateur de droit. A plusieurs reprises, il prononce des discours suggérant l'agrandissement du port d'Anvers, la nécessité d'une politique d'expansion coloniale et de grands travaux dans la capitale. Sa vie familiale n'est pas très heureuse : mariage politique sans aucun amour avec l'archiduchesse Marie-Henriette d'Autriche, décès de leur fils Léopold, mariages ratés de leurs filles Louise et Stéphanie. Seule la princesse Clémentine trouvera le bonheur...après la mort de ses parents.

Léopold II monte sur le trône en 1865. Grâce à son statut de neutralité, la Belgique réussit à se maintenir en dehors des conflits internationaux du XIXème siècle. Le Roi s'efforce de rendre notre pays moins vulnérable : il obtient la construction des fortifications de Liège, Namur et Anvers, et la réforme du service militaire qu'il signe quelques jours avant sa mort en 1909. Auparavant, le recrutement de l'armée belge se faisait sur le volontariat et le tirage au sort avec possibilité de se faire remplacer (moyennant une somme d'argent). Ce système est aboli en 1909 et remplacé par le service d'un fils par famille.

C'est sous le règne de Léopold II que sont votées d'importantes lois sociales : suppression du livret d'ouvrier, droit de former des syndicats, âge d'admission des enfants dans les usines fixé à 12 ans, interdiction du travail de nuit aux enfants de moins de 16 ans et du travail souterrain pour les femmes de moins de 21 ans, réparations pour les accidents de travail, repos dominical, etc.

Fortement industrialisée, la Belgique manque de matières premières. C'est la raison principale pour laquelle Léopold II s'intéresse à l'Afrique centrale et plus précisément à la région du fleuve Congo que vient de reconnaître l'explorateur anglo-américain Stanley. Dès son retour en Europe, il rencontre le Roi qui fonde en 1878 le Comité d'études du Haut-Congo. Le Congrès de Berlin en 1885 reconnaît l'Etat indépendant du Congo avec le roi Léopold comme souverain. Ce dernier lègue sa colonie à la Belgique en 1908.

Surnommé le roi bâtisseur, Léopold II entreprend de grands travaux dans la capitale : transformation du palais royal, création de grandes avenues et de parcs publics, construction des serres royales de Laeken et des arcades du Cinquantenaire, etc. Il développe également la station balnéaire d'Ostende où il séjourne régulièrement.

Matthieu Longue a écrit une biographie objective, sérieuse et agréable à lire. Il parle à la fois de la vie privée et du règne de Léopold II, tout en rappelant la situation politique, économique, sociale, religieuse et militaire de la Belgique à cette époque. Seule lacune : il manque un chapitre sur les origines et le fonctionnement de la Donation Royale, créée en 1903 par la Donation Royale.

Je laisse à l'auteur le soin de conclure : "Léopold II s'est vu affublé d'une bien vilaine étiquette dans la mémoire collective belge et ne mérite pas la réputation infamante qu'on lui attribue généralement car, d'après nous, sans sombrer dans l'apologie léopoldiste, il demeure, sans doute encore plus que son père, notre plus grand roi et nous lui souhaitons de reposer en paix, pour l'éternité, au panthéon des hommes illustres qui, de par leur destinée, ont écrit l'Histoire. Toujours à notre avis, seules ses frasques et sa passivité complice concernant les crimes du régime léopoldien au Congo ternissent le blason royal. Pourtant, sans oublier ce fait déplorable, cette bien vilaine souillure ne suffit pas à effacer le souvenir de l'action bénéfique d'un souverain qui oeuvra au service de ses compatriotes et de la grandeur de la nation".

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Les éditions

  • Léopold II : une vie à pas de géant
    de Longue, Matthieu
    Racine / Les racines de l'histoire
    ISBN : 9782873865214 ; 01/11/2007 ; 285 p.
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Edouard/Albert

6 étoiles

Critique de Pompastel (, Inscrite le 15 avril 2009, - ans) - 15 avril 2009

Je ne voudrais pas pinailler davantage qu'il ne le faut, mais je trouve décevant qu'à la page 14 on apprenne que le prénom du mari de Victoria, récemment décédé (1861), est "Edouard". Le couple Victoria/Albert est célèbre même en dehors des cercles de spécialistes. C'est peut-être un peu puéril, mais j'ai soudain perdu confiance dans cet ouvrage qui pourtant se présente sous un jour très professionnel.

Je suis bien d'accord avec la conclusion

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 22 janvier 2009

Indiscutablement Léopold II a probablement été notre plus grand roi. Mon arrière grand-père ayant été son aide de camp pendant des années, avant de devenir celui du prince Albert, j'ai la chance d'avoir appris, par voie assez directe, pas mal de ses piques ou traits d'humour. Dont le très fameux "Je ne suis pas roi d'un petit pays mais bien de petites gens."

Cette déclaration lui est venue suite aux multiples refus de l'état belge d'accepter la donation du Congo qu'il voulait lui faire alors que ce territoire était d'un rapport colossal. Celui-ci lui appartenait en propre et il avait dû aller jusqu'à mettre les bijoux de la reine en gage pour arriver à payer Stanley.

Il convient de savoir qu'avant le Congo, il avait des visées sur des parties de la Chine où il a fait réaliser la ligne de chemin de fer HanKeou-Pékin en pleine guerre des Boxers, puis les tramways du Caire. Mais les grandes puissances y étaient par trop installées. Il s'est alors tourné vers le Japon, mais là il s'est heurté au développement de la dynastie des Meiji. Ce n'est qu'après qu'il s'est tourné vers le Congo. Il avait la vision que la Belgique, étant très petite, il lui fallait gagner d'autres territoires.

C'est le grand-oncle de ma femme (ingénieur) qui a construit la ligne de chemin de fer HanKéou-Pékin pour lui et par la suite la ligne Léopoldville-Jadotville.

Comme les gouvernements belges refusaient la donation, il s'est alors tourné vers de grands travaux en Belgique qu'il payait avec son argent comme: un grand nombre de parcs, comme celui du bois de la Cambre, la porte de Namur, la Tour Japonaise, le Cinquantenaire, le tracé de l'avenue Louise où il installa Buffalo Bill et toute sa troupe quand celui-ci est venu à Bruxelles etc.

C'est vrai que des crimes ont été commis au Congo et, qu'à nos yeux, ceci paraît inacceptable mais il convient de tout remettre dans le contexte de l'époque. La France et l'Angleterre l'ont beaucoup attaqué pour cela. C'est en partie parce qu'il les dérangeait et puis voyons comment ils se sont eux-mêmes conduits à l'époque... Aux Indes et dans leurs territoires africains.

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