Sound of the Beast : L'histoire définitive du Heavy Metal de Ian Christe

Sound of the Beast : L'histoire définitive du Heavy Metal de Ian Christe
( Sound of the beast : the complete headbanging history of heavy metal)

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Musique

Critiqué par Numanuma, le 1 octobre 2008 (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans)
La note : 10 étoiles
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Les quatres piliers du heavy metal

Il y des bouquins dont on peut croire qu'ils sont fait pour vous et celui-ci en fait partie: il m'a tendu ses pages un soir de passage dans un supermarché culturel de la Défense, merci les grèves de train...

Sous-titré L'histoire définitive du heavy metal, Sound of the Beast tient ses promesses. En 450 pages, Ian Christe propose un voyage initiatique dans cet univers parallèle si spécial qu'est le monde du métal lourd.

On s'en doute, le terme heavy metal ne fait partie du lexique classique de la musique puisqu'il appartient au vocabulaire de la sidérurgie. Cependant, quelle meilleure illustration de l'énergie faramineuse développée par ce genre, réconciliation de la vélocité et de la puissance.

Pour Ian Christe, de l'origine jusqu'à nos jours, il existe 4 piliers au metal: Black Sabbath, père fondateur indétrônable, Judas Priest, Iron Maiden et Metallica, soit trois groupes anglais et un groupe américain mais avec un batteur danois. Le heavy metal serait-donc européen d'origine et d'inspiration. Cela n'est pas faux mais il est impossible d'oublier que sans le rock 'n roll, peut-être le seul exemple d'un art absolument américain, le metal et tous ses sous-genres n'existerait pas. Le Vieux et le Nouveau mondes se retrouvent sous le costume officiel du métalleux: denim & leather, pour citer un hymne du genre interprété par le groupe Saxon.

On peut trouver réducteur de résumer le heavy metal à seulement quatre groupes aussi talentueux soient-ils néanmoins, cela a le principe de poser des repères pour le lecteur néophyte et de toute façon, il est impossible de nier l'influence de ces quatre groupes sur l'ensemble de la scène metal passée, présente et à venir.

Certes, j'entend déja les fans de Megadeth hurler que le gang de Dave Mustaine est meilleur que Metallica parce que ceci ou cela et il est possible que cela soit ponctuellement vrai. Cependant, en terme de succès, de popularité, de production, de capacité à captiver même les réfractaires ou genre (j'en ai fais partie), la bande de Lars Ulrich et James Hetfield est un pas en avant des autres.

Le cas de Black Sabbath semble plus simple: ce groupe met tout le monde d'accord et reste encore à surpasser si cela est possible.

Judas Priest et Iron Maiden ont apporté à l'édifice son fond de commerce, à savoir le duo de guitaristes surdoués, les soli de folie, une imagerie propre à frapper les esprits autant que les yeux, les voix haut perchées et le gros, gros son! Entre eux et Metallica, au-delà du temps, c'est la vitesse d'exécution qui a changé la donne.

Le problème du metal est justement cette surenchère permanente: qui aura les amplis les plus puissants, qui jouera le plus vite, qui tape le plus fort sur la grosse caisse... Ce genre d'évolution touche également les blues ou le rock mais dans le metal, tout est tellement exacerbé que l'on touche vite au ridicule. Revoyez le film Spinal Tap pour comprendre de quoi je parle.

L'auteur passe en revue tous les genres et sous-genre qui parsèment l'histoire du metal en les replaçant dans leur contexte et en citant groupes et albums de références. Ce faisant, il est inévitable de faire des impasses mais le nombre de groupes cités est tellement important que cela suffira à assecher bien des comptes en banque avant d'en voir le bout. Soyons honnête, cela peut aussi repousser principalement lorsqu'on arrive aux limites du genre, quand il devient caricatural et se transforme en hair metal, genre honni qui a fait les riches heures de groupes comme Motley Crüe (je vous renvoie à ma critique de leur biographie, oui je me cite^^).

Autre élément qui peut empècher d'apprécier, les thématiques ésotériques dues à des excès de Tolkien et de mauvais alcool/drogue/sexe! Jetez un œil sur les pochettes de disques de Manowar, vous saisirez mieux de quoi je veux parler. De même, les maquillages outranciers et surtout ridicules de certains groupes ne rendent pas service à la musique sauf dans le cas exclusif de Kiss. Enfin, les tenues de Conan, les bracelets cloutés et le cuir tendance SM sont à prendre avec pas mal de précaution. Le cas de Judas Priest fait encore référence puisqu'il a popularisé les port du cuir intégral qui fait suer des burnes, SM attitude avant l'heure. L'ensemble prend une autre dimension quand on sait que Rob Halford, chanteur du groupe, a fini par avouer son homosexualité. Le cuir symbôle de virilité machiste du mec qui va se les faire toutes perd de sa superbe puisqu'il renvoie en fait aux bars gays!

Et puis il y a le satanisme... Gros dossier ça Satan et ses potes. Parce qu'à côté des fracassés persuadés que le metal est la musique du Malin et qu'ils sont ses envoyés, tout ça n'est qu'une vaste blague pas forcément drôle. Il s'agit avant surtout de choquer les parents, pas d'encourager les élans démoniaques des auditeurs même s'il y en a bien un ou deux pour prendre les choses au pied de la lettre.
On peut considérer que cet aspect mystérieux et malsain du metal débute avec le groupe Venom, le premier à vraiment imposer les pentacles, le chiffre de la Bête et tout le toutim; c'est aussi le premier groupe à être bruyant... Avec le recul, un tel groupe n'aurait aucune chance aujourd'hui mais là-bas, au fond des années 80, c'était le top de la tendance.
Satan fascine et il est illusoire de penser que le monde du heayy metal aurait pu passer à côté. Le problème est que c'est à partir de cette imagerie que ce petit monde se fait un ennemi terrible: l'hypocrisie déguisée sous son habit bien connu de morale américaine qui préfère vendre des flingues que des disques de rock... Passons, c'est un autre débat.
Toujours est-il que le metal ne sera pas ce qu'il est sans cette évolution bizarre qui ne fait que refleter finalement les errements de l'dolescence.
En plus d'un fond bien documenté, le livre est écrit de manière dynamique, en accord avec la musique sont il parle: on a envie!! Ma liste de groupes à découvrir a encore augmenté. De plus, cette rentrée est placée sous le signe du metal avec les nouveaux disques de Motorhead, de Metallica et d'A/DC alors, ne louper pas le coche.

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Les éditions

  • Sound of the beast [Texte imprimé], l'histoire définitive du heavy metal Ian Christe traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Guitton
    de Christe, Ian Guitton, Anne (Traducteur)
    Flammarion / POPculture (Paris)
    ISBN : 9782080687975 ; 14,39 € ; 09/11/2007 ; 464 p. ; Broché
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