Très brève relation de la destruction des Indes de Bartolomé de las Casas
( Brevíssima relación de la destruición de las Indias)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire
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Première critique de la colonisation aux Amériques
Un vieux mémoire à destination du roi d’Espagne, écrit au XV° siècle par un colon espagnol qui prit les ordres chez les Dominicains et qui défendit la cause « indienne ».
Ce mémoire avait pour but d’informer le roi des méfaits des conquistadores, de leurs cruautés, et du pillage de ces régions, et du préjudice ainsi causé à tous, y compris à l’Espagne et à Dieu. Certains ont considéré Bartolomé de Las Casas comme le précurseur de l’anticolonialisme.
Comme beaucoup d’anciens écrits, celui-là peut rebuter le lecteur moderne. Mais c’est un ouvrage extrêmement révélateur de la conquête du nouveau monde par les Espagnols. Les chiffres que Las Casas annonce peuvent paraître démesurés, de même qu’il nous livre une image très rousseauiste et idéalisée des amérindiens. Mais le texte est parsemé de faits dont l’auteur fut parfois témoin voire acteur.
C’est un témoignage de première main qui permet de remettre quelques pendules à l’heure. Nous connaissons tous plus ou moins les crimes des conquistadores, et comment ils sont repris au profit d’anathèmes entre concurrents idéologiques. Las Casas, lui, est finalement loin de tout cela. En religieux défenseur des « indiens », il échappe aux clichés pour nous dire la cruauté humaine. Et en homme de son époque, il dénonce la perte pour son roi et son Dieu floué par des tyrans. Il nous montre aussi un système qui allait, il ne pouvait le savoir, amener naturellement à la traite des noirs d’Afrique par faute d’amérindiens quasiment exterminés. Il nous montre qu’au XV° siècle, des hommes sans scrupule partirent s’enrichir en réduisant leurs victimes dans une inhumanité qu’il a fallu justifier par des thèses ultérieures. Car les amérindiens ne furent traités ni comme des êtres humains, ni comme des biens immobiliers ou des marchandises, mais comme des biens que l’on dénommerait aujourd’hui de « consommation courante ». Au point d’être emmenés comme bétail pour servir d’alimentation aux chiens des conquistadores partant en incursion…
Vous l’aurez compris, ce n’est pas un livre de détente. Juste un témoignage ancien de faits dont les conséquences ne sont pas près de se tarir.
Les éditions
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Très brève relation de la destruction des Indes [Texte imprimé] las Casas trad. de Jacques de Miggrode adapt. en français moderne et rev. par Jérôme Vérain...
de Casas, Bartolomé de las Miggrode, Jacques de (Traducteur)
Éd. Mille et une nuits / Mille et une nuits.
ISBN : 9782842054236 ; 3,50 € ; 27/10/1999 ; 143 p. ; Poche
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Réquisitoire
Critique de Phil SMT (, Inscrit le 19 septembre 2020, 64 ans) - 20 septembre 2020
Il n'empêche, De Las Casas écrit un minutieux et terrible témoignage des massacres des natives, et cette reconnaissance d'un génocide qui reste le plus important jamais perpétré participera largement à la reconstruction d'une identité culturelle indigène.
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