Absurdistan de Gary Shteyngart

Absurdistan de Gary Shteyngart
( Absurdistan)

Catégorie(s) : Littérature => Russe

Critiqué par CC.RIDER, le 12 août 2008 (Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 762ème position).
Visites : 6 185 

Un monde cynique

Micha Vainberg est un jeune juif, fils d’un grand ponte milliardaire de la mafia russe. Alors qu’il sortait à peine de l’Université américaine de Hasard, il doit rejoindre son père à Saint Petersbourg et quitter son amie Rouenna, une prostituée new-yorkaise qu’il continue d’entretenir alors qu’elle le trompe avec un prof pédant. Totalement oisif, son occupation principale consiste à s’enivrer en compagnie de son ami Aliocha-Bob au cours de soirées branchées. Pour pouvoir repasser à l’Ouest qui lui est interdit en raison de l’assassinat d’un américain par son père, il décide de partir pour l’Absurdistan où il espère récupérer un passeport belge et où il se retrouve embarqué dans une guerre civile totalement imbécile.
Livre aussi désenchanté que déjanté. Beaucoup d’humour grinçant dans cette histoire aussi improbable que fortement caricaturale. Le jeune héros n’est pas particulièrement sympathique. Obèse, faible, lâche, jouisseur et profiteur, il attire toutes les catastrophes sur lui. Au début, le lecteur trouve cela fort amusant. Mais petit à petit, il rit de plus en plus jaune car ce roman picaresque, cette fable ou ce conte politico-philosophique cache sous ses dehors loufoques la monstrueuse réalité d’un monde cruel, cynique et totalement inféodé aux puissances de l’économie et de l’argent.

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Farce indigeste

2 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 1 juillet 2012

Le livre est truffé de trop de références à l’alimentation et au sexe, deux plaisirs auxquels s’adonne abondamment le personnage principal. Il comporte probablement des tas de sous-entendus que je n’ai pas comprendre au sujet de manœuvres internationales économico-politico-judéo-guerrières.

Le récit patauge allègrement dans l’obésité sentimentale d’un fils de famille russe de 30 ans qui a fait des études multiculturelles aux États-Unis et qui rêve de repartir jouir d’une vie de rentier auprès d’une serveuse de bar du Bronx après la mort de son père.

J’ai calé avant la fin et juste parcouru en diagonale le dernier tiers de ce roman.

IF-0612-3902

génial, adjectif rare et précieux

10 étoiles

Critique de Ronanvousaime (, Inscrit le 13 mai 2007, 49 ans) - 1 juin 2011


ce livre est très drôle, ce qui en fait une rareté, et parle très bien de notre époque (c'est plus rigolo à lire que le journal) et fort bien écrit (c'est comme si Voltaire écrivait les textes de Omar et Fred)

ça se lit d'une traite et ça se relit, d'une traite aussi

Au khoui!

3 étoiles

Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 51 ans) - 24 novembre 2008

La très courte liste des livres que je n’ai pas réussi à finir vient de s’allonger d’un titre : Absurdistan de Gary Shteyngart, que j’appellerai Gary pour plus de facilité.
Les mésaventures de Micha, l’héritier d’une fortune mafieuse ne m’ont que très partiellement amusé. Pourtant, les critiques sur ce titre étaient plutôt alléchantes, l’éditeur, Editions de l’Olivier, un de mes préférés et l’idée de lire une version moderne du Candide de Voltaire était plutôt tentante.
Pourtant, ma lecture s’est arrêtée aux alentours de la page 267 ; il y en a 413.
La vie de Micha Veinberg, fils à papa, gros plein de soupe, abonné au divan d’un psychanalyste branché de New York, amoureux d’une pute qu’il entretient avant qu’elle ne le quitte pour un auteur russe contemporain ne m’a paru en rien sympathique.
Evidemment, il y a des passages amusants, comme la phrase rituelle de bienvenue en Absurdistan qui colle parfaitement avec le nom du pays. Bien sûr, l’auteur est d’un parfait cynisme et se permet de critiquer ouvertement le judaïsme dont il est issu avec beaucoup d’à-propos. L’auteur est lucide, c’est un fait et cette lucidité fait mouche. Simplement, je ne suis pas sensible à cet humour même si, parfois, j’ai lu des phrases que j’aurai pu écrire.
J’ai cru que le roman prendrait son envol au moment ou Micha pose le pied en Absurdistan ; en vain. Peut-être suis-je ennuyé par le fait que le héros soit d’un étonnant égoïsme alors qu’il prône le multiculturalisme. Comme le dit l’auteur lui-même, Micha « veut juste que le monde cohabite avec lui ».
Evidemment, nous somme dans la caricature mais derrière se cache une étonnante lucidité sur le monde dans lequel nous vivons et sur lequel nous ne pouvons finalement avoir qu’un impact limité. De ce point de vue, Micha et ses visées généreuses et humanitaires est véritablement un moderne Candide nageant tant bien que mal dans un monde dont l’Absurdistan n’est que le modèle réduit, le microcosme génial, le sujet d’analyse, l’exutoire parfait, le reflet des années Bush sur l’état du monde.
Et pendant ce temps, l’économie poursuit sa course folle au profit au mépris des conséquences fatalement néfastes pour l’humanité. Dans un tel contexte, il n’est que de cultiver sa différence pour avoir une possibilité de ne pas être pris dans l’étau.

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