Ric Hochet, tome 01 : Traquenard au Havre de André-Paul Duchâteau (Scénario), Tibet (Dessin)

Ric Hochet, tome 01 : Traquenard au Havre de André-Paul Duchâteau (Scénario), Tibet (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Bookivore, le 25 mai 2008 (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 516ème position).
Visites : 6 872 

Premières armes

"Traquenard Au Havre" est le premier tome des aventures du fameux journaliste Ric Hochet. Contrairement aux autres albums ("K.O. En 9 Rounds" exclu), cet album ne contient pas une, mais deux histoires de Ric Hochet. Le tout fait porter ce tome à environ 70 pages, ce qui en fait un des deux plus importants (avec l'autre que je viens de citer).

"Signé Caméléon" est la première de ces deux aventures, et met en scène Ric et le commissaire Bourdon (on y trouve aussi l'inspecteur Ledru, mais pas encore trace de Nadine ni du professeur Hermelin), aux prises avec un criminel redoutable qui se fait appeler le Caméléon. Bourdon se fait cambrioler chez lui ,et découvre qu'un dossier secret qu'on lui avait confié a disparu. Soupçonnant, à cause d'une empreinte, un ancien taulard, il se rend compte que ça ne peut pas être lui. De fil en aiguille, il va vite deviner qu'il s'agit d'un complot destiné à discréditer le commissaire, à le miner, et finalement à le supprimer...
Cette première histoire fait environ 40 pages. A noter que le tome 4 de la série en est une sorte de suite, "L'ombre de Caméléon". Bien entendu, évitez de la lire tant que vous n'aurez pas lu ce tome 1 !

L'autre histoire (un peu plus de 30 pages) donne son nom à l'album. L'action se passe au Havre, et Ric Hochet, par un concours de circonstances, se retrouver à aider un homme éploré dont l'enfant en bas âge vient d'être kidnappé. Chargé de porter la lourde rançon, il va tomber dans un traquenard, et suite à une ruse des ravisseurs, va vite devenir un suspect numéro 1 dans l'enlèvement du gosse...Un vrai traquenard, donc !

Si la première histoire est décevante, car vraiment banale (ce sont les débuts), la seconde peut s'imposer comme une réussite incontestable dans le domaine du suspense et du polar classique. Je pense sincèrement que dans la catégorie 'enquêtes traditionnelles' de Ric Hochet, "Traquenard Au Havre" fait partie des meilleures. Seulement, l'album dans sa totalité est un peu alourdi par "Signé Caméléon", une histoire vraiment plate, qui aurait mérité plus d'attention de la part des deux auteurs. L'idéal aurait donc été de sortir séparément les deux aventures, en les étoffant toutes deux pour la peine.
Un tome intéressant et 'historique', mais pas le meilleur, en dépit d'une histoire-titre réellement superbe.

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"On se ronge d'ennui ici !" "Et maintenant au dodo, mon petit Marc."

6 étoiles

Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 13 mars 2012

Signé Caméléon : "On se ronge d'ennui ici !"

Quand on prend un peu d'âge, certains mystères s'éclaircissent à la lumière de la rêverie - quand on ne regrette pas d'ailleurs ce passé qu'on s'est parfois refusé... C'est ce qui arrive au commissaire Bourdon, et se retournant sur cette enquête dont il laissé les rênes au jeune mais impétueux Ric; Ainsi il regrette presque cette retraite qu'il s'est octroyé au soleil dans ce pavillon et parmi les charmes de la campagne sauvage, en dépit pourtant de la pipe et de sa moustache !

Heureusement que les mauvaises forces veillent, dont cet étrange motard vêtu de cuir noir et prenant des risques énormes afin de ne pas être blacklisté. Et qui a donc volé les dossiers top-secrets sans autorisation ??

Il faut bien avouer que le récit de cette BD est particulièrement troublant, autant le graphisme respecte la ligne claire; autant d'ailleurs le fait qu'il semble mystérieusement émerger de l'histoire traditionnelle du "pulp" classique.



Traquenard au Havre: "Et maintenant au dodo, mon petit Marc."

ATTENTION !! Il s'agit d'un double-traquenard: Non seulement "on" se sert de Ric l'intrépide afin d'obtenir des informations et de l'argent, mais de plus on ose le faire passer pour un ravisseur. Ce premier tome des aventures du célèbre journaliste est une histoire passionnante qu'on découvre les tripes serrées, on y parle de gros sous, d'affaires dissimulées mais aussi de coups-bas, ainsi que d'une manipulation de la presse diaboliquement orchestrée. La famille a perdu son enfant enlevé, et désormais; ainsi que le souhaitaient les bandits, la panique règne dans la grosse demeure aisée de banlieue. Et qui sont ces fabuleux gangsters et leurs aides ? Et comment le jeune bambin va faire sans ce lait journalier, qu'il doit consommer pour son bien chaque jour ?

Et le coupable est tout autre, ainsi que d'ailleurs ce loup qu'il utilise dans la pénombre...

Il faut bien qu'une série commence, se mette en place...

5 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 16 juin 2008

Excusez, par avance, la longueur de ma critique éclair car j’ai décidé de donner un grand nombre d’éléments sur la naissance de cette série qui est venue, récemment, prendre sa place sur notre site. Il me faudra, donc, parler du dessinateur et du scénariste avant d’envisager d’ouvrir en votre compagnie ce premier volume des enquêtes de Ric Hochet, journaliste à La Rafale, journal que je lis, depuis longtemps, tous les jours en prenant mon café du matin…
Tibet, tout d’abord, est le dessinateur de la série. Son véritable nom est Gilbert Gascard. Il est né en 1931 à Marseille. Quoi, à Marseille ? Mais tout le monde croit qu’il est belge ! Il faut dire qu’il arrive très jeune en Belgique ce qui a permis de dire que c’est un grand auteur belge de bandes dessinées… Ouf… Nous sommes sauvés !
Après un passage aux studios Walt Disney et une rencontre capitale avec un romancier, André-Paul Duchâteau, le voilà qui veut devenir dessinateur de bédés dans un des grands magazines pour jeunes du moment – nous sommes au début des années cinquante – c’est à dire Spirou et Tintin. Par goût, il serait plutôt Spirou et c’est pour cela qu’il prend rendez-vous avec monsieur Dupuis. Comme il a quelques jours à attendre, il va voir du côté du Lombard, journal de Tintin, et, surprise, il est engagé immédiatement. Il rejoint ainsi, les studios de dessin du journal Tintin où il fait ses premières véritables armes en bédé. C’est sur un scénario de son ami André-Paul Duchâteau qui réalise sa première histoire, « Yo-Yo s’est évadé ». En 1953, il crée sa première grande série, seul aux commandes, Chick Bill. A partir de 1956, la série fait son apparition dans Tintin et ses amis lui donnent régulièrement un coup de main pour les scénarios (Greg, Goscinny ou André-Paul Duchâteau).
Ric Hochet naît vers 1955, lorsque André-Paul, passionné de polar, propose à Tibet le principe de petits récits à énigme. L’affaire prend un essor rapide car Tibet propose le système d’une énigme par semaine, sous forme d’un concours.
Lors de l’arrivée de Ric Hochet en série à suivre, 1961, c’est un très grand succès instantanément ! La série se situe juste derrière les aventures de Tintin, c’est dire…
Pourtant, le dessin est assez hésitant comme on peut le mesurer dans ce premier album qui contient deux enquêtes, Signé Caméléon et Traquenard au Havre. On sait, aussi, que très rapidement, Tibet qui était pris par plusieurs séries délègue le dessin des décors à Mittéï. Mais le manque de temps n’est pas la seule explication car il avoue : « Et viscéralement, je déteste dessiner les décors, j’ai horreur de ça. Je ne comprends pas le plaisir qu’on peut avoir à dessiner une voiture ou une table avec des tasses autour, quelle horreur ! »… Revenons-en à nos histoires…
La première de cet album est assez classique dans sa construction, Tibet avouant, lui-même, que c’est une sorte de remake de « L’assassin habite au 21 » d’un certain Stanislas-André Steeman. Or, quand on sait que notre ami André-Paul Duchâteau était un passionné de romans policiers, qu’il avait rencontré très jeune cet auteur belge, qu’il avait écrit dès ses quinze ans un roman policier, « Meurtre pour meurtre », on peut penser que Tibet est bien en train de nous raconter la vérité…
[Notons que le roman « L’assassin habite au 21 » a été scénarisé en bande dessinée pare ce même André-Paul Duchâteau avec un dessin de Xavier Musquera en 1992 et que c’est particulièrement réussi, du moins c’est mon avis]
Alors, bien sûr, « Signé Caméléon », cette première grande histoire de Ric Hochet, est un peu poussive et entendue… Les dessins laissent un peu à désirer, il est parfois difficile de bien reconnaître le visage de Bourdon ou celui de Ric Hochet… et c’est peu dire que l’on découvre bien avant le pauvre commissaire Bourdon le nom du coupable, un horrible traître infiltré dans la police… Je ne vous en dit pas plus mais cela ne vous empêchera pas d’apprécier la mise en place du mécanisme de fabrication d’histoires qui va transformer Tibet en dessinateur à la chaîne ! Même si cette histoire trouve un écho ultérieur, ce qui est assez classique dans cette série, on peut avouer qu’elle ne sera pas inoubliable pour le lecteur attentif de bédé. Il faut savoir accepter que les personnages se façonnent, prennent leur essor… alors passons à la suite…
La seconde histoire, « Traquenard au Havre », peut sembler plus attrayante mais j’ai trouvé le coupable encore plus rapidement. De plus, la victime est un jeune bébé et je pense, non, j’affirme que nos deux auteurs n’avaient pas encore l’expérience de la jeune progéniture… Enfin, cela ne gêne pas trop pour la compréhension de l’histoire, ça la rend juste un peu moins crédible…
Ces deux histoires montrent certains éléments omniprésents dans la série : un personnage très désagréable que l’on peut prendre pour un méchant tant il en a les traits et le comportement mais qui se révèle innocent voir allié de Ric Hochet ; une histoire simple que certains personnages embrouillent à souhait de façon inconsciente ; une narration graphique qui utilise beaucoup les gros plans sur les personnages, les visages, les mains ; une solution qui arrive dans les dernières pages, voir les vignettes ultimes…
C’est donc une bande dessinée à lire seulement pour les Hochétologues, Tibétologues, amateurs de Duchâteau et autres bédéphiles… Mais en tant que lecture pure, elle en décevra plus d’un, d’où une note en peu en demi-teinte !

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