4 crétins plein de vent

Ah… Le Hair Metal ! Les années 80 auront offert au monde un des spectacles les plus grotesques de l’histoire de l’Humanité avec l’apparition des groupes de Hair Metal , c’est-à-dire, des groupes de types chevelus maquillés comme des putes de secondes zones et vêtus de combinaisons de spandex et de lycra. Côté accessoires, on notera une recherche de bon goût très avancée : symboles sataniques divers, colliers cloutés, string de cuir, tatouages, écharpes léopard…
Voila pour l’aspect visuel. A noter que le travail de maquillage était particulièrement redoutable d’efficacité car de nombreux hommes ont eu envie de s’envoyer en l’air avec les nanas en photo sur la pochette du disque. Dans le même temps, ces « nanas » s’envoyait des cars entiers de groupies déchainées qui en voulait aux mastards qui palpitaient dans les slips panthères dont les musiciens trouvaient judicieux de se parer…
Musicalement parlant, c’est à l’avenant. Les années 80 sont metal ; de multiples branches se développent et il est parfois difficile de faire le tri. Le Hair Metal est tout de suite identifiable en ce sens qu’on peut le trouver aussi génial que totalement crétin !
Et c’est ici qu’intervient Motley Crüe, l’archétype de groupe de Hair Metal. Et le seul dont on parle encore, preuve qu’il doit bien y avoir quelque-chose de bon là-dessous.
Ce bouquin est la biographie trash d’un groupe qui l’est tout autant. La quatrième de couverture indique que The Dirt est « à la fois fascinant et révoltant ». C’est clair, les âmes sensibles et les amateurs de pop anglaise feront bien de passer leur chemin ! Pete Doherty, à côté, c’est Sœur Sourire…
Tout commence parfaitement bien dans la vie des quatre membres de Motley Crüe puisque pas un seul n’a eu d’enfance normale ; tous boivent, se droguent et baisent à qui mieux -mieux ! Parfois les trois en même temps ! Un groupe de rock quoi… Sauf que chez eux, trop n’est pas encore assez. Tachez d’imaginer les pires trucs possibles, vous êtes encore loin du compte. Des exemples ?
Bourré, le chanteur, Vince, se plante en bagnole et provoque la mort de son passager. Au cours d’une tournée, l’équipe technique fait venir un call girl en coulisse et celle-ci fait ses besoins dans une litière pour chat, nue devant tout le monde !!! Le batteur, Tommy Lee, se filme avec sa femme, Pamela Anderson : la vidéo se retrouve sur le Net. Le bassiste, Nikki Sixx, sniffe tout ce qui peut lui passer par le nez, échappe on ne sait comment à la mort et se trouve systématiquement sur la paille à cause de sa consommation effrénée.
Bref, il y a vraiment intérêt à être accroché pour lire les aventures de ces quatre gaillards qui ont vendus par camions entier des albums toujours à la limite du ridicule et du sublime. Mais plus côté ridicule quand même.
Je me souviens être tombé il y a environ 3 ans sur une double compilation d’une quarantaine de titres qui venait de sortir à un prix très abordable. J’ai sauté sur l’occasion pour découvrir ce groupe dont je ne connaissais que le nom et la réputation. Seul le premier disque est audible, le second est vraiment loin de ce qui a fait la force du groupe : gros son, gros riff, absence totale de doute ou de recul. Et bizarrement, ça le fait. C’est bêtement jouissif, ça ne changera pas la vie, c’est entendu mais c’est parfait pour se prendre une bonne grosse décharge d’adrénaline. Et après tout, c’est ce que je demande à un groupe de rock.
A côté de ça. On peut ressentir de la compassion pour ces quatre gamins irresponsables. Le guitariste, Mick Mars, souffre d’une maladie qui attaque ses os et l’empêche de se démener sur scène, voire l’empêche de jouer. Le chanteur a perdu sa fille de 5 ans d’un cancer. Ils ont fait plus que pousser le bouchon : ils ont fait exploser la bouteille et les tessons sont encore plantés dans leur cul.

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  Mötley Crüe [Texte imprimé], the dirt Mötley Crüe, Neil Strauss [traduit de l'anglais par Yves Balandret]

  de Strauss, Neil Balandret, Yves (Traducteur)
  Camion blanc
  ISBN : 9782910196530 ; 36,00 € ; 11/06/2007 ; 592 p. ; Broché

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