Himalaya, visages et espace de Philippe Montillier

Himalaya, visages et espace de Philippe Montillier

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Voyages et géographie

Critiqué par Shelton, le 23 avril 2008 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans)
La note : 10 étoiles
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Entre Népal et Tibet...

Comme je vous l’ai déjà dit, tous les moyens sont bons pour garder en mémoire le Tibet, son peuple et sa culture. Le toit du monde, un des surnoms du Tibet, lui vient de cette chaîne himalayenne qui le sépare du Népal. Oui, les plus grands sommets du monde sont là ainsi qu’un des peuples qui vit si haut que lors de nos passages là-bas nous avons le mal des montagnes même en restant dans les villes…
Philippe Montillier nous offre avec cet ouvrage un joyau réel qui ne peut que toucher ceux qui connaissent le Népal et le Tibet, ceux qui rêvent d’aller marcher au pied de ces sommets des dieux, ceux qui ont déjà souffert sur ces chemins d’altitude, voir ceux qui ont eu l’honneur et le courage d’atteindre un de ces huit mille qui surplombent le monde des humains… Car si c’est inhumain que de vouloir atteindre les sommets, les peuples qui vivent dans les vallées, eux, sont humains, attachants et touchants. Ils occupent une grande place dans cet ouvrage et on ne peut que penser à eux, aujourd’hui, lorsque d’un côté la Chine exerce sa violence (Tibet) et de l’autre la guérilla maoïste sévit et s’empare même du pouvoir (Népal).
Mais ces aléas politico-militaires n’altèrent en rien la beauté et la grandeur des paysages, qui, même en photographie, nous inondent, nous noient, nous submergent, nous bouleversent, nous retournent et nous laissent sans voix… Oui, cet ouvrage est bien avant tout une page de rêve et de voyage qu’il nous faut saisir sans hésitation car, c’est bien connu, les voyages forment la jeunesse !
Un certain nombre de photos nous amènent au contact des moines bouddhistes. Je ne sais pas grand chose, au fond, de cette religion ou philosophie (les deux termes semblant convenir) mais les visages de ces jeunes gens (ils sont tous assez jeunes sur les clichés de Philippe Montillier) inspirent calme, sérénité et joie de vivre. Cela semble étonnant et en contradiction avec occupation militaire des Chinois et révolution maoïste. Un peu comme si ces terres aspiraient à autre chose que ce qu’on leur propose, comme si ces populations étaient perdues dans un siècle et dans un monde qu’elles ne peuvent pas comprendre, accepter, avec lequel la cohabitation est impossible…
Les textes, peu nombreux somme toute, la place étant avant tout offerte aux photographies, mettent en valeur ce voyageur qui a parcouru ces terres en se laissant habiter par des civilisations, en acceptant la rencontre, le contact, le partage…
Quand on a fini la lecture de ce livre, on se refuse à le fermer, on le reprend pour ne pas cesser le voyage, on le réouvre au hasard pour garder la magie de ces montagnes, de ces paysages, de ces êtres humains qui vivent là où nous avons du mal à respirer…
Six autres ouvrages existent dans cette collection Himalaya dont « Kailash, pèlerinage tibétain » d’Antoine van Limburg, encore une lecture pour que personne n’oublie le Tibet en ces temps difficiles !

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