La relation du corps et de l’esprit au travers de la pensée magique est apparue dans les pratiques des sorciers et des chamans des sociétés traditionnelles. De même les résultats de la médecine millénaire chinoise ou ayurvédique s’appuient sur la personne prise dans sa globalité physique et mentale. A contrario les thérapies occidentales se sont construites sur un savoir scientifique purement rationnel dont l’efficacité faiblit quand elles ne traitent que des organes et leurs symptômes pris isolément. Elles butent sur les maladies psychosomatiques, qui malheureusement « ne sont pas que dans la tête ». Que l’auto-guérison traduise l’effet placebo et la méthode Coué, nul ne le conteste. Mais il y a plus.
On sait que des processus d’autoréparation sont en œuvre dans la cellule biologique et dans la molécule d’ADN. Pas de quoi s’étonner donc si le processus se produit à l’échelle de la personne tout entière. Une nouvelle discipline, la psycho-neuro-immunologie avec l’aide de l’imagerie cérébrale, démontre l’effet de la pensée positive et de l’optimisme sur le renforcement des défenses immunitaires. A l’inverse l’excès de stress, par les réactions inflammatoires en cascade qu’il déclenche, serait à l’origine de nombre de maladies chroniques et auto-immunes. Dans le cas des maladies les plus graves comme le cancer, l’entretien de l’espoir, la stimulation des pensées positives, la croyance ferme en l’efficacité des traitements constituent un gage supplémentaire de succès. Avec la mise en œuvre de l’hypnose, voilà quelques-uns des effets de l’esprit sur le corps.
En retour les soins du corps agissent sur l’esprit, ce que la sagesse populaire sait depuis la nuit des temps. C’est le cas de la respiration profonde, des méthodes de relaxation, des massages et techniques de toucher, comme l’ostéopathie. Les psychothérapies corporelles sont considérées comme efficaces pour libérer de traumatismes émotionnels profondément enfouis et souvent inconscients. Les pratiques importées d’Orient, yoga, qi-cong, tai-chi, agissent dans le même sens.
L’enseignement médical universitaire commence à accepter la convergence d’une double approche ancestrale et scientifique de la santé. Sans en avoir donné la preuve, on trouve des correspondances entre les composants parasympathique et sympathique du système nerveux autonome et la dualité yin-yang chinoise ou avec les énergies védiques par exemple. Une fois mieux admises ces thérapies complémentaires ouvrent des perspectives prometteuses à la fois en termes de traitements et de prévention.
Chirurgien de formation, puis ayant suivi et expérimenté divers enseignements de psychothérapie, un métier qu’il exerce depuis près de 20 ans, l’auteur s’est appuyé sur des publications de revues médicales et sur son expérience personnelle. Il sait donc de quoi il parle.