Politique culturelle et décentralisation de Pierre Moulinier

Politique culturelle et décentralisation de Pierre Moulinier

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Veneziano, le 22 septembre 2007 (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 4 355  (depuis Novembre 2007)

Art et subsidiarité : à quel niveau gérer les politiques culturelles ?

Le système institutionnel français n'est pas des plus simples, et la politique culturelle s'y retrouve imbriquée. Il y a trois niveaux de collectivités territoriales, et ce domaine de compétences n'est pas totalement décentralisé : les Directions régionales des affaires culturelles - D.R.A.C. - sont des services déconcentrés de l'Etat créés pour décliner les politiques nationales et aider les collectivités à définir les leurs et à les financer, ce qui revient indirectement, selon moi au moins, à une tutelle technique inévitable.

Cela se ressent indirectement à la lecture des compétences des trois niveaux de collectivités en matière culturelle. Les communes et départements n'ont, en la matière, qu'une compétence facultive, alors qu'ils sont enracinés sociologiquement ; et les régions connaissent le schéma symétriquement inverse. Cette division permet à l'Etat de mieux régner (affirmation qui m'est personnelle, mais qui peut être déduite de la lecture de cet ouvrage).

Cet ouvrage est assez théorique, dans lequel fait peut-être un peu défaut l'illustration pratique, selon moi. Il n'empêche qu'il reste fort intéressant, derrière une façade peut-être un peu austère.
Les institutions de l'Etat et des collectivités sont décrites assez clairement, et l'impression d'éclatement diffus n'est le reflet que d'une réalité qui n'est pas toujours des plus limpides.
Il me semble que le lecteur en prendra conscience par la découverte de ce livre, qui est aussi intéressant qu'il est dense.
Je conseille de la compléter avec celle de l'Invention de la politique culturelle, de Philippe Urfalino, de l'Artiste, l'institution et le marché, de Raymonde Moulin, et de l'essai d'Alain Quemain sur les politique publiques et le marché international de l'art, peut-être un peu moins académique et un peu plus accessible, car ces livres sont plus ciblés.
Le sujet de cet essai est ambitieux, car sa densité et sa complexité. Ce livre est plutôt une réussite.

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