Le garçon en pyjama rayé de John Boyne
( The boy in the stripped pyjamas)
Catégorie(s) : Enfants => 12-15 ans
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Une approche décalée d'Auschwitz
La quatrième de couv dit qu’il faut aborder ce roman sans savoir de quoi il parle. On dit juste que c’est « une lecture d’une force inoubliable » et que c’est conseillé à partir de 12 ans.
Pour quiconque en a déjà lu des critiques, on se souvient du parallèle fait avec le film de Benigni, la vie est belle, donc on sait d’emblée à quel sujet on a affaire, et on imagine une approche décalée. Elle l’est.
Bruno, 9 ans, est désespéré de devoir quitter sa belle maison de Berlin pour une maison plus petite et moins luxueuse, dans un endroit triste et sale, à « Hoche-Vite ». C’est pas parce que son père a une super promo qu’il doit imposer ça à sa famille ! Et puis qui c’est ce « Fourreur » qui vient dîner à la maison ?
Haut dirigeant nazi, le père emmène donc sa famille avec lui, sa femme, ses deux enfants Bruno et Gretel, leur bonne Maria et le cuisinier Pavel. Bruno aime jouer à explorer et seul dans sa nouvelle habitation, il se demande qui sont tous ces gens en pyjamas rayés qu’il voit depuis sa chambre, de l’autre côté de la barrière. Un jour, il sympathise avec Schmuel, un petit garçon né exactement le même jour que lui, mais un petit garçon triste et maigre, en pyjama rayé de l’autre côté du grillage… Une amitié forte va se nouer, jusqu’à la fin…
On ne peut rester insensible au point de vue adopté, à savoir l’innocence de Bruno, qui se plaint sans cesse de sa nouvelle condition à son ami Schmuel, sans savoir ni comprendre ce qui se passe de l’autre côté. On passera quelques invraisemblances (un an de rencontres de part et d’autre du grillage facile à soulever) pour s’attacher à la force du contraste de l’horreur ignorée ou racontée pudiquement par deux jeunes garçons. On verra en trame de fond aussi le chancellement d’une famille où quelques uns se désolidarisent, on trouvera la fin terrible et néanmoins bien trouvée dans cette fiction.
L’auteur est irlandais, né en 1971, et bien qu’il se soit ouvert d’avoir écrit une fiction, le contexte historique est bien évidemment réel. (C’est dit en fin d’ouvrage pour ce livre, rappelons-le, destiné à la jeunesse, mais qui pourra bien sûr se lire à tout âge).
Les dernières lignes sont les suivantes : « Et c’est ainsi que se termine l’histoire de Bruno et de sa famille. Tout cela s’est passé il y a fort longtemps, bien sûr, et rien de semblable ne pourrait plus jamais arriver. Pas de nos jours. »
De semblable, non. Mais du même genre ? On aimerait croire au « plus jamais ».
Les éditions
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Le garçon en pyjama rayé [Texte imprimé] une fable de John Boyne traduit de l'anglais par Catherine Gibert
de Boyne, John Gibert, Catherine (Illustrateur)
Gallimard / Collection Folio junior.
ISBN : 9782070570690 ; 7,00 € ; 12/10/2006 ; 204 p. ; Poche
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Une intrigue poignante ternie par ses personnages
Critique de Dervla3012 (, Inscrite le 7 décembre 2019, 18 ans) - 18 avril 2022
Bruno, un petit garçon de neuf ans, vit à Berlin avec sa sœur Gretel et ses parents. Son père est un officier de l’armée nazie pour qui, d’après Bruno, le Führer aurait de grands projets.
Tout va pour le mieux, quand un jour, le petit garçon se retrouve forcé de quitter sa confortable maison de Berlin et ses amis pour se rendre dans une masure isolée où il n’y a personne avec qui jouer. Il ne sait pas où il se retrouve ni quel est cet étrange campement entouré de hautes grilles barbelées. Il ignore également qui sont ces gens habillés en pyjamas rayés et à l’air si malheureux qui évoluent derrière ces grillages. Nous comprenons cependant qu’il s’agit d’Auschwitz, en Pologne, et des abords du camp de concentration. Nous supposons également que le père de Bruno a été envoyé par Hitler pour surveiller le camp ou quelque chose dans le genre.
Le petit garçon déteste cet endroit et rêve de retourner dans son ancienne maison. Il se languit de la compagnie d’un autre bambin avec qui s’amuser, car bien qu’il y ait cet étrange endroit où il aperçoit d’autres enfants et amis potentiels, ses parents lui ont interdit de s’en approcher. Il y a bien sa sœur, Gretel, mais Bruno la considère comme un « cas désespéré » et qui voudrait fréquenter une créature pareille ?
Alors un jour, il part explorer les environs en quête de distraction et ses pas le mènent vers cette étrange grille qui semble s’étendre jusqu’à l’horizon. Après environ une heure de marche, Bruno aperçoit de l’autre côté de la clôture, un petit garçon de son âge. N’en revenant pas, les deux marmots se lient d’amitié et dorénavant Bruno se met à revenir tous les jours pour discuter avec son nouvel ami.
Cependant, son camarade revient parfois avec des blessures et il est d’une maigreur effrayante. Mais, trop content d’avoir enfin trouvé un compagnon de jeu, Bruno ne s’appesantit toutefois pas beaucoup sur ces questions.
Il commence donc à s’habituer à son nouvel environnement et même à l’apprécier. Il garde tout de même cette nouvelle amitié secrète, car son instinct lui souffle que ses parents ne seraient pas fous de joie en apprenant la nouvelle.
Ainsi, lorsqu’il découvre un jour qu’il va repartir, il ne s’en réjouit pas du tout. Il annonce donc la nouvelle à son ami et lui déclare par la même occasion qu’il passera sous la grille pour fêter leur dernière rencontre.
Néanmoins, ce n’était peut-être pas une très bonne idée…
Mon avis :
J’ai vraiment adoré ce livre qui nous rapporte le point de vue d’un petit garçon de neuf ans sur la Seconde Guerre mondiale. Nous voyons à travers ses yeux sa découverte des atrocités des camps de concentration. Il n’est au courant de rien concernant la guerre ou l’extermination des Juifs et nous voyons ce qu’un enfant comprendrait de la situation. Nous découvrons son ignorance de ce qui se passe dans le monde lorsqu’il appelle le Führer « la Furie » ou Auschwitz « Out-With ».
Cependant, je trouve que son personnage est trop naïf. Il se peut qu’il ne sache pas certains faits comme les camps de concentration par exemple ; ce qui a été le cas de la plupart des gens à cette époque.
Cependant, son ignorance de la guerre elle-même ou encore le fait qu’il considère le salut « Heil Hitler » comme signifiant « Bon à tout à l’heure ! » est quand même peu probable. Son père est un officier nazi très proche de Hitler et il aurait en principe inculqué à son fils certaines notions en rapport avec ses idéaux hitlériens. Mais rien ! Et idem pour la sœur de Bruno, Gretel, qui a 12 ans !
Ceci était le seul bémol de ce livre qui, à part cela, est un roman magnifiquement réussi, bien que sa fin soit extrêmement triste.
Bouleversant!
Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 39 ans) - 8 novembre 2011
C'est un livre qui m'a pronfondément marquée. Je ne pourrai jamais l'oublier.
Wahou
Critique de Alexia.A (, Inscrite le 1 décembre 2010, 27 ans) - 13 avril 2011
génial
Critique de Fredo15 (, Inscrit le 24 avril 2008, 41 ans) - 24 avril 2008
j'ai acheté ce livre sans savoir de quoi ça parlait et ça a été une très bonne surprise.
une vraie leçon de vie à travers les yeux de 2 jeunes garçons.
à lire absolument
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