Peur de loup de Alain Chiche

Peur de loup de Alain Chiche

Catégorie(s) : Enfants => 0-3 ans

Critiqué par Shelton, le 29 juillet 2007 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 6 028  (depuis Novembre 2007)

Le loup ?

Certaines expressions de notre langue vont chercher leurs origines très loin dans notre histoire, aux temps héroïques où l’on avait encore peur des loups… Mais, pourquoi continuer à raconter aux enfants des histoires de loups, histoires qui font peur ?
Les contes, dont nous sortons bien souvent nos histoires à raconter aux enfants, sont des récits qui nous viennent de très loin et qui sont le fruit d’une tradition orale puis écrite. Comme le dit très bien Eugen Drewermann dans son introduction à sa lecture psychanalytique d’un conte de Grimm, « Neigeblanche et Roserouge », chaque intermédiaire se réapproprie le conte, lui fait subir des modifications, y met de lui, de son époque, et le délivre aux auditeurs, aux lecteurs et aux générations à venir… Et, pourtant, presque toujours, le loup fait peur…
Souvent, le loup est là pour symboliser le mal, le mal absolu mais le mal que nous avons chacun en nous. L’homme est toujours confronté à cet affrontement bien-mal et les combats entre l’enfant et le loup, sont les conflits intérieurs que nous avons tous à régler dans nos vies…
Or, l’homme voudrait rester un enfant, toute sa vie, et il préfère garder cette image du mal incarné dans le loup plutôt que de parler du mal réel. Lorsque Gustave Doré illustre le Petit chaperon rouge, il dessine un loup déguisé en Mère-grand qui évoque, sans aucun doute possible, la pédophilie…
Aujourd’hui, un grand nombre d’auteurs voudraient faire évoluer ce mythe du loup. Est-ce possible ? Souhaitable ? Qu’importe ! Alain Chiche veut nous montrer, lui, que la peur de loup est une expression qui provient, tout simplement de la peur bien réelle que peuvent éprouver les loups, eux-mêmes.
Mais si les loups connaissent la peur, c’est aussi parce qu’ils sont confrontés au conflit entre bien et mal, qu’ils ne sont donc pas entièrement mauvais… C’est un peu comme si les plus mauvais des hommes avaient, eux-aussi, une part de bon, une part de mauvais et que ce conflit entre les deux provoquait des tensions génératrices de la peur…
Dans cet album cartonné, nous allons donc avoir un papa loup et un bébé loup dans une vie quotidienne. Mais, il n’y a pas de maman loup… comme si la dualité mal-bien ne concernait pas les femmes ? C’est vrai que pour Alain Chiche, la femme n’est pas en possession du mal ce qui nous change des systèmes où la femme est à l’origine du mal…
La phrase finale du papa loup donne la philosophie de l’auteur, l’enfant peut avoir peur, pas l’adulte :
« Mais oui, mon petit loup, un loup peut avoir peur et peut même trembler ! Mais ne crains rien, je suis là, et toi, un jour, tu deviendras un grand loup comme moi… Et tu n’auras plus peur du tout ! »
Mais, moi, je n’ai pas du devenir adulte, je suis resté un enfant… et il m’arrive encore d’avoir peur, surtout en lisant des livres de loup…
Bel album pour les plus jeunes lecteurs, ouvrage cartonné, que l’on peut lire à voix haute…

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Les éditions

  • Peur de loup [Texte imprimé] Alain Chiche
    de Chiche, Alain
    Casterman
    ISBN : 9782203169265 ; 2,03 € ; 01/03/2007 ; 1 vol. (non paginé [14] p p. ; Cartonné enfants
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