L'humanité disparaîtra, bon débarras ! de Yves Paccalet
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Scientifiques
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Humour noir certes, mais quelle réalité !
Y. Paccalet est philosophe et écologie engagé (aux côtés de Cousteau) ; notre homme possède une connaissance approfondie du dossier.
Pour lui, l'homme va se perdre, car il obéit à trois pulsions : sexuelle, territoriale et hiérarchique.
Démonstration éblouissante qui a reçu un prix de l'essai.
N'aurions-nous pas en nous d'un peu de nazi ? Ce qui le conduit à présenter 13 bonnes raisons de mourir.
A ne pas rater.
M.P.
Les éditions
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L'humanité disparaîtra, bon débarras ! [Texte imprimé] Yves Paccalet
de Paccalet, Yves
Arthaud / Récits
ISBN : 9782700396652 ; 15,00 € ; 14/03/2006 ; 198 p. ; Broché -
L'humanité disparaîtra, bon débarras ! [Texte imprimé] Yves Paccalet
de Paccalet, Yves
J'ai lu / J'ai lu
ISBN : 9782290001554 ; EUR 5,00 ; 07/09/2007 ; 190 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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"Ecouter gémir la forêt sans oiseaux" (Apollinaire)
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 18 février 2021
"L'Humanité disparaîtra, bon débarras ! " paraît en 2006 et reçoit le prix du pamphlet 2006.
Un essai documenté, argumenté, invitant à la réflexion.
Notre planète Terre est condamnée et toutes les bonnes intentions (conférences internationales, .... ) restent lettres mortes.
Les maux sont identifiés: surpopulation, guerres, croissances incontrôlées, déforestation, réchauffement climatique, pollution des océans, ....
La pédagogie de l'environnement n'existe pas ou ne sert à rien. L'homme ne lâchera aucun de ses avantages personnels pour sauver sa Terre mère.
Il agit tel le serpent mythologique l'Ounoboros qui se dévore la queue... il scie la branche sur laquelle il est assis.
Nous attendons le "Chef-d'oeuvre atomique", la guerre totale NBC (Nucléaire, biologique et chimique) de laquelle nous ne nous relèverons pas .
L'Homme est le cancer de la Terre et sa disparition ne sera qu'un épiphénomène contrairement à ce qu'il pense.
Un essai qui peut sembler -de prime abord - sarcastique, caricatural et provocateur.
Mais au fil des pages, le sourire ne mue en rictus puis en réflexion intense pour finir par inquiéter.
Et pourtant, pourquoi s'inquiéter puisque on vous dit que c'est FINI !
"No future "
J'ai adoré cet essai, qui utilise les ingrédients de la provocation pour appuyer là où ça fait mal !
La bonne nouvelle est que cette douleur ne devrait pas durer trop longtemps.
Disparition de l'humanité
Critique de Windigo (Amos, Inscrit le 11 octobre 2012, 42 ans) - 24 janvier 2019
J'avoue être aussi pessimiste car là où certains voient le progrès, moi, j'y vois la déchéance (comme dans la machine à explorer le temps de H.G. Wells), et là où certains voient l'intelligence, moi, j'y voit la stupidité incurable mondiale (comme dans le film idiocracy de Mike Judges). Yves Paccalet va plus loin encore, car il prédit la disparition de l'homo sapiens d'ici 2100 environ, contrairement aux deux oeuvres que j'ai cité plus haut, entre parenthèse.
C'est pour cela que j'ai aimé ce livre. La preuve, je l'ai lu trois fois. Et je pense le relire encore et encore.
BEAUCOUP PLUS DE FIEL QUE DE MIEL…
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 16 janvier 2017
Si nous posons le postulat de base que, bien sûr,l'auteur a raison au niveau de certains points : surconsommation, pollution, chasse, guerres, augmentation de la température, catastrophes naturelles, destruction de la nature etc…
Que dire de plus après? Et bien rien ! Rien du tout! Rien de valable, rien qui ait un sens! Le vide, le néant des mots! A part de la « philosophie de cendrier » de bas étage, il n’y a plus rien dans tout le livre!
Et ce n’est pas avec des phrases du style : « Supposons qu’il me faille choisir entre Hitler et sauver le dernier tigre… À qui porterai-je assistance ? L’humanité n’est pas sacrée. » que l'auteur va rehausser le débat. Car premièrement, le postulat ne risque vraiment pas de se poser et ensuite, M. PACCALET se rend-il compte, que cette démonstration est ridicule, complètement nulle et sans aucun sens? Il espère vraiment convaincre ses lecteurs avec des "réflexions" pareilles?...
Encore? En voici, en voilà, traiter M. Konrad LORENZ fondateur de l’éthologie (et accessoirement Prix Nobel de Physiologie et Médecine1973 et Prix Mondial Cino del Duca) d’oie? Des phrases comme : «Nous massacrons notre planète et ses habitants de la même façon que CUSTER traitait les Peaux-Rouges», sont-elles réalistes? Font-elles vraiment avancer le débat ? J’en doute!...
Et le pire, c’est le thème du «nazisme » sur lequel M. PACCALET revient, revient encore et ressasse sans cesse, pour tout et n’importe quoi, à toutes les sauces, dans des démonstrations toutes plus hallucinantes les unes que les autres!... L’homme ne serait-il en fin de compte qu’un «nazillon»? Que penser de phrases comme : «…nazis nous sommes. » « Je cherche l’humanité au fond de l’homme : je n’y vois que la moustache d’Hitler. » ou encore «Nos fantasme et notre mépris d’autrui lors de nos relation sexuelles sont-ils moins coupables que les délires nazis?». Pure bêtise ? Délires ? Élucubrations ? Méchanceté gratuite? Je comprends qu'au fond il ne s'agit ici que d'un pamphlet, mais, M. PACCALET lui, se rend-il compte une seconde du mal qu’il fait aux fils et filles des victimes des persécutions des nazis? Stop ! N’en jetons plus!
Je dois avouer ne pas bien comprendre pourquoi M. PACCALET voue la race humaine aux gémonies, puisque on le sait l’humanité s’en sort toujours, toujours… Mal parfois, à la dernière seconde de la dernière minutes parfois, mais toujours… La preuve : Le scénario catastrophe numéro douze : les trous dans la couche d’ozone. Pg. 170 je cite : « Bon an, mal an, la Terre perd 5% de son ozone stratosphérique. En 2020, la couche aura été amputée de 40% de sa substance ». Et bien non! C’est bien imaginé, mais c’est… Raté! Car, désolé pour vous, mais non seulement les dernières études scientifiques prouvent que les «trous» sont presque entièrement rebouchés, mais en plus, il semble même que l’ozone se reconstitue beaucoup plus vite que prévu! Preuve en est que l’être humain peut faire quelque chose et qu’il ne faut surtout pas cesser de croire en lui!...
En passant d’ailleurs M. PACCALET, si vous êtes si «écologiste» que vous le prétendez et que vous voulez vraiment protéger la nature, pourquoi ne pas avoir demandé que le bois utilisé dans la fabrication du papier de votre livre, provienne de forêts gérées durablement, et que l'impression de celui-ci se fasse sans alcool et que l'encre utilisée soit créé à partir d'éléments végétaux ne contenant aucune huile minérale? C’est bien de dénoncer la société de consommation, qui détruit la nature... C’est encore plus hypocrite d’y participer après l'avoir fait!... Même chose d’ailleurs quand on parle de démographie galopante et que l’on a quatre enfants… Désolé, mais moi cela me fait penser au célèbre adage «faites ce que je dis, pas ce que je fais», et de vouloir ensuite que l’on prenne son message au sérieux?.. D’ailleurs la théorie de la « démographie galopante» commence elle-même à montrer ses limites, même en Chine!
Je termine la lecture de ce livre de M. PACCALET atterré! J’en conclus que M. Yves PACCALET est profondément misanthrope, déteste tout et tout le monde (à commencer par lui-même d’ailleurs…), et surtout l’humanité, alors pourquoi perdre son temps en parler pendant des centaines de pages, puisque la seule chose qu’il attend c’est qu’elle «disparaisse»?...
Amusant
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 8 décembre 2009
« L’espèce humaine est affreuse, bête et méchante (…) L’homme est méchant parce que c’est un animal pensant ( … ) Cent pour cent des Homo sapiens sont méchants ( …) L’homme est le seul animal qui s’autodétruit. ». Rien qu’avec ces bouts de phrases, tout est dit . Ite missa est, comme on disait dans le temps ! Pour l’auteur, il n’y a aucun doute : nous allons tout droit à l’autodestruction, et très vite alors ( il est plus tard que tu ne penses ! ). « La nature tue, mais elle n’a aucune cruauté. Elle ne nous fera aucun cadeau. Elle ne nous accordera aucun délai. Nous ne sommes rien. Pour elle, nous ne sommes que des édifices provisoires de molécules recyclables. « . Aussi, imagine-t-il treize scénarios, treize bonne raisons de mourir : dégradation de l’atmosphère et du biotope, virus, épidémies, trous dans l’ozone, climats en folie, l’eau rarissime, … Mais sa prédilection va pour une déflagration thermonucléaire partielle ou globale. Mais peu importe : nous allons déguster à court ou moyen terme. Gloups !
Juste un petit bémol : à la lecture de ce bien triste tableau, nous serions amenés à baisser les bras afin d’ éviter le pire ( souci d’un certain respect écologique ), le « à quoi bon se casser la nénette, alors « . Re-gloups ! Ô secours ! Ne comptez pas sur Mère-Nature, elle s’en contrefiche !
L'anti-Hulot et YAB
Critique de NQuint (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 52 ans) - 7 novembre 2009
Personnellement, Nicolas Hulot ou Yann Arthus-Bertrand m'énervent profondément (surtout le second, je reconnais malgré tout une vive intelligence au premier ce qui, chez moi, excuse pas mal de torts). Venir prêcher le fait de se serrer la ceinture (même s'ils ont raison sur le fond) alors qu'ils sillonnent la planète à bord de jets émettant des kilotonnes de CO2 ou prennent des photos du haut d'hélicoptères cramant des décalitres de kérosène me donne des boutons.
Paccalet a été un militant écologiste, et même de la première heure. Seulement, il n'y croit plus. Finis le militantisme et l'entrisme à la Hulot, fini le grand spectacle à la Yann-Arthus Bertrand. Place à un pessimisme total dans lequel je m'identifie parfaitement pour les raisons suivantes :
- Paccalet pense qu'il est bien trop tard et quoi que nous tentions, nous sommes déjà lancés à fond et allons percuter le mur ... et ça va faire mal. Moi aussi
- Il postule que la fin de notre espèce (ou du moins de la civilisation telle qu'on la connaît) est proche (affaire d'années). Moi aussi
- Il souhaite pour sa descendance que ce soit le plus loin possible mais serait quand même curieux de vivre 'la grande chute'. Moi aussi.
- Il est profondément pessimiste sur la suite, pense que la démographie est un des principaux problèmes qui nous guettent mais a fait des enfants quand même (4) car c'est un homme avant tout. Moi aussi (1 pour le moment).
- Il est amoureux de l'homme au singulier mais totalement misanthrope en ce qui concerne l'Humanité ou du moins des humains par groupes suffisamment nombreux. Moi aussi
- Il pense que globalement tout cela est inévitable, que l'Humanité porte en elle les germes de sa propre destruction (il va même jusqu'à citer, oh bonheur, 'Le malaise dans la culture' de Freud). Moi aussi.
Bref, Yves (Je me permets le prénom étant donné notre proximité de vue) et moi, on ne se connaît pas mais on pense tout pareil.
A lire pour sortir des poncifs écologiquement bien pensants (toute référence à 'Home' ou autre film du même acabit est totalement assumée par l'auteur de ces lignes).
Chronique de la disparition de l'homme annoncée...
Critique de Christian Adam (, Inscrit le 30 novembre 2007, 51 ans) - 30 avril 2008
L'ambition de ce livre n'est rien de moins que de remettre l'homme à sa place, de lui dire ses quatre hideuses vérités et de « mettre à nu ce primate insignifiant et vaniteux qui se prend pour le prince de l'univers » (17). Il suffit de dresser un inventaire minimal pour se rendre à l'évidence : l'homme, ce prétendu "roi" de la création, « se prenant pour la plus noble espèce » (80), n'est en réalité que ce "fou" de destruction, ce parasite qui ne cesse de polluer la planète, de saccager les espaces verts, d'éviscérer la Terre de ses richesses naturelles, de déverser ses saletés et ses déchets dans les océans, et d'épuiser à la moelle telle une sangsue les dernières ressources subsistantes. La vérité de ce bipède sans plumes qu'est l'homme est qu'il est « un ravageur imprévoyant, un destructeur invétéré ; un saccageur qui n'a d'autre préoccupation que son intérêt immédiat ; une espèce violente envers les autres comme envers elle-même ; un danger pour tout ce qui respire » (17). Paccalet pulvérise en éclats l'image que l'on associe communément, mais à tort selon lui, à l'Homo sapiens : il serait, dit-on, l'espèce la plus sage, la plus généreuse et la plus raisonnable. En fait, de toutes les espèces vivantes, l'espèce humaine a beau se targuer d'être la plus intelligente, il reste qu'elle est « la seule qui ait beaucoup de matière grise mais qui agisse avec le discernement du concombre de mer ou de l'étourneau » (82). Oui, l'homme a réussi à devenir maître et possesseur de la nature grâce à sa science et à sa technique, oui, l'homme a su répondre à tous les défis qui ont mis sa capacité de survie à rude épreuve, mais tout se passe comme si les "progrès" et l'arrogance séculaire avaient tellement gonflé le cortex de ce « batracien bouffi d'orgueil (55) » qu'il s'imagine invincible, et ce, à la grande tranquillité d'esprit des optimistes béats de confiance devant ses prouesses technologiques, sa pugnacité et sa résilience. Il se peut bien par contre que cette bouffissure de l'orgueil ne finisse, à terme, par lui coûter sa peau. Là-dessus, le grand naturaliste ne se fait pas d'illusions : « L'humanité n'a aucun avenir. Elle fera encore quelques "progrès" scientifiques et techniques. Mais aucun en morale, en amour ou en désir de paix. Elle est convoquée au néant ; vouée à l'extinction [..] L'homme est un grand pingouin sans lendemain » (45). Pourquoi l'humanité est-elle convoquée au néant ? Eh bien, parce que la mesquinerie, l'intérêt personnel, et l'égoïsme humains étant aussi inflexibles que le sont les lois de l'attraction universelle, on se demande par quel miracle on pourra dévier de l'orbite du chacun pour soi la trajectoire qui nous conduira vers un souci plus écologique de l'humanité, enfin décentré des oeillères et des préoccupations ordinaires de tout un chacun. Quand les lois implacables de l'intérêt personnel sont violées "en apparence", par exemple dans l'hypothèse d'une ouverture altruiste au sort de l'humanité et de la planète, en réalité ce détournement des voies normales de la nature humaine n'en est pas un. Car comme nous l'a appris Nietzsche, à la suite de La Rochefoucauld, les comportements prétendument "désintéressés" et "vertueux" ne sont en fait que les différents masques revêtus par l'amour-propre, mû uniquement par l'instinct de conservation. C'est aussi ce que rappelle Paccalet : « L'Homo sapiens se compose de soixante mille milliards de cellules et de beaucoup de substance égoïste. Nous allions la rapacité à la cruauté, tout en nous prenant pour la plus noble espèce ; la seule qui ait une conscience et une âme... Je m'amuse en agitant l'idée que Dieu nous aurait conçus à son image [..] L'homme n'agit dans l'intérêt général que par hasard ou par exception » (80).
Pourquoi la vision de la condition humaine de Paccalet est-elle si pessimiste ? C'est qu'elle est simplement lucide et sans fard. Ainsi, même lorsque nous nous faisons gloire de poser des gestes "bons" et "purs", le ver de l'amour de soi s'infiltre, gâte et corrompt le coeur de nos élans en apparence altruistes, mais qui en fait « participent du même schéma organique que leurs symétriques égoïstes » (98). On prétend agir de façon "humaniste", mais on s'assure au préalable que les témoins de notre bienfaisance seront nombreux avant de le faire ostensiblement. L'homme est ainsi fait qu'il « ne se préoccupe de faire le bien que s'il peut aussi le faire savoir ; s'il est en mesure de prouver à la société combien il est dévoué et rempli d'abnégation [..] Je songe à mon prochain, non pas parce que je l'aime comme moi-même, mais parce que tout le monde me regarde et que je tirerai bénéfice de ce geste » (81). Ces réflexions visant à démystifier et à mettre à nu l'essence foncièrement égoïste d'Homo sapiens ne sont pas nouvelles bien sûr, mais elles s'inscrivent parmi d'autres dans le courant de l'essai pour démontrer que « rien n'échappe à la dictature de notre cerveau limbique » (100). Notre cerveau limbique est en fait la boîte de Pandore qui, lorsqu'elle est bien comprise de l'intérieur, permet à l'éthologie de mettre au jour la volonté de puissance et de domination qui anime l'humanité depuis ses débuts et d'expliquer les pulsions de base qui dictent son devenir, et que Paccalet résume par le territoire, la hiérarchie, et le sexe. Comment, dans cette optique, imaginer qu'advienne jamais le jour où ce « cancer de la Terre » (55) qu'est l'homme, ce « grand pingouin doublé d'un obsédé sexuel » (47), qui prolifère plus rapidement que la plus maligne des tumeurs (au rythme de trois bébés par seconde, nous disent les démographes !), qui fornique et accouche comme un débile (« La Terre n'est qu'une orgie » (56), dit Paccalet..), et qui cède bêtement à l'injonction aveugle de ses gonades sans avoir le discernement de s'aviser que la Terre est déjà trop surchargée pour être encombrée de milliards d'autres bambins (« ces nains vicieux, d'une cruauté innée », disait Houellebecq), lesquels deviendront à leur tour de futurs consommateurs, saccageurs et pollueurs ; comment donc, disions-nous, imaginer le jour où l'Homo sapiens obéira à l'improbable déclic cortical (et non limbique !) qui lui soufflera qu'il est peut-être temps qu'il mette un frein à sa pulsion "lapinesque" ? « L'Homo sapiens, écrit Paccalet, est un copulateur intempérant. Un inlassable producteur de bébés. Il aurait mieux fait de se nommer Homo proliferens. Il adore répliquer son ADN et transmettre ses gènes » (47). Inutile de s'appesantir sur tout ce que cette pulsion lapinesque comporte de profondément égoïste, rationalisée dans tous les sens et déguisée en vocables creux dont le plus risible est l'"amour" (quant à l'amour du prochain...). Décidément tout et tout le monde succombe à cet instinct tyrannique qui ordonne de se diviser, qu'il s'agisse des cellules ou de ce grand singe qu'est l'Homo sapiens. L'auteur lui-même reconnaît s'être laissé aller à cet appel de l'espèce : « J'ai moi-même expérimenté la force irrésistible de la pulsion reproductrice. J'ai déposé quatre enfants sur une Terre qui ne m'avait rien demandé » (49). Et Dieu dans tout ça ? Eh bien, n'en déplaise à son omniscience, mais Dieu aussi a été pris au piège semble-t-il, puisque la Nature, à l'évidence plus rusée que lui, ayant eu raison de lui, a dû sans doute lui glisser dans le creux de l'oreille divine ce mot fatidique de la Genèse ("Croissez et multipliez !", lit-on dans ce livre..), prescrivant aux générations à suivre la recette du désastre que sont les guerres futures, la famine, les inégalités entre les hommes, la Folie humaine quoi... Le comble, c'est qu'il se trouve encore des optimistes atteints de cécité mentale pour penser que le problème préoccupant de la surpopulation est dénué de fondement. A les en croire, « grâce à son intelligence, à ses techniques et à ses sciences, il pourra (certes, avec l'aide de Dieu !) continuer de pulluler sans entraves...» (60). Comme quoi l'optimisme béat, souvent d'origine religieuse, est aussi inaliénable que l'incoercible besoin animal de se reproduire auquel il donne sa bénédiction...
Il faut comprendre que si Paccalet, comme tous les grands pessimistes, joue les Cassandre catastrophistes, c'est parce que, ironiquement, il a longtemps aimé et continue d'aimer l'humanité : « Je ne prédis aucun avenir radieux à l'humanité, mais je ne puis m'empêcher de lutter pour sa survie » (138). En même temps, il ne peut s'empêcher de constater que l'espèce humaine, dotée d'une « incommensurable stupidité » (130), n'apprend jamais de ses erreurs, et que l'éternel retour du même, au principe des passions humaines, lui fera commettre encore et toujours les mêmes bêtises. Même conscients de toutes les catastrophes imminentes qui risquent de s'abattre bientôt sur leurs têtes, les hommes continueront à poursuivre le même train-train et à se distraire des mêmes occupations aussi sûrement que la loi de l'inertie continuera à gouverner les objets physiques. En fait, il faut être assez lucide pour se douter qu'à l'orée du temps de crise et d'instabilité qui s'annonce d'ores et déjà, loin que nous devenions plus altruistes et sages, c'est au contraire les réflexes "limbiques" de peur, la crispation, la panique et le repli individualiste sur les acquis égoïstes de chacun qui auront de plus en plus tendance à prévaloir. Voici ce qu'en dit Paccalet à ce propos : « Que feront les [hommes], une fois conscients du risque ? Je prends le pari qu'ils chercheront, là comme ailleurs, l'accroissement de leur territoire et de leur puissance. Ils ne seront jamais sages, même si les pires ennuis se profilent » (173). Imaginer, après ça, qu'un Dieu un tant soit peu épris de perfection ait pu créer ce risible ectoplasme interstellaire qu'est l'homme, voué à une extinction prochaine, est une douce rigolade : « Si Dieu existe, il se moque de nous derrière son nuage ; [..] Mais si Dieu nous a créés, quel flop ! Quel raté historique et même préhistorique ! ... L'humanité est une marchandise défectueuse [..] Je suis désolé de noter que, si nous sommes le plus parfait résultat de l'intelligence divine, le QI du Créateur avoisine celui du pithécanthrope ! » (96-97).
Nous savons que l'écart entre pauvres et riches ne cesse de croître scandaleusement, que la mondialisation ne profite qu'aux plus nantis, que dans le même temps les conflits et les guerres s'exacerbent, que l'hyperconsommation et le gaspillage achèvent de violer, défigurer, meurtrir ce qui reste d'innocence et de beauté sur Terre, que les saccages sont en train de transformer la biodiversité en bio-uniformité, et nous avons le culot de parler de "progrès" et de "droits de l'homme" ? Voici quelques phrases bien frappées avec lesquelles notre auteur règle le compte et cloue le bec à l'engeance des idéalistes, des optimistes et des triomphalistes de tout acabit qui osent encore "croire en l'homme" : loin d'être un loup pour l'homme, l'homme, à vrai dire, « est bien pire : un homme pour l'homme » (68) ; l'Homo sapiens, « ce grand singe nomade, intelligent mais sans cervelle, détruit davantage que n'importe quelle espèce depuis le Déluge » (161) ; « L'homme est méchant parce que c'est un animal pensant » (70) ; « l'espèce humaine est affreuse, bête et méchante. Nous avons tous en nous quelque chose de nazi » (71) ; « L'homme est une espèce jetable, à l'image de la civilisation qu'il a inventée » (46) ; « Nous nous comportons comme des goinfres. Nous sommes les seuls vrais parasites de la planète » (122) ; « Je ne parviens pas à instiller le moindre optimisme dans mon propos. La situation n'est pas triste : elle est désespérée. Nous nous effacerons de la surface de la Terre » (111)... Des passages semblables dépeignant ce grand et glorieux chef-d'oeuvre de la Création qu'est l'homme pourraient être multipliés dans L'humanité disparaîtra, bon débarras ! Mais à quoi bon, du moment que, comme le disait Paul Valéry, « nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles » ?
D'aucuns penseront que Paccalet est défaitiste, nihiliste, misanthrope, ou que son négativisme trop cru ne débouche sur aucune voie de solution concrète qui invite à sortir de la crise dans laquelle s'enlise actuellement l'humanité. Qu'ils se détrompent pourtant, car la suite de L'humanité disparaîtra, bon débarras ! a été donnée dans Sortie de secours (2007), dans lequel notre écologiste inquiet se donne la peine, malgré son scepticisme, de formuler quelques propositions salutaires et revigorantes telles que la "philosophie du peu" et la "décroissance enchantée". Mais y compris lorsqu'il est pessimiste comme dans l'essai qui nous intéresse, Paccalet ne fait qu'user de sa lucidité et préfère ne pas enduire ses mots de vernis sous prétexte qu'il ne faut pas être "catastrophiste". Rappelons que le catastrophisme n'est gratuit que lorsqu'il n'est pas tendu par des faits concrets et par des événements qui attestent sa légitimité. Or il se trouve qu'à l'heure présente l'entière communauté scientifique converge de façon quasi-unanime pour admettre la réalité des menaces qui pointent à l'horizon. Ce n'est donc pas être catastrophiste que de secouer l'humanité de sa léthargie instantanéiste comme tente de le faire Paccalet dans son pamphlet. Il est vrai qu'il a tendance à grossir le trait dans le sens négatif, mais c'est justement pour nous fouetter les esprits engourdis par le consumérisme maladif et obscène, et pour nous sortir de notre torpeur insouciante et de notre odieuse indifférence aux autres. D'autres diront encore que Paccalet passe sous silence le fait que l'homme est coriace et qu'il n'est jamais aussi malin que dans les situations désespérées et critiques où il est sur le point de faire naufrage. A cela on peut répondre qu'il faut savoir de quoi il en retourne d'écrire une charge pareille contre l'humanité en se posant la question suivante : préfère-t-on écouter des paroles sainement alarmistes qui appellent à l'urgence d'agir et à la mobilisation générale des "frères humains", préfère-t-on méditer une réflexion philosophique mûre par quelqu'un qui a parcouru le globe entier, qui a vu de ses propres yeux ce qu'il dénonce, et qui a le mérite d'électrocuter nos naïves illusions, ou bien préfère-t-on le confort crétin et bêta des progressistes pétris de suffisance, prônant hypocritement leur "développement durable" (cet oxymore qui vise à maintenir l'ordre établi, selon Paccalet..) plutôt que de faire valoir une décroissance écologiquement viable ? Ou bien préfère-t-on encore le discours pernicieux du capitalisme débridé, ce discours régnant qui vante les vertus de la "croissance" et de la "productivité", entonné par « la secte mondiale des goinfres goulus » (selon la juste expression d'Hervé Kempf) ? A trop faire la sourde oreille au désastre imminent qui frappera tôt ou tard à leur porte et à trop enrober leur foi angéliste en l'homme de catéchisme technoscientiste, les "goinfres goulus" finiront assurément par sombrer, comme le cossu Titanic, dans l'abîme... En tout cas, Yves Paccalet aura fait dans ce livre et surtout dans Sortie de secours son propre wishful thinking, il aura nourri le voeu pieux que les êtres humains se prennent enfin en main et travaillent à changer leur avenir, et il nous aura avertis des malheurs qui nous guettent si on persiste à vivre dans un déni sottement abruti de la réalité lamentable de la planète, un déni humain, trop humain... Que le diable nous emporte après cela d'avoir minimisé les avertissements de Gaïa et de ne pas avoir écouté la voix de la sage raison. De son côté, Cioran devait fort probablement soupirer en écologiste sur le destin de notre espèce malade de progrès et de volonté de puissance lorsqu'il affirmait dans Écartèlement qu' « il faut être maboul pour se lamenter sur la disparition de l'homme, au lieu d'entonner un : "Bon débarras!" »...
Ego lector ( Christian adam )
Quel optimisme !
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 25 novembre 2007
Bien entendu, ce livre n'est pas à lire au premier degré mais il a au moins l'avantage de nous permettre d'éveiller nos consciences et de réfléchir un peu plus à ce que nous aimerions faire pour préserver notre planète Terre.
Brûlot catastrophiste
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 10 mars 2007
Par son égoïsme, sa soif de domination, son désir de consommation effrénée, l’humanité pollue à tour de bras, saccage la terre, pille les ressources naturelles, prolifère et se prive de tout avenir. Sur le diagnostic, il est difficile de ne pas être d’accord : pollutions, tsunamis, bouleversements climatiques, prolifération nucléaire, pandémies diverses, surpopulation ne peuvent être niés.
Cependant, on reste dubitatif et partagé sur les projections catastrophistes développées par Paccalet qui joue les Cassandres en se basant sur la pire hypothèse et en la projetant dans l’avenir en se contentant de prolonger la courbe. Ainsi son analyse de la surpopulation nous amènerait dans environ un siècle à nous retrouver à 1 habitant au mètre carré, déserts compris. Il oublie de prendre en compte l’hiver démographique des peuples occidentaux, les ravages du sida et autres virus en Afrique noire, l’impact des conflits à venir et les pollutions massives qui risquent de transformer cette fameuse « explosion démographique » en dépeuplement vitesse grand V !
De même pour le réchauffement climatique qu’il impute uniquement à l’activité humaine alors que de nombreux savants, dont Claude Allègre n’en sont pas convaincus et pensent que celle-ci y participe mais pour une part beaucoup moins importante que les phénomènes naturels eux-mêmes. Et, pour terminer, Monsieur Paccalet nous propose 13 scénarios catastrophes pour la fin du monde.
1-La météorite tueuse
2-Le nuage interstellaire amenant un hiver perpétuel
3-Les volcans en furie
4-Le destin de l’île de Pâques (la déforestation généralisée)
5-Les armes de destruction massive
6-Gaïa défigurée (la révolte de la terre-mère)
7-Le destin de la mer d’Aral (assèchement de toutes les réserves d’eau)
8-Le sida du dauphin
9-L’effondrement de la bio-diversité
10-L’explosion de nouvelles épidémies
11-Les moissons d’OGM
12-Les trous dans la couche d’ozone
13-Les climats en folie
Tout y est, le catalogue semble complet aussi contradictoire que terrifiant… Paccalet, dans sa ferveur écologique, n’oublie qu’une chose : toutes ces projections ne sont valables qu’avec un progrès linéaire. Une simple réduction des ressources en énergie fossile suffira à tout remettre en question… Alors tout ce qui est excessif est insignifiant… Il faut simplement prendre ce livre pour ce qu’il est : un brûlot plein d’humour noir destiné à éveiller les consciences, un coup de gueule sympathique mais désespéré. A ne pas lire sans un moral d’acier !
Forums: L'humanité disparaîtra, bon débarras !
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Ouvrons le débat ! | 4 | Frunny | 20 février 2021 @ 09:30 |
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