L'immeuble Yacoubian de Alaa El Aswany
( ʿ māraẗ yaʿqūbiyān)
Catégorie(s) : Littérature => Arabe , Littérature => Moyen Orient
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Les Cairotes sur le toit
L' immeuble Yakoubian, représentation de l'ordre social à différentes époques de l'histoire récente de l'Egypte , abrite les amours du vieux Zaki bey Dessouki, aristocrate, architecte d'éducation et de culture françaises, sous la protection d'Abou Kharwa, son serviteur au dévouement intéressé.
L'histoire de l'édification et de l'occupation de cet immeuble recoupe celle de l'Egypte depuis Nasser jusqu'au "Grand Homme" qui préside actuellement aux destinées du pays. Construit pour l'ancienne classe de nababs, occupé par les nouveaux riches et profiteurs du régime, il est déserté par ceux-ci lors de la libéralisation de l'économie entamée sous Sadate et est maintenant occupé par des bureaux et un magasin de meubles.
L’ ancien système beycal était fondé sur l'autorité, la hiérarchie stricte, des valeurs partagées et acceptées par tous, la religion cimentant tout cela. Ce qui est resté de ce système a survécu à Nasser, tout comme la nomenklatura dans l'ex URSS, et a la mainmise absolue sur les circuits économiques. La corruption et la confiscation au profit d'une classe de la part la plus importante de la manne économique rejette la plus grande partie de la population dans la misère.
De cet immeuble donc, la terrasse est le haut lieu de la vie d'un petit peuple cairote qui, des domestiques, premiers occupants, aux paysans et leurs familles récemment arrivés, habite ce lieu improbable comme d'autres squattent le grand cimetière.
Les personnages du roman y vivent pour certains, s'y croisent pour d'autres et l’immeuble agit sur eux comme un port ou l'on est appelé à passer de temps à autres.
Aswany excelle dans la création de personnages universels, presque des archétypes, et notre surprise est de découvrir que ces Egyptiens pourraient être nous. Finalement oui des archétypes, tant la comédie humaine se joue là dans le même registre, avec les mêmes caractères que par ici. Il y a des salauds, des riches des pauvres (surtout des pauvres) des gens abjects innocemment, et d'autres qui sont perdus, déboussolés. Des bons et des méchants, car c’était le dessein d’Allah qu’il en fût ainsi. Tout ce petit monde est truculent avec bonheur, méchant sans fureur et humain, humain, humain.
Les femmes y sont subtiles, suaves et mènent souvent par le bout (du nez ?) des hommes qui ne demandent que ça.
Le pont établi entre la culture française et la culture arabe - les lettrés égyptiens sont férus de la nôtre - doit nous aider à comprendre ce peuple Egyptien et au delà tout, allez pourquoi pas, le monde arabo-musulman.
La rapidité des bouleversements qui ont travaillé cette société restée traditionnelle même à l'ère coloniale permet peut-être d'en expliquer le malaise, et c’est là le fonds et le décor où évoluent ces êtres truculents, attachants pour lesquels l’auteur a, on le sent, une réelle tendresse.
Le jeune Taha, qui a fait, malgré sa position de fils du gardien de l'immeuble, des études et échoue à l'examen d'entrée à l'école de police uniquement parcequ'il est fils de gardien d'immeuble, sera attiré par les sirènes de l'islamisme et tenté par le terrorisme. Ainsi vont les évènements, qu’une injustice précipite vers le malheur.
L' officier de police qui le torture l'appellera "mon fils".
C’est une des nombreuse péripéties qu’il vous reste à découvrir d’urgence.
Inch Allah.
Les éditions
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L'immeuble Yacoubian [Texte imprimé], roman Alaa El Aswany traduit de l'arabe (Égypte) par Gilles Gauthier
de El Aswany, Alaa Gauthier, Gilles (Traducteur)
Actes Sud / Bleu (Arles)
ISBN : 9782742758852 ; 2,98 € ; 09/01/2006 ; 327 p. ; Broché -
L'immeuble Yacoubian [Texte imprimé], roman Alaa El Aswany traduit de l'arabe (Égypte) par Gilles Gauthier
de El Aswany, Alaa Gauthier, Gilles (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742769346 ; 8,70 € ; 28/09/2007 ; 324 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (20)
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Le Caire, un immeuble, des personnages hauts en couleur
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 1 août 2021
Galerie de portraits dans une cage d'escalier
Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 26 janvier 2015
Alaa El Aswany met en scène diverses intrigues, mais la simple description des personnages, leur vie, leurs préoccupations quotidiennes aurait suffit à garder intact mon intérêt. Je n'en révèle pas plus pour ne pas vendre la peau de l'ours, mais au fil des pages on est entrainé dans un tourbillon dont la fin promet d'être rude.
Je recommande chaudement la lecture de ce roman très intéressant, fin et nuancé, qui permet de mettre le doigt sur certains aspects de notre monde actuel.
Eclairant
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 11 décembre 2011
La description des habitants du fameux "Immeuble Yacoubian" trace une série de portraits qui portent des sens très clairs. Particulièrement remarquable est la restitution de la construction d'un jeune activiste islamiste fervent et "djihadiste".
Par contre l'auteur n'est pas un romancier et ses personnages sont plutôt des archétypes sociaux bien dessinés que des individus en chair et en os. La comparaison avec Neguib Mahfouz - qui a traité quasiment du même sujet 30 ans auparavant - est significative à la fois de la richesse et de la pauvreté de cet auteur.
Une porte de sortie vers la lumière ?
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 28 juin 2010
On comprend vite que l'Egypte est prisonnière d'un système gangréné par la corruption , le fanatisme religieux , les conflits de générations ; la nostalgie d'une " Egypte européenne " et.... mille autres maux subtilement décrits par l'auteur .
J'ai adoré les personnages ; tous représentatifs d'une facette de ce pays écartelé , qui se cherche .
A mes yeux - et avant même l'état corrompu - l'enrayement du fanatisme religieux islamique semble être le grand défi à relever .
Cette succession de tableaux " noirs " est éclairée par quelques touches de lumière ( en particulier les 2 dernières pages ) qui laissent augurer un avenir meilleur .
Vous l'avez compris ; j'ai A-DO-Ré ce roman , bien écrit , intelligent et sans concession sur un pays écartelé.
A lire pour mieux comprendre ce qui se passe dans nombre de pays d'Afrique du nord ( et d'ailleurs )
« La malédiction de l’Egypte, c’est la dictature »
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 18 juin 2010
Ainsi à travers de courtes histoires qui font intervenir alternativement les différents protagonistes de ce roman, l’auteur nous montre comment fonctionne la société égyptienne avec toutes les corruptions possibles, les trafics d’influence, le népotisme, et toutes les combines imaginables sous l’œil intéressé du pouvoir central qui prend sa part au passage et garantit le sort de tous les affairistes véreux qui jouent honnêtement le jeux en versant une partie de leurs revenus douteux aux dirigeants corrompus.
«Bien sûr, il y a des peuples qui se révoltent mais, de tout temps, l’Egyptien a baissé la tête pour manger son morceau de pain… Le peuple égyptien est le plus facile à gouverner de tous les peuples de la terre. Dès que tu prends le pouvoir, ils se soumettent à toi. » Mais une certaine partie de la population, celle qui se sent la plus humiliée, se réfugie dans les rangs des religieux dont le discours et les actes deviennent de plus en plus violents pour séduire cette jeunesse sans espoir qui ne rêve que d’abattre le pouvoir en place.
Et, dans cette société tiraillée entre un pouvoir totalitaire acoquiné avec les maffieux et des religieux fanatisés, manipulés par des émirs aux ambitions illimitées, les femmes essaient de survivre en supportant le harcèlement sexuel au quotidien, les violences conjugales, les mariages de convenance et la répudiation à la première occasion. « On épouse une femme pour sa beauté, pour sa fortune et pour sa religion. Mais c’est la religion qui l’emporte », jamais par amour.
Le tableau peint par El Aswany est bien pessimiste et on comprend aisément qu’il a dû subir quelques pressions après la publication de ce roman. L’Egypte qu’il nous présente, à la croisée entre les reliques dépravées d’une Egypte au passé fastueux et l’Egypte violente et obscurantiste des combattants de l’islam, ne laisse que peu d’espoir à la jeunesse et confine ceux qui n’ont pas droit au gâteau de la corruption dans une vaine nostalgie d’un temps où le pouvoir n’appartenait pas à l’armée et où il n’était pas compromis avec les trafiquants et les affairistes douteux. « Abdel Nasser a enseigné aux Egyptiens la lâcheté, l’opportunisme, l’hypocrisie… » On sent bien que l’auteur a lui aussi la nostalgie de cette Egypte moins corrompue, plus libérale, plus tolérante où cohabitaient les religions et les nationalités, où l’amour, même homosexuel, était encore possible. Une société qui n’était pas fondée sur l’exclusion et la ségrégation : le pouvoir rejetant ceux qui ne sont pas de sa caste, la religion combattant ceux qui ne croient pas ou croient autrement, la population qui marginalise ceux qui sont différents et les habitants de la terrasse qui veulent protéger leur petit territoire sans réelles raisons, seulement parce qu’il faut bien avoir un pouvoir envers les autres.
Zola au Caire
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 23 août 2009
Bref, un cocktail fort avec des personnages inoubliables, même si ils tiennent parfois un peu du stéréotype. Une mention spéciale pour Zaki, noceur sur le retour, qui offre le salut et la rédemption à la jeune Boussaïna qui était devenu sa maîtresse, alors que Azzam, autre vieillard libidineux, fait le malheur de sa deuxième épouse tout en jouant le responsable politique bigot. La vertu n’est pas là où il paraît…
A noter que c’est moi qui formule ici le jugement : Alaa el Aswany, à travers un style léger et factuel, s’efforce de rester neutre et de ne pas juger ses personnages qui paraissent les produits d’une société et d’un régime sclérosé pour lesquels il a par contre la dent très dure.
Un livre émouvant et instructif, à lire absolument !
Le Caire présent et passé
Critique de Printemps (, Inscrite le 30 avril 2005, 66 ans) - 26 juillet 2009
Pas très convaincant
Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 21 juillet 2009
Je ne dois pas avoir lu le même livre qu'eux dans ce cas. Car si en effet on est dans la même veine, celle de la peinture sociale de l'Egypte, on est loin du compte en ce qui concerne les qualités littéraires.
L'immeuble Yacoubian nous raconte donc la vie de quelques habitants d'un immeuble cairote. L'auteur en profite pour dresser un portrait de l'Egypte contemporaine confronté à de forte disparités sociales et à la montée de l'islamisme.
Le tout sonne plutôt juste mais je n'ai pas trouvé le livre très intéressant même si il se lit plutôt agréablement, certains personnages sont même très attachants. Mais l'ensemble est beaucoup trop scolaire et convenu, que ce soit le style vraiment plat ou la mise en avant de certains mécanismes sociaux.
La subtilité, l'allusion ne sont pas le fort de l'auteur et on a droit à des passages descriptifs et explicatifs qui semblent posés là car l'auteur n'a pas su les intégrer dans son texte.
Un livre très moyen qui me semble bien au dessus des critiques qu'il a reçu dans la presse et des comparaisons qui ont été faites
Une compilation !
Critique de Ulrich (avignon, Inscrit le 29 septembre 2004, 50 ans) - 6 juillet 2009
Passages trop religieux
Critique de Maylany (, Inscrite le 11 novembre 2007, 44 ans) - 20 mai 2009
Puis sont arrivés, de façon de plus en plus récurrente, les nombreux et longs passages à très fortes connotations religieuses qui gâchaient complètement ma lecture ; certes il faut retranscrire les pensées et paroles des personnes, fortement croyants en l'occurrence ici, de la façon la plus juste possible mais certains extraits ressemblaient parfois à de l'enrôlement. De plus, ces récits étaient incompréhensibles à notre culture européano-chrétienne et étaient donc constamment parsemés de notes et explications de l'auteur. Par énervement, je pense que ces déconvenues ont même gâché le plaisir que j'arrivais encore à retirer des autres passages, non-religieux, et m'ont amenée à stopper ma lecture à la page 188.
Un immeuble monumental
Critique de Spiderman (, Inscrit le 14 juin 2008, 62 ans) - 16 juin 2008
Alaa el Aswany prend sa relève avec un talent égal et nous raconte la vie d'un immeuble du centre du Caire à la fin du XXe siècle. Avec tendresse mais sans concession, il nous fait partager la vie quotidienne, les aspirations et les drames des habitants des "parties nobles" de l'édifice et de ceux, moins fortunés, qui "squattent" sa terrasse. Il réussit à faire comprendre et même apprécier des personnalités aussi dures que celle de Taha, islamiste militant, d'Abd Rabo assassin de son amant Hatem ou de Boussaïna, qui cherche à survivre dans un enfer machiste.
Les notes du traducteur, Gilles Gauthier, apportent de très pertinents éclairages sur le contexte culturel, politique, économique et religieux d'une oeuvre indispensable à qui souhaite saisir la réalité égyptienne contemporaine.
Reste une énigme : pourquoi ce livre si dur avec le pouvoir a-t-il pu être publié (à l'origine par l'Université Américaine du Caire) ? Concession à la liberté d'expression qui rassurerait sur ledit régime ou, tout simplement, énorme gaffe ... à moins qu'il ne s'agisse d'un coup fourré d'un camp contre l'autre ??
Les nouvelles plaies d’Egypte
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 12 mai 2008
En réalité, El Aswany nous parle tout à la fois de ce qui fait le charme de son pays et de ses concitoyens mais aussi des plaies qui rongent l’Egypte contemporaine : la dictature, la corruption, l’intégrisme, le mépris des femmes, le refus de la différence, la misère, l’extravagant écart de niveau de vie entre riches et pauvres, les injustices de tous ordres. Mais tout ceci, qui n’est pas exclusivement propre à ce pays, est raconté avec beaucoup de tendresse, d’humour (la rencontre entre El Azzam et « le Grand Homme », c'est-à-dire le président égyptien, est d’une drôlerie infinie) et la dureté du jugement s’estompe sous la façon de le dire (Etait-ce pour éviter la censure ?)
Certes j’ai trouvé le style sans brio, des personnages qui sont souvent des stéréotypes, certaines facilités d’écriture, quelques clichés, des métaphores un peu vulgaires mais tout ceci ne m’a pas empêché d’aimer ce livre, parfois un peu maladroit, en ce qu’il a de chaleureux. El Aswany est un remarquable conteur qui sait conduire son lecteur et qui parle très joliment des femmes, indépendamment de ce qu’elles peuvent subir.
Un très bon moment de lecture.
Un regret : avec le vieux Zaki va mourir ce qui restait d’influence culturelle francophone en Egypte où aujourd’hui, là aussi, la culture anglo-saxonne étouffe la notre. Quel gâchis ! Ce qui n’est peut-être pas une nouvelle plaie pour l’Egypte l’est certainement pour nous.
Humanité, tendresse et corruption à tous les étages.
Critique de Ciceron (Toulouse, Inscrit le 21 août 2007, 76 ans) - 11 avril 2008
Dictature, investitures achetées, brutalité policière, fraude électorale, droit de cuissage généralisé dans les entreprises, corruption, avocats marrons, apparatchicks véreux, prostitution économique, hopitaux sales, spoliation, racket et prévarication.
En douceur et avec tendresse, mais avec sévèrité, Aswany dépeint une société égyptienne néo-féodale. L’immeuble métaphore est une vraie trouvaille et le récit fluide est mené avec talent, attachant le lecteur à tous les personnages.
Il n’oublie pas la révolution de 1952, ni la responsabilité du père de la nation Gamal Abdel Nasser, dans la dérive du pays vers le piège du sous-développement.
Magnanime, il fait triompher l’amour à la fin.
Prometteur
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 25 mars 2008
Le style est accrocheur la plupart du temps, mais j’ai trouvé les discours religieux lourds et non nécessaires, en tout cas pas à ce point. Pour terminer avec le négatif, je trouve terriblement agaçant cette manie de certains écrivains actuels de ne pas proposer de fin à leur roman. Le livre se termine par un chapitre qui aurait pu être suivi d’autres, comme les précédents l’ont été. Pourquoi terminer là ? Pourquoi pas deux chapitres en plus, ou deux en moins ? Ouh, que ce manque de structure m’énerve !
Mais je m’en voudrais de laisser une impression en demi-teinte. A part ce « manque de fin », j’ai passé un agréable moment en compagnie des personnages qu’El Aswany nous donne à aimer, ou à désapprouver.
Egypte
Critique de Melinette (, Inscrite le 21 mars 2008, 42 ans) - 21 mars 2008
C'est la première fois que je lisais de la littérature égyptienne, et j'ai apprécié. Ce livre témoigne de la société égyptienne et de la très dure réalité de ce pays. Les gens sont pauvres, corrompus, souvent battus, et l'Islam se développe. Il y a eu la guerre du Golfe, les Américains...
On ressent une certaine souffrance en lisant ce livre, et on est également touché par tous ces différents personnages qui essaient simplement de vivre le mieux possible, en fonction de leurs croyances, qu'ils soient musulmans, chrétiens ou athées. Bref, j'ai bien aimé; le portait de ces hommes et de ces femmes est difficile, mais cela nous montre à la fois les rêves, les réussites, ainsi que les échecs et les drames...
A la grâçe de Dieu.
Critique de Nana31 (toulouse, Inscrite le 29 janvier 2006, 55 ans) - 25 février 2008
La religion tient une grande place dans le coeur de chacun mais de manière différente.
C'est un vrai plaisir de lecture et un roman très intéressant.
au coeur de l'Egypte contemporaine
Critique de Richard (, Inscrit le 30 janvier 2004, 78 ans) - 22 janvier 2008
De nos jours, Yacoubian n’est plus, l’Egypte de Nasser a limé les fastes d’antan, l’immeuble qui n’a plus que sa réputation n’est habité que par d'anciens riches et par des commerçants essayant de le devenir.
Au travers de l’histoire des habitants de cet immeuble : le vieil aristocrate Zaki fou d’amour pour une jeune Cairote, Hatem le journaliste homosexuel qui cherche par tous les moyens à conserver l’amour d’Abdou, Azzam le commerçant magouilleur en quête, à tout prix, d’honneur et d’argent, Taha auquel le pouvoir en place a ôté avenir et dignité et qui se réfugie dans l’islamisme le plus radical, Alaa El Aswany dresse un constat à la fois cruel, lucide et tendre pour les personnages qu’il décrit, des mœurs égyptiennes actuelles.
Un roman essentiel pour comprendre l'Egypte contemporaine et l'évolution d'une partie de la population du moyen orient.
Chronique égyptienne
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 23 novembre 2007
Au final c'est un livre amusant à lire, l'auteur dirige bien son petit microscome composé de bons, de méchant, de travailleurs, de paresseux, bref un panel représentatif et attachant. A travers leur destinée on a une idée de ce que doit être la vie en Egypte. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça n'a pas l'air facile, d'ailleurs la plupart des gens n'ont qu'une envie c'est de fuir. Corruption généralisée, dictature camouflée sous les apparences d'une démocratie, émergence de l'islamisme malgré une répression plus que brutale. Et la pauvreté, les injustices, la tentation de l'intégrisme. Beaucoup de références à la religion aussi, et puis une célébration qui semble culturelle de la beauté féminine même si cela va souvent de pair avec un mépris des femmes.
J'ai trouvé ce livre très intéressant pour découvrir ce pays qui m'est largement inconnu.
un grand bonheur
Critique de Happy (, Inscrite le 22 novembre 2007, 52 ans) - 23 novembre 2007
les personnages y sont croqués avec tendresse et justesse, et on est facilement ému par leurs aventures.
Il trace le destin de ses personnages dans leurs misère et leur grandeur, avec beaucoup de pudeur.
le vrai talent de l'auteur réside cependant dans sa manière inscisive et objective de relater le conteste social et religieux.
Ses notes de bas de pages sont à cet égard instructives et sobres ( pas comme celles de Paul Auster dans La nuit de l'oracle, où il pollue carrément son récit).
A lire absolument pour comprendre la mentalité maghrébine
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 3 juin 2007
Chaque personnage appartient à un monde particulier et nous fait entrer dans la vie de tous les jours au sein de ce Maghreb si proche mais tellement méconnu. Avec le jeune Taha, on entre dans la vie d’un étudiant qui, d’abord respectueux de la hiérarchie, devient un révolté face à l’injustice dont il est victime et se laisse séduire par les sirènes de l’islamisme intolérant et manipulateur. Hatem, journaliste émérite, se tient perpétuellement sur ses gardes et ne peut mener une vie normale à cause de son homosexualité combattue par un Islam de plus en plus présent et rigoriste. L’aristocrate Zaki vit à l’européenne et se démène dans la nostalgie d’un passé révolu. Azzam se faufile dans les arcanes d’un monde d’affaires aux principes plus que louches et totalement corrompu. Toute la société égyptienne se retrouve dans ce livre et éclaire le lecteur sur le comportement de chaque classe. Toutefois, les caractères apparaissent comme unilatéraux et sans nuances ; ce qui peut friser parfois le simplisme.
Le découpage en courtes séquences permet au lecteur de passer d’un personnage à l’autre et de suivre leur cheminement. Cela permet de se replonger chronologiquement à chaque fois dans la vie de chacun d’eux.
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Un roman qui se passe en Egypte ! | 5 | Aria | 25 mars 2008 @ 20:52 |