Pour adhérer à l'idée que ce roman pour les plus jeunes soit en réalité une fiction inspirée du monde politique américain de l'époque (en tout cas de son premier épisode qu'est "Le magicien d'Oz"), il faudrait vraiment pousser loin la connaissance historique contextuelle.

En ce qui me concerne, j'ai redécouvert ce "conte" en réécoute du livre audio dans sa version originale et pris beaucoup de plaisir à m'imaginer l'univers inventé par Franck L. Baum. On ne peut qu'être influencé par les images du film de 1939, symbole de l'arrivée du Technicolor sur les écrans au même titre qu'"Autant en emporte le vent".

L'histoire est un peu redondante, et ce, volontairement on suppose, puisque chaque réflexion, aventure ou situation trouvera son écho en chacun des personnages. Cela pourrait sembler ennuyeux à la longue mais comme il s'agit d'insister sur les spécificités de chacun et que ce livre est destiné aux plus jeunes, c'est sans doute une bonne chose.

Morale de l'histoire : on cherche souvent ailleurs les forces qui sont déjà en nous. Une belle façon de le montrer.

Style simple, univers fabuleux, de quoi ravir, encore et encore, les plus jeunes. On l'espère, en tout cas, à une époque où les enfants sont souvent soumis à des histoires et images qui ne sont pas de leur âge (consommation oblige...).

« Le cyclone avait déposé la maison - avec une grande douceur pour un cyclone - au milieu d'un pays d'une beauté prodigieuse. Il y avait partout de riants tapis de verdure, avec des arbres majestueux chargés de fruits somptueux et succulents. De tous côtés s'étendaient des massifs de fleurs splendides et, dans les arbres et les buissons, des oiseaux aux plumages rares et brillants voletaient en chantant. Non loin de là coulait un petit ruisseau qui sautillait et scintillait entre ses rives vertes en murmurant d'une voix bien agréable pour une petite fille qui avait vécu si longtemps au milieu de plaines grises et sèches. »

La petite Dorothée et son chien Toto sont emportés par un cyclone dans un pays merveilleux. Pour retourner chez elle, il devra faire face à plusieurs obstacles qui se mettront devant son chemin jusqu’à la Cité d'Émeraude où vit le magicien le plus puissant du royaume, le magicien d’Oz. Heureusement, elle pourra compter sur le soutien de ses nouveaux amis, qu’elle se fera en route.

Au deuxième ou troisième degré, c’est une métaphore socio-politico-économique américaine de l’époque (fin 19e siècle, la dépression), mais peut très bien être savouré comme une fable !

Le magicien d’Oz est le premier livre d’une (longue) série, je ne sais pas si je vais toute la lire (elle comporte une vingtaine de tomes!), mais je garde une porte ouverte pour lire la suite, bien que je ne suis pas certaine que j’embarquerais autant dans une histoire sans Dorothée.

C’est un bon roman, cependant je ne peux m’empêcher de le comparer au film musical (1939) de Victor Fleming avec Judy Garland. Le décor, les couleurs, des effets spéciaux spectaculaires à l’époque, la musique, Judy, ses souliers de rubis... le film est trop bon, trop mémorable. Aussi, je préfère la tournure finale du film. Enfin, si l’adaptation de Fleming garde ma cote d’amour, le livre a aussi ses bons moments. C’est assez différent, le livre a plus de rebondissements et certains événements pas abordés dans le film (comme le pays de Porcelaine...), mais il y a des éléments que j’ai moins accrochés. Mais bon, c’est un livre que je recommanderais à tout amateur de merveilleux. Dans le genre, je préfère Alice aux pays des merveilles (dont Baum s’est inspiré), mais je trouve que l’univers du Magicien d’Oz est tout aussi unique. Je recommande ce livre tout autant que le film avec Judy Garland.

Le saviez-vous ? À propos de l’adaptation de 1939, certaines personnes se plaisent à juxtaposer le film avec l’album de musique The Dark Side of the Moon de Pink Floyd, donnant The Dark Side of the Rainbow et plusieurs y trouvent plusieurs cas impressionnant de synchronicité, bien que ça ne doit que coïncidences.

Il existe une tonne d’adaptations en passant, des films, mais aussi des romans et des bandes dessinées. On annonce plusieurs futures adaptations cinématographiques aussi, dont une qui serait réalisée par Drew Barrymore (l’actrice), une autre par Sam Raimi (Evil Dead) et aussi une par John Boorman (Excalibur et qui tourne présentement le très attendu Les mémoires d’Hadrien). Parmi les anciennes adaptations, il y a The Wiz (1978) de Sidney Lumet, avec Diana Ross et Michael Jackson, mais il faut vraiment aimer le kitsch... ce qui est mon cas.

Enfin, juste pour dire, si vous voulez une dose de l’univers d’Oz, ce n’est pas les choix qui manquent.

Dorothy et son chien toto vivaient au Kansas jusqu'au jour où un cyclone emporta la maison. La maison atterrit au pays d' Oz mais pendant que la maison atterrit elle écrasa la méchante sorcière de l'est. Dorothy veut rentrer chez elle et il faut voir le magicien d' Oz. Mais sauf qu'il demeurait très loin, dans la cité d'émeraude. Et sur le sentier elle rencontra plusieurs compagnons de voyages voulant aussi voir le magicien d' Oz.......
Je l'ai lu avec pas mal de facilités et je vous avoue que j'ai adoré ce roman. Ce monde semble être un autre monde d'Alice au pays des merveilles et l'histoire est fantastique. Au milieu du roman on se sent étonné que le grand magicien d'Oz n'est qu'en fait un imposteur ventriloque.

Un conte fantastique pour enfants s'inspirant probablement d'"Alice au pays des merveilles", pour preuve, au fil des chapitres, les rencontres successives de créatures surnaturelles plus intrigantes et fascinantes les unes que les autres. Un seul bémol : la banalité de la fin de l'histoire qui nous laisse un peu sur notre faim.