Aliss de Patrick Senécal
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
Moyenne des notes : (basée sur 11 avis)
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Oubliez tout ce que vous avez
...ou tout ce que vous savez croire sur Alice au pays des merveilles. Patrick Senécal frappe avec virulence, sur ce qu'on a bien voulu croire que ce conte allait apporter aux enfants. Fans de littérature? Vous êtes servis! Fans de littérature intertextuelle? Vous êtes servis! Fans d'horreur, de trucs complètement décapants face à votre petite logique banlieusarde? Vous êtes tous servis, même vous, petits pervers à l'âme philosophique, amateurs de Sade.
Aliss n'est pas seulement une réécriture bêtement faite en environnement urbain de Patrick Senécal. Oh non! Elle en est critique, commentaire, palimpseste, mais loin de s'arrêter aux frontières du roman de Lewis Carroll, Senécal commente Nietzsche, Sade, Kundera, Racine... alouette! Aliss, est en fait un laboratoire expérimental de la littérature contemporaine face à sa propre histoire. Tannés d'entendre mon fatras pseudo-intellectuel de comparatiste? Et bien, je vous plonge dans le bain.
Alice Rivard, jeune étudiante fort brillante et fort entêtée, se voit fortement stimulée dans un cours de philosophie au Cégep face à ses premiers abords de Friedrich Nietzsche (qui de nous ne l'eusse été)? Et bien comme toute jeune personne impressionnable prenant tout au mot, elle décide de mettre ses études en veilleuse et de partir à l'aventure dans cette grande ville qu'est Montréal. Dans son départ précipité par une engueulade virulente avec l'autorité parentale, elle se ramasse dans l'inquiétant quartier de... et oui! Daresbury! Vous me suivez?
C'est là qu'elle rencontre plusieurs personnages inquiétants, Charles, Verrue, Chess, Andromaque, Bone, Chair... bref, je vous laisse tous les replacer dans leur rôle respectif.
L'aspect intéressant du roman cependant, c'est ce commentaire critique des mauvais lecteurs de Nietzsche fait par Senécal, ce tourbillon d'actions mal menées qu'ils peuvent devenir y est exposé, disséqué, bref, au même titre qu'une réécriture de Carrol, c'est également un commentaire social sur le danger de la mésinterprétation de Nietzsche. Brillant!
Les éditions
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Aliss de Patrick Senécal
de Senécal, Patrick
Alire
ISBN : 9782922145441 ; 29,00 € ; 01/09/2005 ; 520 p. ; Reliure inconnue
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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Un très bon livre.
Critique de Marjoes (, Inscrite le 27 octobre 2016, 25 ans) - 27 octobre 2016
Pas mal...
Critique de Mademoisellemily (Quebec, Inscrite le 21 juin 2011, 37 ans) - 21 juin 2011
Quand Aliss se retrouve de l'autre côté, je dois avouer que j'aime beaucoup le monde laid qu'il dépeint. La désillusion qu'on ressent quand on réalise que ce que l'on croyais être la liberté ou quelque chose de stimulant et nouveau se révèle un piège, ce n'est pas si 'Alice aux pays des merveilles' mais plutôt Aliss dans les bas fonds, et peut-être pas si irréaliste non plus.
D'ailleurs je n'ai pas vraiment apprécié les allusions faites à l'oeuvre de Lewis Carroll, la 'micro' et la 'macro, bof...
Mais malgré ses défauts, c'est très divertissant, et je ne regrette pas de l'avoir lu.
Bon livre
Critique de Chouette- (, Inscrite le 2 août 2010, 30 ans) - 3 août 2010
Curieux roman
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 16 février 2010
Alice au pays des merveilles sur l'acide!
Critique de Ginicoui (Montréal, Inscrite le 24 septembre 2009, 47 ans) - 4 janvier 2010
Et Bien ...
Critique de Millie1994 (, Inscrite le 11 août 2009, 30 ans) - 11 août 2009
Excellent
Critique de Wartyne (, Inscrite le 4 septembre 2008, 41 ans) - 4 septembre 2008
Attraction… Répulsion
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 24 août 2008
Ce que j’ai moins aimé, ce sont ces quelques scènes trop violentes, qui ne servent pas vraiment l’histoire et qui m’ont laissé une légère impression de déjà-lu dans Les sept jours du talion. La première fois, ça surprend, mais ensuite, ça dégoûte et ça fait un peu décrocher, car trop tiré par les cheveux… Je préfère quand c’est un peu plus réaliste, mais j’ai l’impression que c’est bien la marque de Patrick Sénécal. Même si je ne me relancerai pas dans un autre de ses romans de sitôt, je m’en garde pour plus tard… Je laisse un peu décanter, car malgré ces détails, c’est un auteur qui vaut la peine.
Pour les adeptes de gore et de métaphore
Critique de Phil-MM (, Inscrit(e) le 7 février 2008, - ans) - 7 février 2008
Ce livre est mal classé. Il ne devrait pas être classé dans fantastique SF mais dans horreur fantastique avec l'accent sur l'horreur. Aussi, c'est un livre que j'avais déjà aperçu dans le rayon littérature jeunesse dans une bibliothèque... alors quelle ne fut pas ma surprise quand je me suis plongé dans le récit d'y retrouver du gore et du sexe à profusion. Maintenant que le nom de Senécal est connu c'est moins un problème qu'une observation, mais tout de même...
Je dois dire que mon avis est un peu biaisé puisque je n'ai pas lu l'oeuvre de Lewis Carroll. Ma connaissance de l'univers d'Alice se résume donc à d'autres médias : le film de Walt Disney et la série animée japonaise (qu'on dit plus proche de Carroll). Je ne peux donc me prononcer sur la justesse de la réinterprétation de Senécal. Cependant, je crois d'emblée Aaro-Benjamin lorsqu'il dit que c'est "vaguement inspiré". D'ailleurs, l'auteur ne dit-il pas lui-même ailleurs qu'il s'est inspiré de Carroll pour réinterpréter l'histoire? Donc ce n'est pas supposé être un copier-coller. Et heureusement, puisque je ne crois pas trop à cette formule de "moderniser" les vieux contes... qui fait un malheur à Hollywood (exemple Roméo et Juliette). D'un côté, je peux comprendre que le lecteur qui a lu l'oeuvre originale puisse trop focaliser sur la comparaison entre les "deux versions" de l'histoire, mais de l'autre je conteste le fait de descendre en flamme le roman sur un point sur lequel il n'insiste pas (c'est-à-dire l'exactitude).
Bon, pour l'histoire en tant que telle. Senécal m'a touché avec ce livre qui se sert, à mon avis, habilement des figures archétypiques de Carroll pour raconter une MÉTAPHORE sur l'adolescence. Je me suis reconnu dans les interrogations de la protagoniste principale (Aliss). Les personnages sont attachants (on a envie de savoir ce qui leur arrive) à défaut d'être réalistes pour la plupart. L'écriture est correcte. Senécal n'est pas un virtuose de la langue, mais ce n'est pas l'objectif ici. Il a définitivement son propre style, une écriture caustique et simple et qui place le Québec, particulièrement Drummondville, sur la carte de l'univers de l'horreur et du fantastique. Dans ce roman en particulier, il n'hésite pas à user d'autodérision, le contexte s'y prêtant bien, ce qui rend les bouts plus didactiques plus faciles à digérer (discussion sur Nietzsche et sur la littérature).
On pourrait questionner la quantité importante de gore et de sexe du roman (quand cela devient gratuit?). Cependant, ce serait passer à côté du message principal du roman que je vous laisserai découvrir par vous-mêmes! Ce livre me fait penser à une version trash de Candide de Voltaire pour la trame narrative ou à une version animée japonaise de Christiane F, 13ans, droguée, prostituée pour le message au final.
Au final, au plan de l'esthétisme, ce livre devrait intéresser les amateurs de gore et de sexe et au plan du message, les adolescents de coeur, de tête ou d'âge devraient se sentir interpellés.
Alice au pays des horreurs
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 13 décembre 2007
On est trop ancré dans la réalité pour être transporté et trop loin de celle-ci pour y croire. Les personnages sinistres ressemblent donc à des vilains de bande dessinée. Des clichés. Des images stylisées de la faune urbaine nocturne. L’héroïne naïve est dirigée comme dans un film d’horreur série B – i.e. la blonde sans cerveau qui attend que le tueur la charcute - son désir de s’en sortir n’est pas assez soutenu pour s’émouvoir de ses déboires.
En conséquence, le suspense est absent. Les frissons proviennent des artifices habituels du genre, notamment une scène de torture à rendre les plus imperturbables, complètement livides.
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