Aliss de Patrick Senécal

Aliss de Patrick Senécal

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par FightingIntellectual, le 26 avril 2006 (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 11 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (4 362ème position).
Visites : 11 679  (depuis Novembre 2007)

Oubliez tout ce que vous avez

...ou tout ce que vous savez croire sur Alice au pays des merveilles. Patrick Senécal frappe avec virulence, sur ce qu'on a bien voulu croire que ce conte allait apporter aux enfants. Fans de littérature? Vous êtes servis! Fans de littérature intertextuelle? Vous êtes servis! Fans d'horreur, de trucs complètement décapants face à votre petite logique banlieusarde? Vous êtes tous servis, même vous, petits pervers à l'âme philosophique, amateurs de Sade.

Aliss n'est pas seulement une réécriture bêtement faite en environnement urbain de Patrick Senécal. Oh non! Elle en est critique, commentaire, palimpseste, mais loin de s'arrêter aux frontières du roman de Lewis Carroll, Senécal commente Nietzsche, Sade, Kundera, Racine... alouette! Aliss, est en fait un laboratoire expérimental de la littérature contemporaine face à sa propre histoire. Tannés d'entendre mon fatras pseudo-intellectuel de comparatiste? Et bien, je vous plonge dans le bain.

Alice Rivard, jeune étudiante fort brillante et fort entêtée, se voit fortement stimulée dans un cours de philosophie au Cégep face à ses premiers abords de Friedrich Nietzsche (qui de nous ne l'eusse été)? Et bien comme toute jeune personne impressionnable prenant tout au mot, elle décide de mettre ses études en veilleuse et de partir à l'aventure dans cette grande ville qu'est Montréal. Dans son départ précipité par une engueulade virulente avec l'autorité parentale, elle se ramasse dans l'inquiétant quartier de... et oui! Daresbury! Vous me suivez?

C'est là qu'elle rencontre plusieurs personnages inquiétants, Charles, Verrue, Chess, Andromaque, Bone, Chair... bref, je vous laisse tous les replacer dans leur rôle respectif.

L'aspect intéressant du roman cependant, c'est ce commentaire critique des mauvais lecteurs de Nietzsche fait par Senécal, ce tourbillon d'actions mal menées qu'ils peuvent devenir y est exposé, disséqué, bref, au même titre qu'une réécriture de Carrol, c'est également un commentaire social sur le danger de la mésinterprétation de Nietzsche. Brillant!

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Un très bon livre.

8 étoiles

Critique de Marjoes (, Inscrite le 27 octobre 2016, 25 ans) - 27 octobre 2016

J’ai adoré ce livre. Le résumer explique un peu mal la situation, car au début j’ai cru comprendre que c’était une histoire réelle sur Montréal comme dans les documentaires. Pourtant, c’est tout le contraire, il est surréaliste. Ce livre m'a beaucoup surprise, ça peut paraitre gênant de lire un livre principalement sur la sexualité, la prostitution et la drogue, malgré ça plusieurs personnes ont été attachées à ce livre. pourquoi j’en ai aucune idée. Pour moi c’est parce que j’ai beaucoup aimé Alice au pays des merveilles et ceci est semblable du même genre de style mais d’une autre façon. J’ai bien aimé voir Aliss franchir des frontières et ce que j’ai aimé le plus est de pouvoir se faire un jugement sur ces personnages. Comme Charles c’est un pédophile les gens jugent beaucoup et je comprends parce que ça ne se fait pas, mais on peut malgré tout ressentir de la pitié envers ce personnage. Le livre nous permet de mieux comprendre ces gens et même peut-être de défaire nos opinions. Mon préféré de loin est Verrue qui fait raisonner Aliss. C’est peut-être un crasseux cave, mais on peut en retirer une leçon faut croire en ses rêves. Devient ce que tu veux devenir, ne soit pas quelqu’un d’autre. Et j’ajouterai une chose aussi ce monde est vraiment loufoque.

Pas mal...

7 étoiles

Critique de Mademoisellemily (Quebec, Inscrite le 21 juin 2011, 37 ans) - 21 juin 2011

Ce n'est pas mauvais du tout, même si je dois dire que je suis d'accord avec la critique qui dit qu'Aliss est trop naïve pour être vraiment attachante, d'ailleurs je trouve que c'est un des défauts majeurs de cet auteur : les personnages inintéressants. Je veux quand même 'laisser une chance' aux auteurs québécois, qui ne m’impressionnent pas énormément à date...
Quand Aliss se retrouve de l'autre côté, je dois avouer que j'aime beaucoup le monde laid qu'il dépeint. La désillusion qu'on ressent quand on réalise que ce que l'on croyais être la liberté ou quelque chose de stimulant et nouveau se révèle un piège, ce n'est pas si 'Alice aux pays des merveilles' mais plutôt Aliss dans les bas fonds, et peut-être pas si irréaliste non plus.
D'ailleurs je n'ai pas vraiment apprécié les allusions faites à l'oeuvre de Lewis Carroll, la 'micro' et la 'macro, bof...
Mais malgré ses défauts, c'est très divertissant, et je ne regrette pas de l'avoir lu.

Bon livre

7 étoiles

Critique de Chouette- (, Inscrite le 2 août 2010, 30 ans) - 3 août 2010

C'est un bon livre. Il y a souvent des passages de sexe (peut-être trop) et de violence. J'ai déjà vu le film Alice au pays des merveille.. c'est inspiré mais quand même peu. Bref un livre intéressant mais avec peu de suspense. On peut facilement deviner les intrigues et la fin.

Curieux roman

7 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 16 février 2010

Une jeune fille (pas trop jeune tout de même) s’égare dans un monde étrange... Aliss est une version déjantée d’Alice aux pays des merveilles. J’ai bien aimé quelques originalités du récit, cependant c’est peut être trop sexuel ou trop glauque par moments pour moi, mais c’était intéressant. Suite à 5051, rue des ormes? 5051, rue des ormes (mon préféré de l’auteur) a été mis intelligemment au grand écran, mais je demande comment ils vont faire pour Aliss, à moins que ça soit très dilué.

Alice au pays des merveilles sur l'acide!

8 étoiles

Critique de Ginicoui (Montréal, Inscrite le 24 septembre 2009, 47 ans) - 4 janvier 2010

J'ai adoré ce livre. Ce n'est pas pour tout le monde par contre... c'est assez cru, sexuellement explicite et dégoûtant par bout.

Et Bien ...

7 étoiles

Critique de Millie1994 (, Inscrite le 11 août 2009, 30 ans) - 11 août 2009

Ben Oui Un Livre Assez spécial c'est patrick sénégal quand même. Je m'attendais à mieux à une meilleure fin... disons que je n'ai pas été surprise mais bon je l'ai lu jusqu'au bout je voulait savoir c'est un livre bien et c'est un langage québécois j'aime ça c'est quand même un bon livre.

Excellent

10 étoiles

Critique de Wartyne (, Inscrite le 4 septembre 2008, 41 ans) - 4 septembre 2008

J'ai adoré ce livre. Il m'a permis de découvrir cet auteur. Je n'ai pratiquement que des bons mots à son sujet. Toutefois, la seule réserve que j'ai à amener est que ce livre n'est pas "pour tous", en effet, certains lecteurs pourraient être dégoûtés.

Attraction… Répulsion

8 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 24 août 2008

Parfois un peu trop violent, un peu trop dégoûtant, ou encore quelquefois un peu trop semblable aux 7 jours du talion que j’ai lu précédemment, Aliss a tout de même su me captiver de la première jusqu’à la dernière page. Dans une histoire qui frôle le fantastique, Patrick Sénécal est parvenu à créer un personnage attachant, une adolescente en quête d’expériences et d’identité que j’ai trouvée particulièrement bien réussie… Une jeune fille intense, qui a envie de sortir de son milieu pour partir à l’aventure, tester ses limites, mais qui pèche par excès et ne sait plus où s’arrêter. C’est ce côté de l’histoire qui m’a plu le plus.

Ce que j’ai moins aimé, ce sont ces quelques scènes trop violentes, qui ne servent pas vraiment l’histoire et qui m’ont laissé une légère impression de déjà-lu dans Les sept jours du talion. La première fois, ça surprend, mais ensuite, ça dégoûte et ça fait un peu décrocher, car trop tiré par les cheveux… Je préfère quand c’est un peu plus réaliste, mais j’ai l’impression que c’est bien la marque de Patrick Sénécal. Même si je ne me relancerai pas dans un autre de ses romans de sitôt, je m’en garde pour plus tard… Je laisse un peu décanter, car malgré ces détails, c’est un auteur qui vaut la peine.

Pour les adeptes de gore et de métaphore

7 étoiles

Critique de Phil-MM (, Inscrit(e) le 7 février 2008, - ans) - 7 février 2008

Personnellement, je dois dire que j'ai aimé ce livre au point de le relire, ce que je fais rarement habituellement. Cependant, je ne conseillerais pas ce livre à tous. Ceux qui s'attendent à un récit d'horreur subtil ou qui pensent à une adaptation moderne et fidèle du récit de Lewis Carroll et bien passez votre chemin.

Ce livre est mal classé. Il ne devrait pas être classé dans fantastique SF mais dans horreur fantastique avec l'accent sur l'horreur. Aussi, c'est un livre que j'avais déjà aperçu dans le rayon littérature jeunesse dans une bibliothèque... alors quelle ne fut pas ma surprise quand je me suis plongé dans le récit d'y retrouver du gore et du sexe à profusion. Maintenant que le nom de Senécal est connu c'est moins un problème qu'une observation, mais tout de même...

Je dois dire que mon avis est un peu biaisé puisque je n'ai pas lu l'oeuvre de Lewis Carroll. Ma connaissance de l'univers d'Alice se résume donc à d'autres médias : le film de Walt Disney et la série animée japonaise (qu'on dit plus proche de Carroll). Je ne peux donc me prononcer sur la justesse de la réinterprétation de Senécal. Cependant, je crois d'emblée Aaro-Benjamin lorsqu'il dit que c'est "vaguement inspiré". D'ailleurs, l'auteur ne dit-il pas lui-même ailleurs qu'il s'est inspiré de Carroll pour réinterpréter l'histoire? Donc ce n'est pas supposé être un copier-coller. Et heureusement, puisque je ne crois pas trop à cette formule de "moderniser" les vieux contes... qui fait un malheur à Hollywood (exemple Roméo et Juliette). D'un côté, je peux comprendre que le lecteur qui a lu l'oeuvre originale puisse trop focaliser sur la comparaison entre les "deux versions" de l'histoire, mais de l'autre je conteste le fait de descendre en flamme le roman sur un point sur lequel il n'insiste pas (c'est-à-dire l'exactitude).

Bon, pour l'histoire en tant que telle. Senécal m'a touché avec ce livre qui se sert, à mon avis, habilement des figures archétypiques de Carroll pour raconter une MÉTAPHORE sur l'adolescence. Je me suis reconnu dans les interrogations de la protagoniste principale (Aliss). Les personnages sont attachants (on a envie de savoir ce qui leur arrive) à défaut d'être réalistes pour la plupart. L'écriture est correcte. Senécal n'est pas un virtuose de la langue, mais ce n'est pas l'objectif ici. Il a définitivement son propre style, une écriture caustique et simple et qui place le Québec, particulièrement Drummondville, sur la carte de l'univers de l'horreur et du fantastique. Dans ce roman en particulier, il n'hésite pas à user d'autodérision, le contexte s'y prêtant bien, ce qui rend les bouts plus didactiques plus faciles à digérer (discussion sur Nietzsche et sur la littérature).

On pourrait questionner la quantité importante de gore et de sexe du roman (quand cela devient gratuit?). Cependant, ce serait passer à côté du message principal du roman que je vous laisserai découvrir par vous-mêmes! Ce livre me fait penser à une version trash de Candide de Voltaire pour la trame narrative ou à une version animée japonaise de Christiane F, 13ans, droguée, prostituée pour le message au final.

Au final, au plan de l'esthétisme, ce livre devrait intéresser les amateurs de gore et de sexe et au plan du message, les adolescents de coeur, de tête ou d'âge devraient se sentir interpellés.

Alice au pays des horreurs

4 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 13 décembre 2007

Je garde un mauvais souvenir de mon initiation à l’univers Senécal par ce livre. Un relent de quelque chose de juvénile, éparpillé, premier niveau (sexe et violence) et assez mal écrit de surcroit. Vaguement inspiré par le classique de Lewis Carroll, le cadre éclaté et amusant du conte fantaisiste ne se retrouve pas dans « Aliss »

On est trop ancré dans la réalité pour être transporté et trop loin de celle-ci pour y croire. Les personnages sinistres ressemblent donc à des vilains de bande dessinée. Des clichés. Des images stylisées de la faune urbaine nocturne. L’héroïne naïve est dirigée comme dans un film d’horreur série B – i.e. la blonde sans cerveau qui attend que le tueur la charcute - son désir de s’en sortir n’est pas assez soutenu pour s’émouvoir de ses déboires.

En conséquence, le suspense est absent. Les frissons proviennent des artifices habituels du genre, notamment une scène de torture à rendre les plus imperturbables, complètement livides.

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