... de mieux en mieux...

Je vous avais dit que, dans cette série, la notion de temps était très importante. Mais voilà que les auteurs nous enferment dans un piège magistralement fabriqué en oubliant de nous préciser la date du début d’album… Sommes-nous dans la continuité du premier épisode ? Ne serions-nous pas retournés en arrière, dans un flash back invraisemblable ? A moins qu’il ne s’agisse d’un simple bond dans le futur de nos principaux personnages…
Mais, là encore, par quelle magie – le mot est bien celui qu’il nous faut écrire – retrouve-t-on ces trois mages équipés de si belles épées, à la mine patibulaire, voire pire ?
Ce qui est certain, c’est qu’en quelques planches astucieusement mises en scène nous allons comprendre une partie des antécédents de ce pauvre Drazen, apprécier son diable de caractère, mesurer les influences qu’il va devoir subir, en particulier durant son séjour chez ces sortes de moines au nez protubérant…
Vous ne comprenez plus rien ? C’est normal, la narration de cette histoire n’est pas linéaire. Ce n’est pas très classique en bande dessinée mais c’est si bien fait que le lecteur va y trouver un réel plaisir. Tous les éléments indispensables à la compréhension arrivent, les uns après les autres, mais aucun ne manque pour comprendre le regard de Drazen sur son père, l’absence de la mère, la place de maître Ash, la naissance du sentiment – ou de l’illusion – d’amour pour la fameuse Anja…
On échafaude de très nombreux plans qui s’écroulent, les uns après les autres, page après page. Serait-on devenu fou, mauvais lecteur, abruti… ou le scénariste, Marco Nizzoli, serait-il tout simplement un génie de la manipulation ? D’ailleurs, le premier manipulé, la première victime du scénariste, ne serait-il pas Drazen lui-même ?
Ce deuxième album est dans la même lignée que le premier mais en beaucoup plus réussi, plus abouti, plus fignolé, mieux dessiné. Quelques planches sans texte m’ont emballé, stupéfié, bouleversé… La narration graphique, cette façon unique que l’on trouve en bande dessinée pour raconter des histoires avec des dessins, du texte et une bande son, prend, ici, une très belle posture…
Certaines scènes peuvent être difficiles à lire car, s’il ne s’agit pas de violence physique et sadique, certains moments dégagent une certaine lourdeur psychologique. Mais, rassurons-nous dans les chaumières, cette deuxième partie de l’histoire Le matin des magiciens reste accessible à des adolescents…
A lire…

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  Drazen [Texte imprimé] scénario, Michelangelo La Neve dessin, Marco Nizzoli... [trad. de l'italien par Hélène Dauniol-Remaud]

  de Nizzoli, Marco (Illustrateur) La Neve, Michelangelo (Scénariste) Dauniol-Remaud, Hélène (Traducteur)
  les Humanoïdes associés / Thorinth
  ISBN : 9782731663631 ; 4,57 € ; 15/07/2004 ; 56 p. ; Cartonné

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