Tintin et les héritiers: Chronique de l'après-Hergé de Hugues Dayez

Tintin et les héritiers: Chronique de l'après-Hergé de Hugues Dayez

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Nothingman, le 25 février 2006 (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 959ème position).
Visites : 5 010  (depuis Novembre 2007)

Tintin, ton univers impitoyable

Fort d'un attachement sentimental et viscéral pour l'univers tintinesque depuis son enfance, Hugues Dayez se propose de retracer les principales étapes qui ont marqué la gestion, pour le moins agitée et contestée, de l'énorme héritage de celui qui se faisait appeler Hergé. Un héritage qui concerne un peu tout le monde car qui n'a jamais lu un album de Tintin? A la mort d'Hergé, c'est Fanny, sa seconde épouse qui devient la légataire universelle de cet héritage. Mais, bien que principale décisionnaire du futur de Tintin, elle délèguera tout l'aspect gestion à deux acteurs principaux : Alain Baran, de 1983 à 1990 et Nick Rodwell, son second époux, dans un deuxième temps. Le livre de Hugues Dayez, journaliste à la radio et à al télévision publique belge (RTBF), dresse l'historique de ses années de gestion tumultueuses, en accordant une large place à la parole des témoins de l'époque(du moins à ceux qui ont accepté), qu'ils soient gestionnaires de ce glorieux patrimoine, tintinologues ou tintinophiles.
Un livre qui pose aussi les bonnes questions. Comment faire fructifier une œuvre quand son auteur a expressément annoncé que son héros mourrait avec lui? Comment donc faire vendre du Tintin alors qu'on ne peut pas s'appuyer sur un nouvel album qui serait porteur? Là est évidemment tout le dilemme. D'autres questions encore sont posées. Quid des droit dérivés? Quid de l'ouverture du fameux musée Hergé, qui est un peu l'arlésienne ici en Belgique? Attendu depuis de nombreuses années maintenant mais dont la première pierre tarde à être scellée. Quid aussi de la politique, il est vrai assez chère, en matière de merchandising? Quid également des études sur l'œuvre et des exégèses sur l'œuvre hergéenne très difficile à entamer, au vu de la politique de la société Moulinsart?, …. Un livre très intéressant, éclairant sur un univers assez impitoyable. Mille sabords!

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Les éditions

  • Tintin et les héritiers [Texte imprimé], chronique de l'après-Hergé Hugues Dayez
    de Dayez, Hugues
    Éd. du Félin
    ISBN : 9782866453602 ; 20,00 € ; 01/01/2000 ; 183 p. ; Broché
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Tient, ça sent pas très bon par là...

7 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans) - 27 février 2006

Quelle surprise, je ne serais donc pas le seul à me passionner pour Tintin, Hergé et cet univers magique de ma jeunesse... Oui, de notre jeunesse, d'accord...
Moi aussi j'ai lu cet ouvrage à sa sortie, comme presque tous les livres sur le sujet... Normal pour un tintinologue.
Je pense que cette enquête est révélatrice du monde dans lequel on a enfermé Tintin et les siens. Hergé ne voulait pas de reprise après lui, soit, les aventures récentes d'Astérix semblent lui donner raison, mais il n'était pas prévu de faire sombrer l'univers hergéen dans une rocambolesque mamaille financière... non, ça, c'est un malus...
Donc cet ouvrage est à lire, mais il faut en lire d'autres pour bien se convaincre que la vérité peut parfois dépasser la fiction, les rêves ou les cauchemars...
Quant à la note, il faut que je me force pour ne pas mettre un zéro, non à l'auteur, mais aux héritiers briseurs d'enfance...

L'avenir de Tintin

7 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 27 février 2006

Nothingman a bien parlé de cet ouvrage, inutile de répéter ce qui a déjà été dit.
Tintin a eu 70 ans en 1999, mais depuis le départ de son créateur Hergé, la philosophie Tintin a quelque peu disparu. Batailles juridiques sans fin, cupidité de certains, les gestionnaires légaux de l'héritage de Hergé font l'unanimité contre eux. Leur contrôle de l'image de Tintin ressemble à de la censure et le merchandising à outrance dénature l'esprit bon enfant du sympathique reporter. Tintin se vend et se vend bien, alors autant se faire des sous sur son dos. Rien de plus simple, le monde entier adore Tintin, il suffit de presser le citron pour en récolter le jus.
Hugues Dayez, journaliste belge, a enquêté sur ce milieu glauque et nous livre ses réflexions sur l'après-Tintin et l'avenir du héros. Il nous parle d'Alain Baran et de Nick Rodwell, les héritiers-gestionnaires successifs de l'oeuvre de Hergé, de leur politique, de leur personnalité, des faits marquants de leur "règne".
Un livre intéressant qui met en lumière pas mal d'aspects peu reluisants de la société Moulinsart. Et qui par moments fait froid dans le dos!

Un extrait:
"A la première question "Y aura-t-il de nouvelles aventures de Tintin, dues à d'autres, comme pour Blake et Mortimer?" la réponse est sans ambages : "Cela ne me viendrait même pas à l'esprit. S’il s'est clairement exprimé à ce propos dans ses entretiens avec Numa Sadoul, Hergé ne m'a jamais rien dit d'explicite à ce sujet. Mais pour moi, prolonger une oeuvre, je ne veux vexer personne en disant cela, c'est comme commettre un faux en écriture. Un auteur, ce n'est pas seulement l'inspiration, c'est aussi la vibration, ce qui passe dans tout ce qu'il fait. On ne fabrique pas une oeuvre, ça me semble évident!".

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