Les plus qu'humains de Theodore Sturgeon
(More than Human)
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
Moyenne des notes : (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : (41 579ème position).
Visites : 5 659 (depuis Novembre 2007)
Marginal
C'est l'histoire d'enfants marginaux, exclus de la société et qui possèdent des pouvoirs étranges. Ils vont se regrouper pour survivre et même pour un peu plus ..
Stugeon nous a écrit un roman déroutant, oscillant entre le fantastique et la science fiction. Il parle avant tout d'humanité, de différence, de tolérance.
Mais le récit n'est pas toujours facile à suivre et le message de l'auteur n'est pas clair. Dommage, car les sujets abordés et le style particulier de l'écrivain auraient pu en faire un "cinq étoile".
Les éditions
-
Les plus qu'humains de Theodore Sturgeon
de Sturgeon, Theodore
J'ai lu / Science-fiction
ISBN : 9782290311240 ; 6,90 € ; 10/04/2001 ; 306 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (3)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
vers « l’Homo Gestalt » …
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 22 octobre 2010
Assez difficile à lire par ailleurs, enfin j’ai trouvé, peut-être par le côté désincarné des personnages, l’impression de les voir se débattre comme sous la loupe de l’entomologiste. Par ailleurs, Theodore Sturgeon n’a pas choisi un mode de narration linéaire - pourquoi pas ? – mais ses agencements qui débarquent parfois ex-abrupto déroutent et vous font parfois penser que vous êtes restés sur le bord du chemin alors que le véhicule « Les plus qu’humains » commence à s’éloigner.
Qu’est-ce que l’Homo Gestalt ? D’après Sturgeon, ce serait le successeur de l’Homo Sapiens – au-revoir brave Homo Sapiens ! – ce serait un … plus qu’humain ! Plus qu’humain au sens où l’entité serait composée de plusieurs humains, aux dons certains même si non apparents aux yeux du basique Homo Sapiens, joignant leurs capacités mentales, psychologiques, … pour en faire un … Homo Gestalt.
« L’Homo Gestalt : une fille, deux Noires muettes, un idiot mongoloïde et un homme au visage pointu, et …
Encore un petit effort sur le même thème : l’Homo Gestalt un échelon plus haut ? Et pourquoi pas, en somme ? Pourquoi pas une évolution non plus physique mais psychique ? Soudain l’Homo Sapiens impuissant, nu, désarmé, à part la gelée plissée qu’il porte à l’intérieur du crâne. L’Homo Sapiens aussi différent des bêtes .
…/…
L’Homo Sapiens allait disparaître.
L’effroi qu’il avait en lui était le bon effroi. La peur est l’instinct de la conservation. Et la peur est quelque chose de réconfortant en ce sens, puisqu’elle signifie que quelque part l’espoir subsiste encore.
Janie voulait que l’Homo Gestalt acquît un système moral de façon à protéger des hommes comme lui, Hip Barrows. Mais elle souhaitait, à part ça, que l’Homo Gestalt crût et s’épanouît. Et elle-même en était une partie intégrante. Ma main veut que je survive, ma langue aussi, et mon abdomen, et ainsi de suite. »
L’histoire a des racines curieuses, avec un idiot qui vit dans les bois, Tousseul (c’est son nom), à peine capable d’entretenir une relation avec la société des hommes, et puis Janie, petite fille élevée dans des conditions difficiles et qui comprend rapidement posséder des dons de télékinésie, et les deux jumelles, noires, muettes, Bonnie et Beany, douées du don de télétransportation, et Bébé, mongoloïde apparemment incommunicant et génie absolu, … Tout ce petit monde, asocial en diable, qui ne serait rien individuellement, et qui assemblés forment un exemplaire du futur Homo Gestalt.
Theodore Sturgeon n’y va pas de main morte. Il y a du déchet, de la violence, mais surtout il dépasse cet aspect sensationnel pour se concentrer sur l’aspect philosophique ou scientifique de cette idée. C’est parfois un peu confus malheureusement, d’où le 3* … seulement.
Un mélange de psychologie et de science-fiction
Critique de Lya (Paris, Inscrite le 17 mars 2009, 44 ans) - 19 mars 2009
Ces personnages sont à la fois doux et attachants mais aussi à un certain niveau d'une cruauté innommable, perdus dans un monde qui les dépasse et les rejette. Dans cette œuvre, de nombreuses réflexions si finement traitées sont présentes sur la différence, l'amour souvent platonique et pur, l'humanité , la normalité, la tolérance, l'éthique. Livre plein de questionnements sur la vie, sur son sens. La dimension psychologique y est très développée je dirais même l'essence du livre.
La vie de Sturgeon a été marquée par une enfance difficile. Cela explique ses dépressions récurrentes et surtout son besoin maladif d'amour, sans doute responsable pour une bonne part de cette instabilité sentimentale. On comprend ainsi mieux ce qui transparaît dans la beauté de son œuvre à travers ce qu'il était indéniablement au fond de lui.
Bref livre savoureux où on mesure l'évolution de l'auteur par rapport à son premier roman « Cristal qui songe »écrit en 1950 tout aussi fabuleux même univers mais d'une autre manière..."Les plus qu'humains" me semble plus réussi encore que "Cristal qui songe" sur le plan strictement littéraire (je sais ma manie des comparaisons est innée chez moi...). Seul bémol les cinquante dernières pages du livre qui m'ont frustrée et que je ne trouve pas très cohérentes et un peu expéditives.
Pour finir je terminerai par ce texte de Damon Knight (rapporté par Jacques Goimard dans sa notice sur « L'amour et la mort »,) :
« Il y a longtemps que Sturgeon est considéré comme le seul véritable écrivain révélé par la science-fiction. Entendons-nous : le seul qui aurait trouvé à s'exprimer même si la science-fiction n'avait jamais existé. Ce qui ne revient pas à diminuer la valeur de ses confrères, mais simplement à rétablir cette constatation : eux sont des écrivains dotés d'une étiquette, d'une spécialisation, et c'est à l'intérieur de cette spécialisation (qu'elle s'appelle fantastique, SF ou merveilleux) que se manifestent leurs dons ; Sturgeon, lui, est purement et simplement un écrivain (rien de plus et rien de moins), et ce n'est pas a priori le genre choisi par lui qui rend son talent déterminant – l'étonnant est que dans ce genre, il n'en est pas moins l'égal d'un « spécialiste »
Génie d'un auteur qui nie toutes ces idées reçues où on limite la science fiction aux vaisseaux spatiaux, aux robots et aux extraterrestres sur fond d'histoire très mince...
Gestalt sans thérapie
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 24 octobre 2007
Ils sont l'évolution de l'homme, les pionniers, les premiers, et ils doivent inventer de toute pièce leur façon de vivre, leur morale, leur éthique. Sans oublier, jamais, de composer avec ceux qui les entourent...
Un roman dans lequel on plonge dès les premières phrases. Il se dégage un parfum à la fois délicieusement suranné, et très touchant. Ces personnages décalés, qui pourraient si aisément être moqués ou mis au rebut deviennent des héros sur lesquels on se penche avec grand intérêt.
Est sortie en 2005 aux éditions Omnibus une petite brique comme je les aime, qui reprend le chef-d'oeuvre de Théodore Sturgeon, "Cristal qui songe", ainsi que nombre de ses nouvelles : Miam !!
Forums: Les plus qu'humains
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Les plus qu'humains".