Le monde inverti de Christopher Priest
( The inverted world)
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
Moyenne des notes : (basée sur 4 avis)
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Se lit en dix mètres
« J'avais atteint l'âge de mille kilomètres ».
La première phrase de cette histoire est parmi les plus célèbres de la science fiction.
Et elle donne bien le ton, car c’est un des romans les plus inventifs que j’aie pu lire.
Est-ce que l’espace et le temps sont des dimensions équivalentes d’une même réalité ? Est-ce que c’est la courbure de l’espace-temps qui détermine les forces auxquelles les objets sont soumis? Ces questions me rappellent vaguement quelques notions glanées au détour d’une lecture de vulgarisation scientifique. Mais imaginez en quelque sorte que cette courbure de l’espace-temps soit immédiatement sensible.
C’est sur cette hypothèse d’un univers hyperbolique qu’est construit ce roman, qui nous raconte l’histoire d’une ville et de ses habitants. Mais une ville mobile, montée sur des rails qu’on démonte derrière elle (le passé) et qu’on remonte devant (le futur). Une ville constamment à la poursuite d’un mystérieux « optimum » qui se déplace sans cesse, mais duquel on ne peut pas trop s’éloigner, sinon…
Priest est un remarquable écrivain, qui s’intéresse à la nature du réel, et à la manière dont nous forgeons notre perception et notre compréhension de ce réel. L’idée de base de ce roman est tellement originale, qu’il est perpétuellement sur le fil, sur le point de s’effondrer dans l’absurde, mais grâce au talent de l’auteur, on continue malgré soi à jouer le jeu, et on a envie d’en savoir plus. La révélation graduelle de la nature du « monde inverti » est un vrai plaisir de lecture, et le dénouement est aussi très surprenant.
Les éditions
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Le monde inverti [Texte imprimé] Christopher Priest trad. de l'anglais par Bruno Martin
de Priest, Christopher Martin, Bruno (Traducteur)
Gallimard / Folio. Science-fiction
ISBN : 9782070421497 ; 9,70 € ; 28/02/2002 ; 387 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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Un classique de la SF
Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 6 novembre 2011
De la toute grande SF !!!
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 2 septembre 2009
La ville « Terre » se déplace sur des rails qu’il faut sans cesse ôter derrière soi pour replacer devant, elle doit absolument avancer pour rester le plus près possible de « l’optimum » sinon… sinon quoi ? Et bien, c’est ce que Helward Mann va découvrir maintenant qu’il a atteint l’âge de mille kilomètres. Il a le droit d’entrer dans la Guilde de son choix (les Voies, les Ponts, les Echanges ou les Futurs) après une période d’apprentissage qui va lui faire découvrir le monde qui l’entoure.
Sans vouloir spoiler quoi que ce soit, car la découverte de ce monde, page après page, est un plaisir qui ne se rencontre que trop rarement (malgré les tonnes de SF que j’ai déjà lu), je peux vous dire que le monde extérieur échappe à toute logique connue et ferait pâlir d’envie le moindre « non-aristotélicien ». Et nous voilà en train de le découvrir en même temps que Mann… et à mesure des découvertes, on commence à comprendre, à en saisir le sens, à en percevoir la logique physique, à se représenter ce monde (inverti) et on se dit « diantre, c’est du solide cette description ».
Et puis vient le dénouement final qui est à la fois une cerise sur le gâteau et à la fois cette petite touche acidulée qui nous titille la langue sans que l’on sache si c’est agréable ou non… si vous voyez ce que je veux dire ! ^^
L’écriture est simple et directe, pas de fioritures mais on ne prend pas le lecteur pour un analphabète non plus, c’est un descriptif logique, parfaitement linéaire de l’évolution de Mann, de son mode de pensée… et de la ville.
Cela dit, oui, bien sûr, il y a une autre lecture : il y a un niveau sociologique dans ce texte, à l’instar de « 1984 » par exemple, il y a une forme de critique du système, d’ « un » système de caste, de guilde, qui impose sa loi, simplement parce que « c’est ainsi », cela a « toujours » été ainsi. Pas de remise en question parce que cela pourrait compromettre l’équilibre de la société… oui mais, et justement, si c’était cette non remise en question qui était la lacune, qui était la cause de la stagnation… et d’ailleurs que vaut-il mieux ? Un équilibre salutaire et rassurant ou un changement risqué vers un mieux potentiel !?
Bref, c’est du tout tout tout grand roman ! A lire absolument !
Science Fiction ou réflexion sociale?
Critique de Spoutnik (Bruxelles, Inscrite le 16 avril 2006, 50 ans) - 25 avril 2006
En suivant l’éducation d’un apprenti de la guilde du Futur, nous découvrons petit à petit la nature de cette menace; mais surtout comment la politique du secret et l’obéissance aveugle à une idéologie imposée façonnent la personnalité du jeune homme et influencent sa perception du monde.
Une belle illustration aussi des rapports des sociétés riches et développées technologiquement avec leurs voisines dans le besoin.
Merci aux lecteurs de CL de m'avoir fait découvrir Christopher Priest!
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