Le rattachement, l’annexion de la Belgique francophone à la France ne date pas d’hier. Voyons ce qu’en disait déjà le poète, Charles Baudelaire, dans « La Belgique déshabillée « en 1864 ( ? )
« L’annexion est un thème de conversation belge. C’est le premier mot que j’ai entendu ici, il y a deux ans. A force d’en parler, ils ont contraint nos ( moutons) ( perroquets ) de la presse française à ( s’en occuper ) répéter le mot.
Une grande partie de la Belgique la désire. Il faudrait d’abord que la France y consentît. Un gueux ne peut pas sauter au cou d’un homme riche et lui dire ; Adoptez-moi !
Je suis contre l’annexion. Il y a déjà bien assez de sots en France, sans compter tous nos anciens annexés. Faudrait-il donc adopter l’univers ?
Mais je ne serais pas l’ennemi d’une invasion et d’une Razzia, à la manière antique, à la manière d’Attila. Tout ce qui est beau pourrait être porté au Louvre. Tout cela nous appartient plus légitimement qu’à la Belgique, puisqu’elle n’y comprend rien. Et puis les dames belges feraient connaissance avec les Turcos ( qui ne sont pas difficiles ).
La Belgique est un bâton merdeux ; c’est là surtout qui constitue son inviolabilité. Ne touchons pas à la Belgique ! – ( De la tyrannie des faibles, - des animaux, des enfants et des femmes. C’est ce qui crée la tyrannie de la Belgique dans l’opinion européenne ).
La Belgique est sauvegardée par un équilibre de Rivalités. Mais si ces rivaux s’entendaient entre eux ! Dans ce cas qu’adviendrait-il ? "
------------------------------------------
Tout ce qui est excessif est insignifiant !
Dure sentence ( et bien prétentieuse de ma part …) pour Charles Baudelaire qui, pourtant, est un parmi les premiers des grands poètes français. Il a détesté son trop long séjour dans notre pays . Il n’y a pas été reconnu. La lourdeur, la mesquinerie, le côté très provincial des Belges l’ont dégoûté ; et sa vengeance fut terrible : ce terrifiant et implacable pamphlet « Pauvre Belgique.
Aussi nous nous contenterons de passages parmi les moins acerbes ( notez qu’ il faut bien fouiller pour en trouver ).
« On dit que chaque ville, chaque pays a son odeur. Paris, dit-on, sent ou sentait le chou aigre. Le Cap sent le mouton. Il y a des îles tropicales qui sentent la rose, le musc ou l’huile de coco. La Russie sent le cuir. Lyon sent le charbon. L’orient, en général, sent le musc et la charogne. Bruxelles sent le savon noir.( …) Tristesse d’une ville sans fleuve. ( … ) Tout est quatre fois plus cher qu’à Paris, où il n’y a de cher que le loyer. Ici tout est cher, excepté le loyer.
( … ) Eclats de rire sans motif – On conte une histoire touchante ; le Belge éclate de rire pour faire croire qu’il a compris.
( … ) Lenteur et paresse des Belges ; dans l’homme du monde, dans les employés et dans les ouvriers. Torpeur et complication des administrations.
( … ) Le Belge est toujours porté à se réjouir du malheur des autres. D’ailleurs cela fait un motif de conversation, et il s’ennuie tant ! ( … ) Avarice générale. Grandes fortunes. Pas de charité. On dirait qu’il y a conspiration pour maintenir le peuple dans la misère et l’abrutissement. ( …) Tout le monde est commerçant même les riches. Tout le monde est brocanteur.
( … ) Toujours l’esprit de conformité. On ne s’amuse qu’en bande. ( … ) Barbarie des jeux d’enfants.
( …) On ne sait pas le français, personne ne le sait, mais tout le monde affecte de ne pas savoir le flamand. C’est de bon goût. La preuve qu’ils le savent très bien, c’est qu’ils engueulent leurs domestiques en flamand.
( … ) Il n’y a pas de peuple belge, proprement dit. Il y a des races flamandes et wallonnes, et il y a des villes ennemies. Voyez Anvers. La Belgique, arlequin diplomatique.
( … ) En Belgique, pas d’Art ; l’Art s’est retiré du pays. Pas d’artistes, excepté Rops.
( … ) Promenade à Liège. Le palais des Princes-Evêques. – Caves. – Ivrognerie. – Grandes prétentions à l’esprit français."
« L’annexion est un thème de conversation belge. C’est le premier mot que j’ai entendu ici, il y a deux ans. A force d’en parler, ils ont contraint nos ( moutons) ( perroquets ) de la presse française à ( s’en occuper ) répéter le mot.
Une grande partie de la Belgique la désire. Il faudrait d’abord que la France y consentît. Un gueux ne peut pas sauter au cou d’un homme riche et lui dire ; Adoptez-moi !
Je suis contre l’annexion. Il y a déjà bien assez de sots en France, sans compter tous nos anciens annexés. Faudrait-il donc adopter l’univers ?
Mais je ne serais pas l’ennemi d’une invasion et d’une Razzia, à la manière antique, à la manière d’Attila. Tout ce qui est beau pourrait être porté au Louvre. Tout cela nous appartient plus légitimement qu’à la Belgique, puisqu’elle n’y comprend rien. Et puis les dames belges feraient connaissance avec les Turcos ( qui ne sont pas difficiles ).
La Belgique est un bâton merdeux ; c’est là surtout qui constitue son inviolabilité. Ne touchons pas à la Belgique ! – ( De la tyrannie des faibles, - des animaux, des enfants et des femmes. C’est ce qui crée la tyrannie de la Belgique dans l’opinion européenne ).
La Belgique est sauvegardée par un équilibre de Rivalités. Mais si ces rivaux s’entendaient entre eux ! Dans ce cas qu’adviendrait-il ? "
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Tout ce qui est excessif est insignifiant !
Dure sentence ( et bien prétentieuse de ma part …) pour Charles Baudelaire qui, pourtant, est un parmi les premiers des grands poètes français. Il a détesté son trop long séjour dans notre pays . Il n’y a pas été reconnu. La lourdeur, la mesquinerie, le côté très provincial des Belges l’ont dégoûté ; et sa vengeance fut terrible : ce terrifiant et implacable pamphlet « Pauvre Belgique.
Aussi nous nous contenterons de passages parmi les moins acerbes ( notez qu’ il faut bien fouiller pour en trouver ).
« On dit que chaque ville, chaque pays a son odeur. Paris, dit-on, sent ou sentait le chou aigre. Le Cap sent le mouton. Il y a des îles tropicales qui sentent la rose, le musc ou l’huile de coco. La Russie sent le cuir. Lyon sent le charbon. L’orient, en général, sent le musc et la charogne. Bruxelles sent le savon noir.( …) Tristesse d’une ville sans fleuve. ( … ) Tout est quatre fois plus cher qu’à Paris, où il n’y a de cher que le loyer. Ici tout est cher, excepté le loyer.
( … ) Eclats de rire sans motif – On conte une histoire touchante ; le Belge éclate de rire pour faire croire qu’il a compris.
( … ) Lenteur et paresse des Belges ; dans l’homme du monde, dans les employés et dans les ouvriers. Torpeur et complication des administrations.
( … ) Le Belge est toujours porté à se réjouir du malheur des autres. D’ailleurs cela fait un motif de conversation, et il s’ennuie tant ! ( … ) Avarice générale. Grandes fortunes. Pas de charité. On dirait qu’il y a conspiration pour maintenir le peuple dans la misère et l’abrutissement. ( …) Tout le monde est commerçant même les riches. Tout le monde est brocanteur.
( … ) Toujours l’esprit de conformité. On ne s’amuse qu’en bande. ( … ) Barbarie des jeux d’enfants.
( …) On ne sait pas le français, personne ne le sait, mais tout le monde affecte de ne pas savoir le flamand. C’est de bon goût. La preuve qu’ils le savent très bien, c’est qu’ils engueulent leurs domestiques en flamand.
( … ) Il n’y a pas de peuple belge, proprement dit. Il y a des races flamandes et wallonnes, et il y a des villes ennemies. Voyez Anvers. La Belgique, arlequin diplomatique.
( … ) En Belgique, pas d’Art ; l’Art s’est retiré du pays. Pas d’artistes, excepté Rops.
( … ) Promenade à Liège. Le palais des Princes-Evêques. – Caves. – Ivrognerie. – Grandes prétentions à l’esprit français."
Je ne sais par quelle aberration je n'avais pas remarqué que Catinus avait ouvert un fil sur Baudelaire et la Belgique. Mais c'est bien intéressant...
Baudelaire, déjà fort malade, et venu en Belgique pour donner une série de conférences qui n'eurent aucun succès ne s'en remit jamais. Quelle haute idée devait-il se faire de la Belgique pour espérer que les Belges comprennent une oeuvre que les Français eux-mêmes ne comprenaient pas ?... Ulcéré (dans tous les sens du terme), il se mit à griffonner rageusement des centaines de maximes toutes plus méchantes les unes que les autres mais pas nécessairement toutes fausses. Il s'inscrivait ainsi dans une tradition littéraire très riche !...
Voltaire : "Nous sommes ici, Monsieur, dans un un pays barbare, ou du moins qui l'a toujours été jusqu'à ce que l'Emilie (Mme du Châtelet) en devienne souveraine..."
Hugo : "Au demeurant, Bruxelles est bien la ville de la contrefaçon. Il y a des gamins comme à Paris ; le fronton grec de sa chambre des états ressemble au fronton grec de notre chambre des députés ; le ruban amarante de Léopold est une contrefaçon de la Léion d'honneur ; les deux tours carrées de Ste-Gudule, belles d'ailleurs, ont un faux air de Notre-Dame. Enfin, par un malencontreux hasard, la petite rivière qui passe à Bruxelles s'appelle, pas tout à fait la Seine, mais la Senne "
Mais c'est certainement Baudelaire qui détient le pompon de la méchanceté souvent gratuite...
Mais que Catinus se rassure : lorsque la Belgique aura annexé la France, nous ne croirons pas utile d'expulser Victor Hugo du Panthéon ou Baudelaire de la 6e division du cimetière Montparnasse.... Et nous ne leur retournerons pas le compliment que Baudelaire nous adressait en contemplant l'atelier d'un fabricant de cercueil ixellois :
"Je rêvais, contemplant ces bières,
De palissandre ou d'acajou,
Qu'un habile ébéniste orne de cent manières :
"Quel écrin ! et pour quel bijou !
Les morts, ici, sont sans vergognes !
Un jour, les cadavres flamands
Souilleront ces cercueils charmants.
Faire de tels étuis pour de telles charognes !"
Baudelaire, déjà fort malade, et venu en Belgique pour donner une série de conférences qui n'eurent aucun succès ne s'en remit jamais. Quelle haute idée devait-il se faire de la Belgique pour espérer que les Belges comprennent une oeuvre que les Français eux-mêmes ne comprenaient pas ?... Ulcéré (dans tous les sens du terme), il se mit à griffonner rageusement des centaines de maximes toutes plus méchantes les unes que les autres mais pas nécessairement toutes fausses. Il s'inscrivait ainsi dans une tradition littéraire très riche !...
Voltaire : "Nous sommes ici, Monsieur, dans un un pays barbare, ou du moins qui l'a toujours été jusqu'à ce que l'Emilie (Mme du Châtelet) en devienne souveraine..."
Hugo : "Au demeurant, Bruxelles est bien la ville de la contrefaçon. Il y a des gamins comme à Paris ; le fronton grec de sa chambre des états ressemble au fronton grec de notre chambre des députés ; le ruban amarante de Léopold est une contrefaçon de la Léion d'honneur ; les deux tours carrées de Ste-Gudule, belles d'ailleurs, ont un faux air de Notre-Dame. Enfin, par un malencontreux hasard, la petite rivière qui passe à Bruxelles s'appelle, pas tout à fait la Seine, mais la Senne "
Mais c'est certainement Baudelaire qui détient le pompon de la méchanceté souvent gratuite...
Mais que Catinus se rassure : lorsque la Belgique aura annexé la France, nous ne croirons pas utile d'expulser Victor Hugo du Panthéon ou Baudelaire de la 6e division du cimetière Montparnasse.... Et nous ne leur retournerons pas le compliment que Baudelaire nous adressait en contemplant l'atelier d'un fabricant de cercueil ixellois :
"Je rêvais, contemplant ces bières,
De palissandre ou d'acajou,
Qu'un habile ébéniste orne de cent manières :
"Quel écrin ! et pour quel bijou !
Les morts, ici, sont sans vergognes !
Un jour, les cadavres flamands
Souilleront ces cercueils charmants.
Faire de tels étuis pour de telles charognes !"
Je suis effondrée et j'ai honte des grands génies français! comme quoi un génie aigri peut affirmer de totales inepties.... Tu as raison Micharlemagne quand la belgique aura annexé la France cette dernière aura tout à y gagner! il y a tellement de beaux esprits, de beaux artistes en Belgique et qui ont des egos moins surdimensionnés!
Je suis effondrée !
Il n’y a pas de quoi s’effondrer, je trouve. On peut faire tellement pire que se moquer les uns des autres ; se faire la guerre, par exemple.
Moi, j’accepte qu’on se fiche de notre poire, du moment qu’on me permette de me fiche de la poire des autres. Le tout est de garder la mesure, bien entendu.
oui mais là le mesure est dépassée! je suis vraiment choquée. c'est plus que se moquer de la poire! C'est même inadmissible, je suis révoltée. Je suis en train de lire "la terre promise : flamands en wallonie " et j'ai vraiment un coup de coeur pour cette petite Belgique. Et ce ne sont pas les événements récents qui me feront changer d'avis!
Les critiques comme celles de Beaudelaire ou Hugo ne sont pas constructives, c'est tout simplement bête et méchant. Mais tout "génie" a son talon d'achille!
Les critiques comme celles de Beaudelaire ou Hugo ne sont pas constructives, c'est tout simplement bête et méchant. Mais tout "génie" a son talon d'achille!
Le "fléau natif de Tournai" n'est pas mal non plus:
Il me dit qu'il était très riche,
Mais qu'il craignait le choléra;
— Que de son or il était chiche,
Mais qu'il goûtait fort l'Opéra;
— Qu'il raffolait de la nature,
Ayant connu monsieur Corot;
— Qu'il n'avait pas encor voiture,
Mais que cela viendrait bientôt;
— Qu'il aimait le marbre et la brique,
Les bois noirs et les bois dorés;
— Qu'il possédait dans sa fabrique
Trois contremaîtres décorés;
— Qu'il avait, sans compter le reste,
Vingt mille actions sur le Nord;
Qu'il avait trouvé, pour un zeste,
Des encadrements d'Oppenord;
Qu'il donnerait (fût-ce à Luzarches!)
Dans le bric-à-brac jusqu'au cou,
Et qu'au Marché des Patriarches
Il avait fait plus d'un bon coup;
Qu'il n'aimait pas beaucoup sa femme,
Ni sa mère; — mais qu'il croyait
A l'immortalité de l'âme,
Et qu'il avait lu Niboyet!
— Qu'il penchait pour l'amour physique,
Et qu'à Rome, séjour d'ennui,
Une femme, d'ailleurs phtisique,
Etait morte d'amour pour lui.
Pendant trois heures et demie,
Ce bavard, venu de Tournai,
M'a dégoisé toute sa vie;
J'en ai le cerveau consterné.
S'il fallait décrire ma peine,
Ce serait à n'en plus finir;
Je me disais, domptant ma haine:
«Au moins, si je pouvais dormir!»
Comme un qui n'est pas à son aise,
Et qui n'ose pas s'en aller,
Je frottais de mon cul ma chaise,
Rêvant de le faire empaler.
Ce monstre se nomme Bastogne;
Il fuyait devant le fléau.
Moi, je fuirai jusqu'en Gascogne,
Ou j'irai me jeter à l'eau,
Si dans ce Paris, qu'il redoute,
Quand chacun sera retourné,
Je trouve encore sur ma route
Ce fléau, natif de Tournai.
Il me dit qu'il était très riche,
Mais qu'il craignait le choléra;
— Que de son or il était chiche,
Mais qu'il goûtait fort l'Opéra;
— Qu'il raffolait de la nature,
Ayant connu monsieur Corot;
— Qu'il n'avait pas encor voiture,
Mais que cela viendrait bientôt;
— Qu'il aimait le marbre et la brique,
Les bois noirs et les bois dorés;
— Qu'il possédait dans sa fabrique
Trois contremaîtres décorés;
— Qu'il avait, sans compter le reste,
Vingt mille actions sur le Nord;
Qu'il avait trouvé, pour un zeste,
Des encadrements d'Oppenord;
Qu'il donnerait (fût-ce à Luzarches!)
Dans le bric-à-brac jusqu'au cou,
Et qu'au Marché des Patriarches
Il avait fait plus d'un bon coup;
Qu'il n'aimait pas beaucoup sa femme,
Ni sa mère; — mais qu'il croyait
A l'immortalité de l'âme,
Et qu'il avait lu Niboyet!
— Qu'il penchait pour l'amour physique,
Et qu'à Rome, séjour d'ennui,
Une femme, d'ailleurs phtisique,
Etait morte d'amour pour lui.
Pendant trois heures et demie,
Ce bavard, venu de Tournai,
M'a dégoisé toute sa vie;
J'en ai le cerveau consterné.
S'il fallait décrire ma peine,
Ce serait à n'en plus finir;
Je me disais, domptant ma haine:
«Au moins, si je pouvais dormir!»
Comme un qui n'est pas à son aise,
Et qui n'ose pas s'en aller,
Je frottais de mon cul ma chaise,
Rêvant de le faire empaler.
Ce monstre se nomme Bastogne;
Il fuyait devant le fléau.
Moi, je fuirai jusqu'en Gascogne,
Ou j'irai me jeter à l'eau,
Si dans ce Paris, qu'il redoute,
Quand chacun sera retourné,
Je trouve encore sur ma route
Ce fléau, natif de Tournai.
Antoine Wiertz partageait avec indulgence les indignations de Pierronnelle :
"Nos voisins ne manquent jamais, quand ils en ont l'occasion, de chercher à nous humilier un peu. C'est que sur la petite borne de Quiévrain, ils voient sans cesse écrits ces mots :
Côté du Midi :
"Intelligence, aptitude, lumière, arts, science, industrie, honneur, gloire..."
Côté du Nord :
"Ignorance, incapacité, abrutissement, barbarie, ténèbres..."
La grande nation n'aurait-elle pas des préjugés de bonne femme ? Les étrangers, pour elle, sont-ils des monstres avec de longues queues et de longs poils sur le dos ?
Nous pardonnons volontiers ce petit travers à nos voisins, en faveur de leur gentillesse, de leur politesse et de leur esprit. Mais nous sommes choqués de l'influence de la borne de Quiévrain sur les hommes de haute intelligence."
A quoi j'ajouterai : "que faire si nos voisins perdent leur gentillesse, leur politesse et leur esprit ?"
"Nos voisins ne manquent jamais, quand ils en ont l'occasion, de chercher à nous humilier un peu. C'est que sur la petite borne de Quiévrain, ils voient sans cesse écrits ces mots :
Côté du Midi :
"Intelligence, aptitude, lumière, arts, science, industrie, honneur, gloire..."
Côté du Nord :
"Ignorance, incapacité, abrutissement, barbarie, ténèbres..."
La grande nation n'aurait-elle pas des préjugés de bonne femme ? Les étrangers, pour elle, sont-ils des monstres avec de longues queues et de longs poils sur le dos ?
Nous pardonnons volontiers ce petit travers à nos voisins, en faveur de leur gentillesse, de leur politesse et de leur esprit. Mais nous sommes choqués de l'influence de la borne de Quiévrain sur les hommes de haute intelligence."
A quoi j'ajouterai : "que faire si nos voisins perdent leur gentillesse, leur politesse et leur esprit ?"
Mais Baudelaire n'est pas toujours comique :
"Aujourd'hui Lundi, 28 août 1865, par une soirée chaude et humide, j'ai erré à travers les méandres d'une Kermesse de rues, et dans les rues du Coin du Diable, du Rempart des Moines, de Notre-Dame du Sommeil, des Six Jetons et de plusieurs autres, j'ai surpris suspendus en l'air, avec une joie vive, de fréquents symptômes de choléra. L'ai-je assez invoqué, ce monstre adoré ? Ai-je étudié assez attentivement les signes précurseurs de sa venue ? Comme il se fait attendre, l'horrible bien-aimé, cet Attila impartial, ce fléau divin qui ne choisit pas ses victimes ? Ai-je assez supplié le Seigneur Mon Dieu de l'attirer au plus vite sur les bords puants de la Senne ? Et comme je jouirai enfin en contemplant la grimace de l'agonie de ce hideux peuple embrassé par les replis de son Styx-contrefaçon, de son ruisseau-Briarée qui charrie encore plus d'excréments que l'atmosphère au-dessus ne nourrit de mouches ! - Je jouirai, dis-je, des terreurs et des tortures de la race aux cheveux jaunes, nankin au teint lilas !"
Awel, merci !
"Aujourd'hui Lundi, 28 août 1865, par une soirée chaude et humide, j'ai erré à travers les méandres d'une Kermesse de rues, et dans les rues du Coin du Diable, du Rempart des Moines, de Notre-Dame du Sommeil, des Six Jetons et de plusieurs autres, j'ai surpris suspendus en l'air, avec une joie vive, de fréquents symptômes de choléra. L'ai-je assez invoqué, ce monstre adoré ? Ai-je étudié assez attentivement les signes précurseurs de sa venue ? Comme il se fait attendre, l'horrible bien-aimé, cet Attila impartial, ce fléau divin qui ne choisit pas ses victimes ? Ai-je assez supplié le Seigneur Mon Dieu de l'attirer au plus vite sur les bords puants de la Senne ? Et comme je jouirai enfin en contemplant la grimace de l'agonie de ce hideux peuple embrassé par les replis de son Styx-contrefaçon, de son ruisseau-Briarée qui charrie encore plus d'excréments que l'atmosphère au-dessus ne nourrit de mouches ! - Je jouirai, dis-je, des terreurs et des tortures de la race aux cheveux jaunes, nankin au teint lilas !"
Awel, merci !
On dirait SJB quand il parle des Hollandais !...
Alléïe ! J'en rajoute une couche. Extrait de " Cinq journées avec Charles Baudelaire " de Georges Barral :
« Le peuple ( belge ) boit, mange, fume, fornique et dort. Tel est le tempérament fondamental de l’indigène, exhibé dans ton son réalisme, et reproduit, pour que nul ne l’ignore, sur les enseignes et ses sculptures publiques. ( … ) et il ajoute :
- Ici, tout est approximation, incompréhension, suspicion, jalousie, calomnie. Les gens de Bruxelles me détestent et me traitent de paria. L’hospitalité belge est une « frime « . J’ai fait peu de connaissance, et celles-ci m’ont fui bientôt. Dans la rue, les voisins me regardent avec défiance et chuchotent sur mon passage. Dieu sait quelles calomnies ! «
« Le peuple ( belge ) boit, mange, fume, fornique et dort. Tel est le tempérament fondamental de l’indigène, exhibé dans ton son réalisme, et reproduit, pour que nul ne l’ignore, sur les enseignes et ses sculptures publiques. ( … ) et il ajoute :
- Ici, tout est approximation, incompréhension, suspicion, jalousie, calomnie. Les gens de Bruxelles me détestent et me traitent de paria. L’hospitalité belge est une « frime « . J’ai fait peu de connaissance, et celles-ci m’ont fui bientôt. Dans la rue, les voisins me regardent avec défiance et chuchotent sur mon passage. Dieu sait quelles calomnies ! «
Je ne peux faire de recherches car je suis sur clé 3G mais je vous jure que dès que je peux je trouverais des français qui disent des choses super sur les belges! sinon.... c'est la cata! En fait je crois que j'ai jamais bien aimé beaudelaire.... en tout cas je ne peux plus l'aimer....
C'est impardonnable!
Faut quand même pas jeter le bébé avec l'eau du bain hein, il a écrit de belles pages quand même je trouve. :o)
C'est impardonnable!
Pieronnelle
Tu devras chercher longtemps avant de trouver des Français qui ont dit des choses bien sur les Belges ! Mais, sait-on jamais… Peut-être qu’en cherchant bien… Je suis impatient de voir le résultat.
Mais que tu es intransigeante avec ce cher Baudelaire ! Tu sais qu’il était malheureux en Belgique, chagrin d’amour, je crois ; et puis, c’était un poète, alors, il lui sera beaucoup pardonné.
« Soit sage ô ma douleur et tiens-toi bien tranquille
« Tu réclamais le soir, il descend, le voici
(… … ) (j’ai un peu oublié) Et puis :
« Entends, ma chère, entends la douce nuit qui marche »
C’est sublime !
Il fut un temps où je connaissais tout ça par cœur, du temps où j’étais romantique...
;-))
Pas question de chagrin d'amour... A moins que tu ne considères qu'une syphilis au dernier degré soit un chagrin d'amour... On appelle bien cela "le coup de pied de Vénus"... Mais je suis d'accord sur le fond : Baudelaire a écrit des pages irremplaçables.
Tu devras chercher longtemps avant de trouver des Français qui ont dit des choses bien sur les Belges !
D'ailleurs dire du bien des Belges, des Français ou des Guatémaltèques ; au fond, c'est à peu près aussi idiot que d'en dire du mal. Mais je vais quand même dire du bien d'un Belge (pas garanti d'origine contrôlée, mais belge quand même) : Eugène Savitzkaya ; qui est tout simplement, à mes yeux, l'un des plus grands auteurs contemporains.
Peut-être ne pas oublier non plus que Baudelaire était un dandy misanthrope, qu’en plus, il avait de gros problèmes financiers , relationnels et familiaux. On peut se poser la question de savoir s’il avait eu un meilleure écoute lors de ces conférences par lui données en Belgique – qui furent catastrophiques - aurait-il vu , décrit Bruxelles et notre pays différemment. Je ne le crois pas. La Belgique est un pays très particulier et on ne peut vraiment l’apprécier, à sa juste mesure, que si on y est né ou qu’on y a vécu longuement
Je crois que Cocteau a écrit quelques pages pas trop désagréables pour la Belgique. En tout cas, il était correspondant, puis membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature, où il a succédé à Colette.
Mais il est exact que rares sont les auteurs français qui ont situé l'action de leurs livres en Belgique. Cela dit, voir un Thalys entrer en gare du Midi est un spectacle revigorant : c'est aussi peuplé qu'un train de banlieue...
Mais il est exact que rares sont les auteurs français qui ont situé l'action de leurs livres en Belgique. Cela dit, voir un Thalys entrer en gare du Midi est un spectacle revigorant : c'est aussi peuplé qu'un train de banlieue...
Décidément ce Beaudelaire est de plus en plus déplaisant; concernant George Sand , mon écrivain préféré, il s'est mis à la haïr car Sand n'a pu intervenir pour que sa maitresse Marie Daubrun joue dans la pièce "maitre Favilla". IL la critique pour "ce qu'elle dit de sa mère.Ce qu'elle dit de la poésie.Son amour pour les ouvriers" et en particulier pour son plaidoyer pour une religion tolérante, généreuse fondée sur la liberté et le progrès. Tout lui déplait chez George Sand "que les hommes aient pu s'amouracher de cette lattrine c'est bien l'abaissement des hommes de ce siècle" ("livre de rancunes")
Franchement ce n'est pas parce qu'on écrit de beaux poèmes , uniquement tournés vers soi même, qu'on doit mépriser les autres!
J'ai un défaut, qui est peut être une qualité, j'aime que les auteurs, compositeurs, artistes aient une vie ou plûtot une mentalité qui soit en adéquation avec leurs oeuvres car sinon j'ai du mal à croire en leur sincérité. Ce BEAUdelaire n'est pas BEAU!
Franchement ce n'est pas parce qu'on écrit de beaux poèmes , uniquement tournés vers soi même, qu'on doit mépriser les autres!
J'ai un défaut, qui est peut être une qualité, j'aime que les auteurs, compositeurs, artistes aient une vie ou plûtot une mentalité qui soit en adéquation avec leurs oeuvres car sinon j'ai du mal à croire en leur sincérité. Ce BEAUdelaire n'est pas BEAU!
La Belgique est un pays très particulier et on ne peut vraiment l’apprécier, à sa juste mesure, que si on y est né ou qu’on y a vécu longuement
On peut aussi l'apprécier parce qu'on s'y interesse tout simplement. Et pourquoi devrait on ignorer tous ces auteurs, musiciens, peintres etc...parce qu'ils sont méconnus par les français (et quand ils sont connus souvent ils se les approprient comme César Franck
par exemple..)
C'est vrai que c'est un pays particulier et original et qui réuni de grandes qualités telles le Courage (la guerre) la volonté (le travail des ouvriers dans les mines et grandes industries et celui des paysans en Flandre) la solidarité dans les grandes grèves ... avec de beaux esprits qui ont su justement glorifier ces qualités (Verhaeren, Constantin Meunier, Constant Permecke...)
Il n'y a pas que Magritte!
Tout est à découvrir ou REdécouvrir en Belgique...
On peut aussi l'apprécier parce qu'on s'y interesse tout simplement. Et pourquoi devrait on ignorer tous ces auteurs, musiciens, peintres etc...parce qu'ils sont méconnus par les français (et quand ils sont connus souvent ils se les approprient comme César Franck
par exemple..)
C'est vrai que c'est un pays particulier et original et qui réuni de grandes qualités telles le Courage (la guerre) la volonté (le travail des ouvriers dans les mines et grandes industries et celui des paysans en Flandre) la solidarité dans les grandes grèves ... avec de beaux esprits qui ont su justement glorifier ces qualités (Verhaeren, Constantin Meunier, Constant Permecke...)
Il n'y a pas que Magritte!
Tout est à découvrir ou REdécouvrir en Belgique...
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